RETOUR DANS LE MORVAN


  







     Lac de Saint-Agnan (Nièvre)


Situé en plein massif du Morvan, ce lac aux paysages somptueux que certains comparent au Canada, offre depuis 1969, date de création du barrage, des habitats favorables à de nombreuses espèces de poissons. Peu encaissé, il ne subit pas de fortes variations de son niveau d'eau, son bassin versant est de 50 km2. Sa profondeur varie entre 4 et 12 m au pied du barrage. Les fonds sont très irréguliers et parsemés de souches d'arbres et de rochers.

Alimenté par les eaux claires et fraîches du Cousin, le lac de St Agnan possède une belle population de carnassiers (sandres, perches et brochets) mais également de poissons blancs et de carpes.










La chapelle Saint-Pierre, au bord du lac de Saint-Agnan

De la fin du mois de décembre 1943 au 20 février 1944, douze résistants séjournent dans cette chapelle. Les conditions de vie sont difficiles...

"Nous voici douze hommes à nouveau, qui allons vivre dans cette chapelle ... L'endroit est lugubre. La chapelle est cachée au milieu d'une forêt de sapins, dont les fûts atteignent 25 m de haut. Une âpre bise souffle, la porte est battante pour la rentrée de l'un ou la sortie de l'autre. Un phare à carbure éclaire vaguement l'intérieur ... Un poêle qui fume refuse de brûler quelques tronçons de sapin gelés ou pourris...







... Au fond, à droite, un petit autel de pierre sert de table ou plutôt d'étagère sur laquelle trône un vieux phono. Dans la cavité du mur, la statue de St Pierre, dont le bras dressé sert à pendre une mitraillette. Ici tout est commun, le pain, les quelques conserves ou paquets de pâtes. Mais autour du 10 février c'est la neige. À cause des pistes, il est dangereux de sortir, il faut employer des ruses de sioux pour assurer un maigre ravitaillement.

Au 20 février, la position est difficilement tenable, la neige persiste, on entend des bruits de moteurs plus rapprochés, nous ne sommes pas encore localisés, mais ... Nous quittons ces lieux avec les quelques vivres qui nous restent. Pourtant, nous sommes chargés comme des mulets avec nos armes, nos munitions, nos explosifs".

Armand Simonnot "Le maquis Vauban"

Vigreux Marcel , Le Morvan pendant la Seconde Guerre Mondiale.








 
Le maquis Vauban est créé en février 1943 dans la région de Ravières (Yonne). Attaqué par l'ennemi, les quelques survivants du maquis se replient dans le Morvan grâce à l'aide d'Armand Simonnot, dit Théo. Le 20 février 1944, le maquis quitte le Morvan et opère aux limites de l'Yonne et de la Côte-d'Or. Le maquis Vauban participe aux combats de la Libération dans l'Yonne sous les ordres de son chef Théo.



    Avion allemand abattu à Montsauche par l'aviation française en mai 1940





































Le Maquis Camille, à la ferme des Goths (Chalaux, août 1944)

"Le Négus", cuisinier du Maquis Bernard





    Rassemblement de maquisards dans le sud Morvan (Maquis Louis)



Femmes de la Résistance (Maquis du Loup)




Montsauche, incendié le 25 juin 1944




L'Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire



L'Abbaye de la Pierre-qui-Vire a été fondée en 1850 par le Père Jean-Baptiste Muard, prêtre du diocèse de Sens. Lors d'un voyage à Subiaco (Italie), il découvre la règle de Saint Benoît; il est saisi par l'équilibre qu'elle propose entre travail et prière, solitude et vie commune. Revenu en France, il séjourne à la Trappe d'Aiguebelle pour s'y former à la vie monastique, puis il fonde la Pierre-qui-Vire. Il y meurt en 1854. 
En cent cinquante années d'existence la Pierre-qui-Vire a donné naissance à de nombreux monastères, tant en France qu'à l'étranger (Grande-Bretagne, États-Unis, Vietnam, Cambodge, République du Congo, Madagascar).











Saint Grégoire, pape de 590 à 604, en rédigeant "la Vie de Saint Benoît"contribua beaucoup à faire connaître celui-ci et à propager sa Règle.
La Règle de Saint Benoît, déjà adoptée largement dans les monastères d'Occident, conjointement avec la Règle de Saint Colomban, fut imposée à tous les monastères de l'empire Carolingien par l'empereur Louis le Pieux, fils de Charlemagne au Concile d'Aix-la-Chapelle en 817, sous l'influence d'un autre moine du nom de Benoît, Saint Benoît, abbé du monastère d'Aniane en Languedoc.
Dés lors, toutes les réformes monastiques en Occident au cours de l'histoire, celles de Cluny, de Citeaux, de La Trappe au XVIIe siècle, celles du XIXe siècle se firent toutes dans un souci de retour à l'observance de la Règle de Saint Benoît.




               
                                                                St Benoît (vers 480-547)




De nos jours encore, dans presque tous les monastères d'Occident : bénédictins, cisterciens. olivétains, des hommes et des femmes vivent sous la Règle des Moines. Celle-ci est lue et commentée quotidiennement dans les communautés.

















    Saint-Brisson, l'église (Nièvre)















Saint-Brisson




Quarré-les-Tombes
(Yonne)





L'histoire de l'église de Quarré-les-Tombes commence dès le Moyen-Âge, au XIVe siècle, où elle n'était qu'une simple chapelle de bois, dédiée à St Georges, patron des chevaliers.
Dès la première partie du XVIe siècle, les moines de Moutiers Saint Jean ont bâti le choeur et un premier clocher.
Un deuxième clocher le remplacera peu avant 1789 sous l'action de l'abbé Blaise Begon.
Ce n'est qu'à partir de 1845 que l'église prend son aspect actuel, avec la construction des bas-côtés, des tourelles nord et sud, et du portail surmonté d'un nouveau clocher.
Située sur le mont Culan, elle dresse fièrement son clocher, visible de loin, qui se détache sur la forêt morvandelle.
Église St Georges de Quarré-les-tombes









"Un clocher qui se voit de loin, qui semble fédérer les hameaux dispersés du bocage et qui, pour les fidèles, est "un doigt qui leur montre le ciel".


"Des cloches qui s'entendent de loin et qui ont ponctué des siècles de vie locale. L'horloge qui compte le temps ... Le coq qui regarde la pluie et le beau temps..."


Ces sarcophages, découverts très tôt dans l'ancien cimetière et à l'entour, étaient depuis fort longtemps vides de tout 
ossements et de tout mobilier. Ils servirent sans doute de monument funéraire jusque vers 1859. Ils furent plusieurs fois changés de place, notamment au XVIIIe siècle, lorsque le curé Blaise Begon fit abaisser le niveau de la place de un à deux mètres; puis en 1869, au moment du transfert, dans le plus grand désordre, de l'ancien cimetière à son emplacement actuel.



    Des sarcophages vides, aucun texte sûr... Alors ?

Première hypothèse  
Celle d'un entrepôt. Les gens de Quarré auraient été des "tombiers" spécialisés dans la fabrication de sarcophages à partir de blocs dégrossis amenés des pays calcaires et se seraient livrés au négoce de ces sarcophages grâce à la voie romaine Autun-Auxerre qui passe à proximité du bourg.

Seconde hypothèse 
Il s'agirait d'une nécropole. On aurait enterré les gens ici sous la protection de St Georges (patron de la paroisse et du pays). Un certain nombre de sarcophages vides auraient été tenus en réserve pour servir au fur et à mesure des besoins.























Saint-Agnan, l'église



Saint-Léger-Vauban
(Yonne)











Le décret impérial du 7 décembre 1867 entérinait la transformation  du nom de Saint-Léger-de-Fourcheret en Saint-Léger-Vauban, célébrant ainsi le lieu de naissance du célèbre  maréchal de Louis XIV. C'est en effet ici qu'est né et fut baptisé en mai 1633 Sébastien Le Prestre, futur marquis de Vauban, qui éblouira le roi de son génie militaire. Il passa son enfance dans la simplicité, au milieu des paysans du Morvan, avant de partir à 18 ans au service du prince de Condé. Vauban sera  toute sa vie préoccupé par la précarité de la condition paysanne. Il restera attaché à ses origines morvandelles et sera inhumé à Bazoches après sa mort en 1707.

"Sans doute la place sera prise, mais elle coûtera plus de sang! Pour moi, Sire, j'aimerais mieux avoir conservé cent soldats à Votre Majesté que d'en avoir ôté trois mille à l'ennemi".

(À propos du siège de Cambrai)

"Les causes de la misère des peuples de cet État sont assez connues (...) mais il m'importe beaucoup de chercher un moyen solide qui arrête ce désordre... "





Préface du "Projet d'une dixme royale".

"On pourra faire le projet des nouvelles colonies, sur le pied d'employer en Canada cinq ou six bataillons bien complets, et plus si l'on veut, à relever tous les cinq ans, pendant trente années de suite". "Faire marier les jeunes gens sitôt qu'ils auront atteint l'âge de dix-huit ans, et ne souffrir personne dans les colonies qui ne se marie"...
"Les colonies floriraient bientôt et se grossiraient à vue d'oeil, que si à tout ce que dessus on ajoutait un grand soin d'empêcher qu'ils (les colons) ne se dissipassent en découvertes de nouveaux pays ou par s'écarter dans les bois comme ils font présentement à la chasse des castors qu'il faudrait laisser tout entière aux sauvages alliés et en commercer avec eux, ne s'occupant uniquement que des établissements qu'il faudrait étendre peu à peu le long des rivières navigables, et de part et d'autre en remontant le grand fleuve Saint-Laurent jusqu'à ces grands lacs ou mers douces, dont il serait aussi très à propos d'occuper les bords et les lieux plus avantageux à y faire des ports et prendre des postes, notamment sur les communications d'un lac à l'autre.

Moyen de rétablir nos colonies de l'Amérique et de les accroître en peu de temps,1699.
  
















                                             Portrait d'une Dame, époque Louis XIV


     Saint-Agnan



Saulieu (Côte-d'Or)

















Saulieu serait dérivé du latin Sedis locus (lieu de relais). C'est alors une étape importante sur la principale voie romaine reliant Lugdunum (Lyon) à Gesioracum (Boulogne-sur-Mer).

Cette situation privilégiée de ville étape se confirme par la suite, Saulieu se trouvant à mi-chemin sur le Grand Chemin de Paris à Lyon, aux confins du Morvan. Plusieurs relais et auberges accueillent les voyageurs les plus illustres, de Charlemagne à Napoléon.

On vante déjà la qualité de la cuisine régionale, très appréciée.





François Pompon, sculpteur
Saulieu 1855-Paris 1933

Ours blanc, moulage résine de l'oeuvre originale en plâtre de 1928




                                                       Tour d'Auxois, ancien abreuvoir


La Tour d'Auxois, construite auXIVe siècle est le dernier vestige des remparts médiévaux de Saulieu. Devant, se trouvait un grand abreuvoir, que pouvaient directement traverser les troupeaux et les équipages de chevaux pour boire sans s'arrêter.
Comblé dans les années 1960, il a été remplacé par un square à l'honneur du célèbre chef Alexandre Dumaine,"Cuisinier des rois, et Roi des cuisiniers".



    Bernard Loiseau, un des grands chefs de France, Hôtel Restaurant La Côte d'Or

François Pompon, Taureau


Montbard (Côte-d'Or)





Tour de l'Aubespin et Tour Saint-Louis

Ces deux tours du XIVe siècle sont, avec l'église Saint-Urse et les remparts, les vestiges les plus visibles de l'ancienne forteresse médiévale. D'une hauteur de 40 m, la Tour de l'Aubespin est composée de quatre salles voûtées et d'une terrasse supérieure qui offre un panorama remarquable sur Montbard et la vallée de la Brenne traversée par le canal de Bourgogne. La Tour Saint-Louis, remaniée par Buffon au XVIIIe siècle, abritait quant à elle tout à la fois le cabinet de travail d'été, le laboratoire et la bibliothèque du célèbre naturaliste.




L'église Saint-Urse


Le Parc Buffon

Aménagé par Buffon entre 1733 et 1742, le parc est intimement lié à l'histoire  du château des ducs de Bourgogne sur lequel il est construit. Classé monument historique en 1947, le parc offre le long de ses quatorze terrasses un cadre naturel et historique de premier ordre.









Louis Jean Marie Daubenton , Montbard 1716, Paris 1800




Naturaliste français né à Montbard, il avait été le camarade d'enfance de Buffon; celui-ci le choisit pour en faire en quelque sorte "son oeil et sa main". Il publia l'Histoire des quadrupèdes. Daubenton obtint une chaire d'histoire naturelle au Collège de France (1775) puis fut nommé professeur de minéralogie au Muséum d'histoire naturelle (1793)


    Le cabinet de travail de Buffon




Jean-Jacques Rousseau








Buffon se levait à 5h pour le courrier et les affaires. Dès 6h, il traversait son superbe parc en terrasses et gagnait à 500m de là son cabinet de la Tour Saint-Louis, où il n'était pas question de le déranger avant 13h, voire 14h. Il rentrait chez lui pour déjeuner : heure de détente totale, bonne chère, plaisanteries, sieste, courte promenade. Nouvelle séance de travail de 17 à 19h. Réception des admirateurs et des amis jusqu'à 21h. À propos de cet horaire strict, respecté de 1738 jusqu'à sa mort, il dira à Hérault de Séchelles:

"Le génie n'est qu'une plus grande aptitude à la patience; j'ai passé cinquante ans à mon bureau."





Les lieux, comme les heures, soulignaient la coupure entre le travail et le délassement: dans le parc, "beaux pins, marronniers, platanes bien ordonnés, volières d'oiseaux rares, fosse pour les ours et les lions", mais le cabinet de travail et la chambre à coucher étaient sommairement meublés. Cette sobriété ne s'étendait pas au vêtement, M. le comte de Buffon (il avait reçu ce titre en 1773) s'habillait avec élégance, considérant que le vêtement, au même titre que le style, exprime l'homme.



Buffon, en qui Rousseau voyait "la plus belle plume de son siècle" , donnait rarement accès à ce lieu intime où il passa de nombreuses heures à composer les 36 volumes de l'Histoire Naturelle générale et particulière. Les murs, couverts de gravures, la cheminée de marbre ou encore le portrait de Newton restituent l'ambiance particulière de ce lieu chargé d'histoires ... au perron duquel Jean-Jacques Rousseau, de retour d'exil, s'agenouilla en signe d'admiration.
L'Histoire naturelle générale et particulière fut l'un des plus retentissants succès de librairie au XVIIIe siècle.




















Georges Louis Leclerc, comte de Buffon



    Et pour finir... une partie de pétanque !


Et le voyage continue ...
And the journey continues 

nomadensolo@gmail.com


































Aucun commentaire: