CHINE



Left Chengdu yesterday afternoon at 15:50 aboard a new, modern,  sleek train equipped with private video station and arrived this morning at 07:30 sharp in Beijing station. A 15hrs and 40 mn journey, with two short stops on 2080 kms of tracks.





CHINE

Capitale: PÉKIN
Pop:1 353 821 000
Groupes ethniques: 91. 50 % Han, 55 minorités
Superficie: 9 706 960 km2
Monnaie: renminbi (yuan) 
 
The People's Republic of China, the largest of all Asian countries and the world's most populous nation extends for about 5000 km from east to west and about 5500 km from north to south. Its land frontier is about 20 400 km and its coastline about 14 300 km in length.
With more than 4000 years of recorded history, China is one of the few existing countries that also flourished economically and culturally in the earliest stage of world civilization.






Vue de la Cité Interdite depuis la Colline du Panorama (Ching Shan). Décrite dans une topographie de Pékin comme la Colline Protectrice du Grand Intérieur, elle fut créée en accord avec les principes de la géomancie chinoise. Le nord étant la région d'où viennent les mauvaises influences, la fonction de la colline est de les empêcher d'atteindre la demeure du Fils du Ciel. C'est aussi pour celà que le trône (comme les images importantes dans les temples) était toujours placé de manière à faire face au sud ensoleillé et bénéfique plutôt qu'au nord, triste et maléfique. Elle offre, depuis son sommet l'une des plus belles vues sur les toîts scintillants de la Cité Interdite.

Located in the centre of Beijing, the Forbidden City, known as the Palace Museum now, was built in 1406, the fourth year of Emperor Yongle's reign during the Ming Dynasty (1368-1644), and was completed in 1420. Once used as the royal palace in the Ming and Qing dynasties (1644-1911), the Forbidden City was home to 24 emperors, including 14 of the Ming and 10 of the Qing, for as long as 500 years. This grand and majestic complex was inscribed into the World Heritage List by the UNESCO in 1987.



                                                        Emperor Yongle (1360-1424)


The Forbidden City occupies a total area of 720,000 m2, with the construction area of 150 000 m2 and more than 8700 rooms.  Though repaired and rebuilt many times during the Ming and Qing dynasties, the original and basic layout remain. The palace city is surrounded by a 10 m tall wall, outside of which runs a 52 m wide moat. There is a tower on each of the four corners of the wall, composing a srong defense system of the Forbidden City.





1899-1900

Alors que l'économie chinoise s'effondre et que le territoire est l'objet d'un partage entre nations étrangères suite à l'essor très rapide des nations occidentales et du Japon, une mainmise économique, politique et militaire s'exerce sur un immense empire qui était demeuré essentiellement rural

Les membres du mouvement violemment xénophobe des Yihequan, (les Boxers, tels que rebaptisés par les occidentaux) hostiles à la présence étrangère s'attaquent aux chemins de fer, aux usines, aux boutiques qui vendent des produits importés, aux chinois convertis au christianisme et aux missionnaires et brûlent des églises.
Les menaces qui pèsent sur leurs ressortissants amènent les puissances étrangères à intervenir. (Russie, Grande-Bretagne, USA, Japon, Allemagne, France, Italie et Autriche) et allient leurs forces pour tenter d'écraser ce mouvement.
Le désordre et la panique gagnent peu à peu la Cité interdite. Les partisans du soutien aux Boxers l'emportent alors à la Cour et c'est la déclaration de guerre officielle de l'empire des Qing aux nations occidentales. Le 4 août 1900, les forces étrangères étaient aux portes de la ville (Pékin). La Cour, en toute hâte réunit vulgaires carrioles et palanquins dans lesquels prennent place l'empereur et l'impératrice Cixi et fuient avec leur Cour, en catastrophe et dans la clandestinité vers Xian au Shaanxi pour ne revenir à la capitale que le 6 janvier 1902.

Voici l'état des lieux lorsque l'officier de marine et écrivain Pierre Loti participe au corps expéditionnaire que les sept puissances occidentales envoient en Chine pour réprimer l'insurrection des "Boxers". Pour la première fois, des barbares d'Occident vont entrer dans la Cité interdite abandonnée par l'empereur en fuite, et même y installer leur campement. Le premier chapitre de son roman intitulé "Les derniers jours de Pékin" (éditions de L'aube) témoigne de son approche à bord du "Redoutable" du golfe de Petchili par où l'on accède à Pékin sur les côtes chinoises où se sont donné rendez-vous les bâtiments des forces étrangères.

L'affaire des Boxers sera l'occasion pour la Russie d'occuper la Mandchourie, et sera à l'origine du conflit russo-japonais de 1904-1905 au cours duquel les armées du tsar seront écrasées par la nouvelle puissance militaire du Japon.






Pendant l'hiver 1900, l'officier de marine Pierre Loti participe au corps expéditionnaire que les sept puissances occidentales envoient en Chine pour réprimer l'insurrection des "Boxers".
Pour la première fois, les barbares de l'Occident  vont entrer dans la Cité interdite abandonnée par l'empereur en fuite, et même y installer leur campement.
Dans l'agonie de la Chine impériale, Pierre Loti part à la rencontre de lui-même, de ses contradictions et de son éternel désenchantement.
(Quatrième de couverture)


" Il est presque nuit close, quand je rentre au logis. Les grands brasiers de chaque soir sont allumés déjà dans les fours souterrains, et une douce chaleur commence de monter du sol, à travers l'épaisseur des tapis jaune d'or. On a maintenant des impressions de chez soi, de bien-être et de confortable dans ce palais qui nous avait fait le premier jour un accueil mortel.
Je dîne comme d'habitude à la petite table d'ébène un peu perdue dans la longue galerie aux fonds obscurs, en compagnie de mon camarade le capitaine C..., qui a découvert dans la journée de nouveaux bibelots merveilleux et les a fait momentanément placer ici pour en jouir au moins au soir.
C'est d'abord un nouveau trône, d'un style que nous ne connaissions pas ; des écrans de taille colossale, qui posent sur des socles d'ébène et représentent des oiseaux étincelants livrant bataille à des singes, parmi des fleurs de rêve; des girandoles qui dormaient depuis le XVIII e siècle dans leurs caisses capitonnées de soie jaune, et qui maintenant descendent de nos arceaux ajourés, retombent en pluie de perles et d'émail au-dessus de nos têtes, et tant d'autres indescriptibles choses, ajoutées depuis aujourd'hui à la profusion de nos richesses d'art lointain ...


... Donc, ce soir, c'est le dernier tableau et l'apogée de notre petite fantasmagorie impériale, aussi allons-nous prolonger la veillée plus que de coutume. Et, ayant eu pour une fois l'enfantillage  de revêtir les somptueuses robes asiatiques, nous nous étendons sur des coussins dorés, appelant à notre aide l'opium, très favorable aux imaginations un peu lasses et blasées, ainsi que les nôtres ont malheureusement commencé d'être ... Hélas ! combien notre solitude dans ce palais nous eût semblé magique, sans le secours d'aucun avatar, quelques années plus tôt! ...
C'est un opium exquis, il va sans dire, dont la fumée, tournant en petites spirales rapides, a tout de suite fait d'alourdir l'air en l'embaumant. Par degrés, il nous apportera l'extase chinoise, l'oubli,
l'allégement, l'impondérabilité, la jeunesse.


... Étendus très mollement sur des épaisseurs soyeuses, nous regardons fuir le plafond, l'enfilade des arceaux de bois précieux sculptés en dentelles, d'où retombent les lanternes ruisselantes de perles. Des chimères d'or brillent discrètement ça et là sur des soies jaunes et vertes aux replis lourds. Les hauts paravents, les hauts écrans de cloisonné, de laque ou d'ébène, qui sont le grand luxe de la Chine, font partout des recoins, des cachettes de luxe et de mystère, peuplés de potiches, de bronzes, de monstres aux yeux de jade qui observent en louchant ...
Absolu silence. Mais, dans le lointain quelqu'un de ces coups de feu qui ne manquent jamais de ponctuer ici la torpeur nocturne, ou bien un cri d'alarme, un cri de détresse: escarmouches entre postes européens et rôdeurs chinois; sentinelles, effarées par les cadavres et par la nuit, qui tirent peut-être sur des ombres ...




...Aux premiers plans qu'éclaire notre lampe, les seules choses très lumineuses, dont les dessins et les couleurs se gravent, comme par obsession, dans nos yeux maintenant immobilisés, sont quatre brûle-parfums géants, de forme hiératique, en cloisonné adorablement bleu, qui posent sur des éléphants d'or. Ils se détachent, précis, en avant de panneaux en laque noire, semés d'une envolée de longues ailes blanches, traversés d'une suite de grands oiseaux dont chaque plume est faite d'une nacre différente. Sans doute, notre lampe faiblit, car, en dehors de ces choses proches, la magnificence du lieu ne se voit presque plus, s'indique plutôt à notre souvenir, par la silhouette rare de quelque vase de cinq cents ans, par le reflet de quelque inimitable soierie, ou l'éclat d'un émail ...





... Très tard la fumée de l'opium nous tient en éveil, dans un état lucide et confus à la fois. Et nous n'avions jamais à ce point compris l'art chinois; c'est vraiment ce soir, dirait-on, qu'il nous est révélé. D'abord, nous en ignorions, comme tout le monde, la grandeur terrible, avant d'avoir connu cette "Ville impériale", avant d'avoir aperçu le palais muré des Fils du Ciel; et, à cette heure nocturne, dans la galerie surchauffée, au milieu de la fumée odorante épandue en nuage, l'impression qui nous reste des grands temples sombres, des grandes toitures d'émail jaune couronnant l'énormité titanesque des terrasses de marbre, s'exalte jusqu'à de l'admiration subjuguée, jusqu'à du respect et de l'effroi... "




Pierre Loti
(1850-1923)


Pierre Loti, romancier impressionniste, a toujours navigué sans relâche, incapable de se fixer, se sentant en exil où qu'il soit. Chacun de ses romans correspond à un pays différent, dans lequel il s'est immergé pour fuir l'inquiétude.

Les Derniers Jours de Pékin, extrait de son journal, a été publié pour la première fois en 1902.





C'est en 1919 que Johnston devient le tuteur de P'u-yi, le dernier empereur de la dynastie Ch'ing qui, sans aucun pouvoir politique, vivait encore dans la Cité Interdite avec une cour, des serviteurs et toutes les préséances qui étaient dues à son rang. Johnston bénéficie d'un traitement de faveur particulier auprès de l'empereur: lorsqu'il entrait dans une pièce où se trouvait l'empereur, ce dernier devait se lever et attendre qu'il se fût assis. Ce professeur anglais raconte ses journées d'enseignement avec P'u-yi, certains de ses traits de caractère, son intelligence et son intérêt pour la politique de la toute nouvelle République. Johnston décrit également le mariage de l'empereur, et d'autres scènes privées auxquelles il lui fut donné d'assister ou de participer. Johnston nous donne une vision très intéressante de la vie de cour à l'intérieur de la Cité Interdite, toujours avec un souci d'historien de la pensée philosophique ou politique chinoise. C'est de la Cité Interdite - où arrivaient journaux et messagers de toute la Chine - que Johnston voyait se mettre en place les rivalités entre partis, factions et personnalités diverses, jusqu'à la chute de l'empereur. Dans le célèbre film de Bernardo Bertolucci, Le Dernier Empereur, le rôle de Johnston était interprété par Peter O'Toole.(quatrième de couverture)

















Yu Chunhe, eunuque au palais de l'impératrice Xiaoding, l'épouse de l'empereur Guangxu de la dynastie des Qing, nous livre ce témoignage exceptionnel sur la vie quotidienne des castrats et sur celle de leurs maîtres. Entré dans la Cité Interdite en 1898, à l'âge de dix-sept ans, il y passera dix-huit années terribles, marquée par la guerre contre les étrangers, l'exil de la cour à Xian, le traité de paix, la révolution, l'avènement de la république et la chute de l'empire.
Ses mémoires, riches en intrigues et portraits acerbes des familiers de la cour, nous en apprennent plus qu'un livre d'histoire officielle. Description édifiante des moeurs d'une époque, de sa décadence et de sa corruption, les Mémoires d'un eunuque dans la Cité Interdite constituent un document historique unique, mais sont avant tout le récit émouvant du destin tragique d'un adolescent vendu aux trafiquants d'enfants de Pékin qui fournissaient le palais impérial en eunuques.
Yu Chunhe révèle ce qui a souvent été occulté sur la vie privée de ces innocents, châtrés de force pour être ensuite emprisonnés entre les murs de la Cité Interdite où ils étaient traités en esclaves, insultés, battus, tués selon le caprice de leurs maîtres.
Le récit de l'une de ces vies meurtries fut enregistré par Dan Shi, historien spécialiste de la dynastie des Qing, qui décida de le publier sous la forme d'un roman. 
(quatrième de couverture)


 Du 4 au 13 août, (1900), nous vécûmes dans la crainte d'une attaque imminente, et lorsque, le 14, la nouvelle fut donnée qu'une première colonne était entrée dans la ville, la Vénérable Aïeule,(l'Impératrice Cixi) dépêcha ses eunuques dans chacune de ses résidences pour ordonner de rassembler tous les objets de valeur, et de les enterrer dans la cour du palais de la Paisible Longévité. La fuite pour Xian fut décidée.
Toute la nuit, dans le désordre et la panique, nous dissimulâmes ce qui pouvait être dissimulé en prévision du sac de la Cité, et nous réunîmes à la hâte de vulgaires carrioles et de modestes effets pour fuir dans la clandestinité. Tous ne pouvaient pas faire partie du cortège, et les chefs de palais ne devaient sélectionner qu'une poignée d'eunuques pour les accompagner, abandonnant les autres au massacre éventuel. Maître Diba me prit dans son escorte, et ainsi, le 15 août 1900 à cinq heures du matin, nous quittâmes le palais de la Tranquillité Terrestre pour celui de la Paisible Longévité d'où le départ était fixé...



Empress Dowager Cixi (winter 1903) with eunuch Tsui Yu Kuei holding an umbrella



... Je ne reconnus point la vieille impératrice dans la petite femme dérisoire à qui nous dûmes présenter nos hommages; modestement vêtue d'une vulgaire robe de toile bleue, elle avait le visage terne, creusé, fatigué, sans fard, les yeux rouges et boursouflés d'avoir pleuré, les cheveux noués en un simple chignon, à la façon d'une paysanne, et les ongles coupés ras, elle qui d'ordinaire en arborait de quinze centimètres de long. Elle était tragiquement humaine, presque ridicule, et je me rappelais avec un sentiment de profonde pitié que, deux années plus tôt, je l'avais prise pour une divinité. Je découvrais ce matin-là que son prestige et sa superbe ne tenaient qu'à quelques oripeaux de brocart et de soie. Je jetai un coup d'oeil vers l'empereur, pâle comme un mort dans une misérable robe de cotonnade noire, qui triturait nerveusement une tabatière en or, comme le dernier vestige d'une gloire déjà déchue. Lui non plus ne ressemblait plus à un souverain.
La Vénérable Aïeule, jadis si autoritaire, avait la voix blanche et mal assurée...





Empress Dowager Cixi )1835-1908)
Image by Jung Chang

- Les troupes étrangères se préparent à donner l'assaut, et la fuite est notre seule chance de salut. Nous partirons sur l'heure.
- Votre humble sujet vous supplie de lui permettre d'offrir sa vie pour le pays lui dit alors l'empereur d'une voix lasse. Quittez la capitale pour vous mettre à l'abri tout le temps nécessaire, mais souffrez que je garde la Cité.
Lors, il se tut pour sangloter comme un enfant, dans le silence écrasant de l'assemblée.
- À quoi nous servirait ton sacrifice? Ta mort serait vaine; cette discussion est inutile, tu viendras avec moi lui répondit Cixi. Maintenant, partons.
Elle se leva d'un bond, mais il resta cloué sur son siège, les yeux baissés sur la tabatière que ses mains pétrissaient pour masquer qu'elles tremblaient.
- Comment peut-on partir en laissant ici tant de monde à l'abandon? continua-t-il.
- Ils nous rejoindront lorsque nous serons en sureté. Partons maintenant.
Ne bougeant toujours pas, il tourna vers elle un regard éperdu et implorant.
- Et la favorite Zhen?
- C'est donc cela! hurla Cixi. Nous sommes au bord du gouffre et toi tu penses encore à cet esprit malfaisant, cette renarde, cette démone !
Les yeux exorbités par la colère, elle se prit à frapper rageusement sur un guéridon qui se trouvait à côté d'elle, puis elle se tourna vers l'un des chefs de son palais.
- Amenez-moi cette créature!
Quelques minutes plus tard, l'eunuque Cui Yugui réapparut avec la favorite. Elle avait les cheveux tout en désordre sur les épaules, un petit visage de papier mâché, les yeux cernés et les joues mouillées de larmes. Elle se prosterna devant la vieille impératrice qui la détestait autant que l'empereur l'adorait.
- Les soldats étrangers sont sur le point d'attaquer, lui dit froidement Cixi. Je voudrais bien t'emmener avec nous mais la route n'est pas sûre. Nous ne sommes pas à l'abri d'attaques de brigands, et je n'ose imaginer ce que deviendrait une jeune et jolie fille comme toi entre leurs mains. La mort est préférable à l'opprobre, aussi, pour t'épargner le risque d'être violentée en chemin, j'ai décidé que tu resterais ici.
- Ma vie n'a point d'importance, dit fièrement la favorite. Mais un empereur qui fuit c'est un pays déshonoré. Un  souverain digne de ce nom ne doit point déserter son palais.
- Que dis-tu misérable créature? hurla Cixi en se levant d'un bond.
Elle eut un rire sinistre qui me glaça les sangs, et elle ajouta en grinçant des dents:
- La mort est au-dessus de ta tête et tu oses encore me défier! Insensée, je t'ordonne de te suicider sur le champ.
Pas un murmure ne monta dans l'assemblée, mais aux visages fermés, aux corps tendus et aux larmes que je voyais briller dans les yeux,  je sus que nous étions tous pareillement bouleversés. Les gardes restèrent figés à leur place; nul n'osait emmener la favorite Zhen. L'empereur et la favorite Jin, la soeur aînée de Zhen, se jetèrent aux pieds de la Vénérable Aïeule en se frappant le front à terre, pour tenter d'apaiser sa colère.
- Grand empereur, grand empereur, pardonnez-lui ses erreurs. Faites-lui grâce de la vie , grand empereur.
Mais elle leur cria, bouffie de haine:
- Je vous ordonne de vous lever! D'où vous vient tant d'audace, que vous osez intercéder en faveur de qui m'a offensée? Est-il temps, alors que votre propre vie est menacée, de songer à sauver celle d'une démone ? J'ai décidé qu'elle mourrait pour que sa mort serve d'exemple à qui serait encore tenté de me braver. Ma décision est prise, cessez ces simagrées. Cui Yugui, hâte-toi de l'emmener et d'exécuter mon ordre.
L'eunuque Cui Yugui s'approcha de la favorite Zhen, et lui donna de grandes bourrades dans le dos pour la faire avancer. Elle résista à ses poussées, le visage tourné vers l'empereur, pour lui crier à travers ses larmes:
- Nous nous retrouverons dans la vie prochaine. Grâces soient rendues à l'empereur.
Cui Yugui la traîna brutalement hors de la cour. L'empereur sanglotait, à genoux, le front dans ses mains. Touché par sa douleur, j'eus moi aussi envie de pleurer, et, alors que je n'avais pu éprouver de haine pour Quian le Quatrième grâce à qui j'avais été châtré et emprisonné dans la Cité, je haïssais Cixi, cette femme dégénérée, cette criminelle.
Au bout de quelques minutes d'insupportable attente, où elle resta insensible aux supplications de son neveu, le grand eunuque Cui Yugui revint annoncer:

-Votre esclave a noyé la favorite dans le puits de votre palais.

Dan Shi, "Mémoires d'un eunuque dans la Cité Interdite" 


Les eunuques subissaient une opération des plus brutales, puisqu'on leur retranchait, du seul et même coup d'un couteau bien affilé, le pénis et le scrotum à la fois. Le docteur Matignon décrit en détail cette opération, telle qu'un spécialiste la pratiquait dans les règles vers 1890. Il était établi près de la Porte de Pékin; sa profession était héréditaire; il demandait des honoraires élevés, que l'eunuque pouvait régler en plusieurs versements une fois qu'il avait obtenu une situation au palais.
Robert Van Gulik, La vie sexuelle dans la Chine ancienne.






                                                               the well of concubine Zhen



Concubine Zhen (1876-1900)










The funeral procession of the Empress Dowager Tzu-Hsi or Cixi of China (1835-1908), widow of the last Manchu Emperor Xianfeng.

Photo by Hulto Archive/Getty Images)1908




Le Fleuve Jaune, ce fleuve né dans les montagnes éternelles, qui dégringole du Toit du Monde puis se calme en une longue boucle autour du plateau désolé des Ordos, traverse ensuite les contrées du loess où il se charge d'une boue limoneuse avant de s'élargir en un immense estuaire raboteux.
Ce Fleuve Jaune, c'est le mythe, la légende, la calamité, la fécondité. C'est le fleuve du Dragon qui sème la mort lorsque ses crues submergent des régions entières. Il peut n'être qu'une maigritude, ou bien s'enfler jusqu'à crever ses digues et se répandre infiniment. Biefs, rapides, courants, bancs de sable, rocs aigus, il n'est pas navigable, sauf aux barques minuscules. Ses rives sont incertaines, car souvent, dans ses caprices, il modifie son cours. Et pourtant, c'est autour de ce fleuve despotique qu'a prospéré la race chinoise. Sur ses bords ont fleuri les anciens royaumes qui se combattaient âprement . Là ont régné les souverains à la longue barbe. Là se sont tissées les trames de l'Histoire. Là s'est épanoui l'art merveilleux des temps anciens. Là sont enterrés les empereurs d'autrefois et leurs armées de figurines. Le premier d'entre eux fut Qin Shihuangdi qui croyait vaincre l'espace et le temps et que la mort a rattrapé. Charme des courtisanes, raffinement des seigneurs, la quête de l'éternité. Là, des favorites se sont regardées dans des miroirs d'argent, là des poteries ont été façonnées pour contenir la nourriture des héros, là ont été ciselés de merveilleux bijoux, là des peintures ont exhibé la splendeur des cours adonnées à l'exquis des rites et des cérémonies, aux intrigues et aux meurtres. Et toujours, la splendeur des combattants sur leurs chars, la courbure de leurs arcs, les flèches tueuses et puis les machines de siège qui abattent les remparts. Tout le merveilleux et toute la cruauté de la Chine depuis les origines.
Lucien Bodard.(1914-1998) Grand reporter, tard venu à la littérature, à Tchoung-King où son père était consul)
Le Chien de Mao (Éditions Grasset).




Ma patrie, propre et charmante est fade à côté de ma Chine, de ses paysages immenses, des brutalités de sa nature, des gorges qui entaillent sa terre, des montagnes qui montent au ciel, ces roches écarlates, ces végétations luxuriantes, bizarres, ces immensités de peuple en guenilles qui, à cette époque, au printemps sont courbées à repiquer dans la gadoue les pousses de riz. Et quelle puissance dans les oeuvres humaines:  murailles énormes, cités gigantesques, temples enchevêtrés, tout ça grouillant des horreurs et des grandeurs de la vie.
Lucien Bodard , Anne-Marie, Prix Goncourt, Editions Grasset.



Grands classiques de la littérature chinoise



Quand on évoque le roman chinois classique, cinq titres se présentent aussitôt à l'esprit: Histoire des trois royaumes, Au bord de l'eau, Pèlerinage en occident, Jin ping mei, et Le Rêve dans le pavillon rouge. Dernier en date, celui-ci surpasse les précédents par la solidité et l'ingéniosité de sa structure, le réalisme et l'originalité de son contenu, la finesse et la profondeur de sa psychologie, la subtilité de son style, la pureté et la précision de sa langue. Aussi, dans son article "Sur les dix grands rapports", le président Mao Zedong le considère-t-il comme une des firtés de la Chine, aussi bien que l'étendue de son territoire, la richesse de ses ressources, le chiffre de sa population et l'antiquité de son histoire.
Li Tche-Houa et J. Alézaïs


L'oeuvre la plus achevée de la  littérature romanesque chinoise, en 120 chapitres; les quarante derniers auraient été complétés vers 1797 par Gao E sur des plans laissés par Cao Xueqin (1715-1763), mais rien n'est sûr sinon les divergences des manuscrits. Dans une prose d'une admirable fluidité, aérée de contrepoints en vers raffinés, c'est une sorte de temps retrouvé d'une adolescence passée au milieu de jeunes filles dans une grande famille mandchoue à l'époque de sa splendeur, qui n'est plus qu'un rêve. Son premier titre, Histoire d'une pierre, (Shitou ji) souligne la contradiction du détachement bouddhiste de la désillusion et de la transmutation salvatrice qu'opère l'attachement amoureux. La richesse de la matière a poussé la critique marxiste à qualifier le Hong lou meng d'"encyclopédie du monde féodal à son déclin"

André lévy


L'un des quatre chefs-d'oeuvre du roman chinois, sur la manière, devenu récit de voyage fantastique, du pèlerinage du moine bouddhiste Xuanzang (602-664) en Inde, le plus grand traducteur que le monde ait connu. La version en cent chapitres, attribuée à Wu Cheng'en (mort en 1582), est l'aboutissement d'une histoire littéraire d'un demi-millénaire. La personnalité du moine, Tripitaka, est éclipsée par les quatre compagnons chargés de sa protection, y compris son cheval blanc, peu loquace. Singet vole les feux de la rampe, son Sancho Pança en quelque sorte étant Porcet. La lecture allégorique, alchimique et bouddhique, est sans cesse dépassée par la verve débridée du conteur. Immensément populaire, le Xiou ji est le produit le plus surprenant de l'imaginaire chinois revivifié par des sources indo-bouddhiques.

André Lévy


Allusion à trois des principaux personnages féminins, le titre évoque aussi bien la luxure, le poison et la corruption. En cent chapitres, ce roman noir porte à un degré jamais vu la dénonciation des moeurs d'une société rongée d'hypocrisie. Autour d'un parvenu sans scrupules et sans frein dans la recherche des jouissances, l'intérêt se porte sur le monde des femmes, dépeintes sans voile et sans indulgence, mais non sans compassion. Mentionnée dès la fin du XVIe siècle, l'oeuvre n'est connue que par deux versions du début du siècle suivant. Hautement apprécié des connaisseurs lettrés, elle n'aura cessé d'être proscrite quoique reconnue comme le plus "moderne" des quatre chef-d'oeuvre de la littérature romanesque chinoise ancienne.

André Lévy


Premier entré à la Pléiade, éblouissant d'invention et de truculence,ce grand roman chinois met en scène des hors-la-loi, spécialistes d'arts martiaux ou autres, recrutés parmi vagabonds ou insoumis "des rivières et des lacs"; ils forment une bande de frères jurés, unis à la vie à la mort, se fortifient au coeur de marais (Au bord de l'eau) dans un repaire géant et minutieusement organisé, et narguent la pouvoir impérial en lançant à leur gré leurs expéditions de justiciers... Aussi populaire là-bas que nos Trois mousquetaires, ce livre savamment ourdi (reconnu "oeuvre de génie") d'aventures violentes ou subtiles mêle ruse et ribauderie, farce et stratégie, panache et poésie; il nous offre tous les types, fort colorés, de Chinois, et reste miraculeusement jeune et actuel.

Jacques Dars



Vers 1640, peu avant la chute des Ming, Feng Menglong, éditeur dans la ville de Suzhou, réunit quarante contes puisés dans les recueils chinois les plus célèbres. C'est cette anthologie qui est ici traduite pour la première fois dans son intégralité. Piquantes, édifiantes ou galantes, ces histoires reprennent des thèmes chers aux conteurs publics et constituent le plus précieux des témoignages sur les us et coutumes d'une société dans laquelle on pénètre avec bonheur, comme sur une terre étrangère dont les frontières jusqu'alors infranchissables s'ouvriraient soudain à la curiosité.






CHENGDU  (Sichuan)



    From the train,somewhere in Sichuan , on the way to Chengdu









Et si Mao voyait ça...













































































Xiaoning










 Chaumière du poète Du Fu à Chengdu

DU FU  (712-770)



La période de la production poétique de Du Fu se situant surtout pendant et après la rébellion d'An Lushan,  son style témoignera davantage que celui de Li Bai de la souffrance collective d'un empire sur son déclin. Au début de l'hiver 745, Du Fu décide de partir à Chang'an. Il y restera dix ans, menant une vie misérable. En 755 éclate la rébellion d'An Lushan. Pour fuir les désordres, le poète emmène sa famille vers le Nord. À l'été 756, Du Fu cherche à rejoindre le nouvel empereur Suzong (r. 756-762) installé dans le nord du Shaanxi. En route, il est capturé par les rebelles, qui le ramènent à la capitale. Il réussit à s'échapper et à rejoindre l'empereur. À l'automne 759, les rebelles occupent Luoyang et la famine menace la plaine centrale. Du Fu décide alors de tout abandonner et de partir avec les siens vers l'Ouest. Son séjour dans la chaumière de Chengdu de 760 à l'été 762 constitue la période la plus paisible de sa vie. À la fin du printemps 766, Du Fu part pour la ville de l'Empereur Blanc (Baidi), siège de la préfecture de Kuizhou, dans le Sichuan. Baidi domine pe paysage grandiose des Trois Gorges. Cette période représente le point culminant de sa création poétique. La dernière partie de l'existence de Du Fu tient en un seul mot : l'errance. Au début de 768, le poète embarque avec sa famille et descend le fleuve Bleu. Il meurt sur son bateau à l'automne 770 dans des circonstances obscures.

Florence Hu-Sterk


Musée et mémorial dédié à Du Fu, elle est située dans un magnifique parc doté d'un vaste ensemble de temples, pagodes, rocailles, lacs et cours, où l'on trouve également de nombreuses sculptures de Du Fu.

Critiques chinois et occidentaux s'accordent à reconnaître que la dynastie des Tang ( 618-907 ) représente l'âge d'or de la poésie chinoise. Durant cette longue période, la poésie est sur toutes les lèvres ; poètes et lettrés, bien sûr, mais aussi empereurs, princesses, ministres, moines bouddhistes, nonnes taoïstes, courtisanes ... Elle s'inscrit sur les murs des maisons, des relais, des monuments historiques, voire sur les montagnes. À une certaine période, on trouve même des vendeurs de poèmes sur les marchés ...  (Florence Hu-Sterk)

Nuit dans le pavillon

Au soir de l'année, lune et soleil s'unissent pour diminuer ;
Au bout du monde, givre et neige éclairent la nuit transie.
Cinquième veille, son triste des tambours et des cornes ;
Dans les Trois Gorges, le reflet de la Voie lactée vacille.
Pleurs dans mille foyers ruraux : douleurs de guerre ;
Où s'élèvent des chants de pêcheurs et de bûcherons ?
Dragon couché et Cheval ardent sont devenus poussière ;
Peine des hommes, l'absence de nouvelles me désespère.

Dragon couché fait allusion à Zhuge Liang, grand stratège à l'époque des Trois Royaumes ; Cheval ardent désigne Gongsun Shu qui, à l'époque des Han orientaux,se donna le titre de roi du pays de Shu. Un temple consacré à chacun d'eux se trouve à Kuizhou. (Florence Hu-Sterk)















To his younger brother who had embraced the monastic life...



Rumors that you lodge in a mountain temple
In Hang-chou, or in Yüeh-chou for sure
Wind in the dust prolong our day of parting
Yangtse and Han have wasted my clear autumn.

My shadow sticks to the trees where gibbons scream,
But my spirit whirls by the towers sea-serpents breathe.
Let me go down next year with the spring waters
And search for you to the end of the white clouds in the east.

Du Fu
 






I could have spent the whole day in this park, observing the elder Chinese doing their Tai Chi, reading their paper under some pavillon, playing mahjong or cards, holding the hand of their grandchildren feeding the fish in the ponds, playing the chinese flute or a two-string instrument called the ehru or simply enjoying the sound of birds singing in the lush vegetation, the century old potted bonsais and lovely flowers.






Le défilé de Loushan

Le vent d'ouest fait rage,
Ciel immense cris d'oies sauvages lune d'un matin de givre
Sous la lune d'un matin de givre,
Le bruit des sabots se brise
Le son du clairon s'étrangle.

Cette passe stratégique est peut-être de fer,
Ce jour d'un pas affermi nous la franchirons par ses crêtes.
Nous la franchirons par ses crêtes.
Monts bleutés semblables à l'océan,
Soleil couchant pareil à du sang.

Mao Zedong(1893-1976) 

Poème daté de février 1935. En janvier 1935, la Longue Marche de l'Armée rouge des ouvriers et des paysans est passée par ce défilé stratégique, d'accès difficile, situé dans les montagnes de Guizhou.
traduction et note de Chantal Chen-Andro


   DACI temple in Chengdu

    
Situated in the centre of Chengdu, Daci monastery was first built in the period of Wei and Jin dynasties. It is in this monastery that Tripitaka Master Xuanzang was initiated into monkshood  He reportedly had a dream one day that convinced him to journey to India to study in the craddle of Buddhism. He left Chang'an (today's Xian) trespassing the order of then Emperor Taizong who had prohibited foreign travel, a time when the Eastern Turks and the Tang dynasty (618-907) were waging war. Xuanzang then persuaded some Buddhist guards at the gate and slipped out of the empire, traveled on foot all over Asia for sixteen years sometime in the eighth century in quest of the Buddhist holy scriptures. When he arrived in northwest India, he found "millions of monasteries "reduced to ruins by the Huns, a Central Asian nomadic people who had even reached the gates of Rome in the 5th century. Many of the remaining Buddhists were turning to Tantrism, an esoteric psychic-physical system of belief and practice. In the northeast, he visited various holy places and studied Yogacara, a Mahayana system, and Indian phylosophy at Nalanda. After visiting Assam and southern India, intending to study Hinayana in Ceylon but being prevented from doing so by civil wars in that country, he returned to China with about 600 sutras. After being received by the Chinese emperor Taizong in 645, he spent the rest of his life translating and studying the scriptures he had brought back.





La Chine des Sui et des Tang, de la fin du VIe à la fin du IXe siècle a été le plus brillant foyer de cette religion universelle que fut le bouddhisme pour la plupart des populations de l'Asie.
Quand il s'engage seul dans les déserts de l'Asie centrale en 629, Xuanzang qui est déjà l'un des meilleurs connaisseurs de la Philosophie bouddhique telle qu'elle était accessible à travers les traductions chinoises a pour but de se procurer un manuscrit du grand traité de métaphysique qui porte le nom de "Terres des maîtres de yoga" et d'élargir ses connaissances afin de résoudre les contradictions que présentent entre elles les différentes écoles philosophiques du bouddhisme. Après avoir passé deux ans au Cachemire, il parvient sur les lieux saints du bouddhisme primitif au Magadha (région de Patna et Gaya au Bihar) et étudie cinq ans dans le célèbre monastère bouddhique de Nâlandâ près de Râjagrha (l'actuel Râjgir. Il visite ensuite toute l'Inde du nord au sud et d'est en ouest, s'instruisant auprès des maîtres les plus renommés. Mais il est déjà leur égal pour sa maîtrise parfaite du sanskrit. De retour à Chang'an en 645 après seize années d'absence, Xuanzang dirigea jusqu'à sa mort les équipes de traduction les plus prolifiques de toute l'histoire du bouddhisme chinois. On lui doit, au cours de ces dix-huit années de travaux, le quart environ de toutes les traductions de textes indiens en chinois (1338 chapitres sur un total de 5084 chapitres qui furent traduits en six siècles par 185 équipes de traducteurs. 

                                                                                                                                                                



"Le Monde Chinois" Jacques Gernet.
Il a occupé  de 1975 à 1992 la chaire d'Histoire sociale et intellectuelle de la Chine au Collège de France. Il est membre de l'Institut




Salué par la Revue historique comme "une grande oeuvre, la première histoire générale de la Chine en langue occidentale ou orientale, une synthèse solide, étincelante et fine", Le Monde chinois"propose en 700 pages la meilleure initiation aux quatre millénaires de la civilisation chinoise qui permettent d'expliquer la Chine d'aujourd'hui, incompréhensible sans sa formidable dimension historique.
Jacques Gernet nous présente les transformations successives de ce monde immense et rend sensibles les liens qui, à chaque moment, ont existé entre société, formes politiques, économie, techniques, religions, vie intellectuelle. Il souligne l'importance des relations qu'ont entretenues les pays chinois avec les civilisations du Moyen-Orient, l'Inde, l'Islam, l'Asie du sud-Est, l 'Europe médiévale, l'Amérique du XVIe siècle et l'Occident moderne. Sans les apports constants des autres parties du monde, la Chine ne serait pas aujourd'hui ce qu'elle est. Mais sans la Chine, le monde moderne ne serait pas non plus ce qu'il est.
(Extrait du quatrième de couverture)




















                                 Daci Temple Teahouse, the oldest place to sip tea in Chengdu



SUN YAT-SEN (1866-1925)


Père de la Chine moderne, l'organisation qu'il légua à la nation - le Kuomintang - a veillé à ce que, sur le chapitre de l'excès de liberté, les Chinois n'aient plus aucune raison de se plaindre.

 "Nous nous sommes révoltés parce que notre liberté était excessive, nous n'avions aucune cohésion, aucune faculté de résistance, nous n'étions que du sable".

Premier président de la République de Chine en 1912. Il a eu une influence significative dans le renversement de la dynastie Qing (dont P'u-yi fut le dernier représentant).



This "ZES" sedan, made in the Soviet Union, is a present to Soong Ching Ling (Mrs Sun Yat Sen)  from the soviet leader Joseph Stalin in the early 1950's. From the 50's to the 70's she always took this Sedan.

 Leader of the Chinese Kuomintang (Nationalist Party) Sun Yat-Sen is known as the father of modern China. Influential in overthrowing the Manchu dynasty (1911) he served as the first provisional president of the Republic of China (1911-12)













  Le Mont Emei


Au Sichuan, situé non loin de Meishan vers le sud-ouest, il domine la chaîne des Daliang et culmine à 3100 mètres. Reconnu site sacré du taoïsme sous les Han Orientaux, il fut par la suite consacré au bouddhisme, dont il fut sous les Tang, apogée de son activité culturelle, l'un des quatre grands monts sacrés: plusieurs centaines de monastères se nichaient alors sur ses flancs, dont quelques-uns, d'une grande valeur historique et religieuse, subsistent de nos jours.
(Rainier Lanselle)






Chanson de la lune du mont Emei

Au mont Emei, la lune d'automne en demi-cercle
Dans les ondes de la Pingqiang infiltre son reflet.
De Qingxi aux Trois Gorges je vogue dans la nuit,
Pour aller à Yuzhou en songeant à toi sans te voir.

poème de Li Bai (701-762) Traduction: Florence Hu-Sterk



Xixin Temple





One of the Middle Kingdom's four famous Buddhist mountains, Mt Emei, locked in a medieval time warp is a UNESCO World Heritage Site featuring many temples, natural wonders and breathtaking scenery. Fir trees, pines and cedars clothe the slopes ; lofty crags, cloud-kissing precipices, butterflies and azaleas together form a nature reserve of sorts.

Stone carving of Tang Tai Zhong's visit to Emei Shan

Vingt-deux heures de train en "couchette molle" depuis Kunming au Yunnan m'ont conduit à Chengdu au Sichuan où j'ai passé quelques jours. J'ai pris avant hier un bus pour Emei Town à deux heures et demie de Chengdu. J'avais envie, seul cette fois, de revoir et de parcourir à pied,  cette montagne, une des quatre montagnes sacrées de Chine. 




            rencontre sur le Mont Emei







Instrument de percussion, sorte de grelot vide taillé dans un seul bloc de bois, que l'on frappe avec un maillet. Souvent orné d'un poisson sculpté, il peut être de taille très variable et figure immanquablement dans les monastères et oratoires bouddhiques où il sert à scander les prières.


    Shenshui Temple










 It rained all night long

Spent the night at Xixin temple (alt 1460m). Down to Wannian Temple , the oldest temple on Emei Shan, the next day, headed towards White Dragon Cave, the Pure Sound Pavilion, built on an outcrop in the middle of a fast flowing stream, Guangfu Pavilion, Zhongfeng Pavilion and the beautiful Shenshui Temple...

     Rencontre sur le Mont Emei




...had a bowl of noodles with the help of a set of chopsticks pulled out of a tin can on the table...

...a small brochette of tofu and one of potato cubes at an open air little food stall...



...then on to Chunyang Palace, the Leyin Temple and Baoguo Monastery.

rencontre sur le mont  Emei




Baoguo monastery













    le Grand Bouddha de Leshan. 

Depuis mon siège du bus Emeishan - Chengdu, j'ai salué ce colosse.


71 m de hauteur, 28 m de largeur d'épaules, il fut taillé dans la falaise du Mont Lingyun (la montagne qui monte dans les nuages) entre 713 et 803 . Sa construction fut entreprise sous la direction d'un moine qui espérait que la représentation du Bouddha calmerait les eaux turbulentes que redoutaient les navires qui descendaient le cours du fleuve Min.
Fabuleuse Chine !


     Photo Chine Informations



While in Laos, it was a disappointment to learn China Rail had interrupted the service on the Hekou-Kunming line, tracks in need of repair, that were laid at a phenomenal cost of lives, a pharaonic entreprise in the mountainous landscape of Yunnan. It was engineered by the French, inaugurated in the early 1900's at a time when southern China was ruled by warlords and when France's dream was to extend Indochina, " la perle de ses colonies ", into Yunnan. History tells us that these same tracks eventually turned against the French as China used them to ship arms to support Ho Chi Min's independence movement which led to the defeat and the end of French colonialism in Indochina.

As an alternative, I traveled by bus from Luang Namtha in northern Laos to Jinghong (Xishuangbana), entering China at the Boten - Mohan border crossing



In Jinghong, took a bus to Kunming, 530 kms north. A smooth highway, a winding network of impressive engineering, tunnels 100m to 3 kms long. Try and imagine the landscape.Very mountainous as is all of Yunnan, here a warning sign for a 12 kms  ascent, there another for a 26 kms continuous descent, deep valleys spanning viaducts, rice terraces,  jungle. Arrived at the Kunming Southern bus station, drivers with their mini vans waiting for passengers bound for downtown, a half hour away, through very unattractive suburbs... Just enough time to wonder whether this was a good idea after all ...
And it was a great idea ...
  





Ce roman dont la traduction exigea quinze années de travail d'un des plus savants lettrés, M.TchangFou-jouei, est considéré par Lou Siun comme le plus réussi des romans satiriques de son pays. On dirait aussi bien: l'un des plus réussis de la littérature universelle.

Qui veut connaître la société chinoise d'avant la Révolution, c'est l'auteur de cette Chronique en vérité fort indiscrète des mandarins, Wou King-tseu (1701-1754), qu'il devra lire de toute urgence. Fils de mandarin, lettré lui-même, mais qui refuse de se présenter au concours, aux épreuves du "vaste savoir" et des "phrases symétriques", cet écrivain verveux, à la langue aussi peu conformiste que drolatiquement efficace, met au pilori toute la société de son temps (que par prudence indispensable il transpose dans la dynastie précédente). Plus de deux cent cinquante personnages apparaissent, disparaissent, non point marionnettes, car ce vrai romancier présente des humains complexes, mais qui font font font trois petits tours et puis à l'occasion s'en vont (selon l'une des grandes techniques du roman qui agglutine les nouvelles). Maquereaux et putains, prêtres de toute robe, juges plus pourris et voleurs qu'ils condamnent, concours dérisoires, mandarins prévaricateurs, bureaucratie plus inefficace encore que tyrannique, toute une société vermoulue, condamnée, grouille ici, fricote et fornique, sous l'oeil implacable mais souriant de celui qu'on appelle souvent le "Gogol chinois". Pourquoi ne pas dire de Gogol qu'il est le Wou King-tseu russe? Car enfin, Gogol est postérieur à ce romancier qui ne cache rien des tares de l'empire mandchou dont nos jésuites célébraient alors les vertus, et la vertu...
(quatrième de couverture)



                                Tang dinasty pagoda in Kunming
  

  SHAXI (Yunnan) ou la Chine dans son authenticité


Nestled deep in the Himalayan foothillsShaxi played an important role as a bustling trade station on the tea and horse caravan road, trails of commerce in Yunnan's precious "green gold"that stretched from Yunnan to Tibet, Nepal, Burma, Laos, Vietnam and other parts of China. In exchange for teas from Yunnan, Tibetans traded their famous breed of horse to Song dynasty officials in eastern ChinaShaxi became the main trade station along this route. The routes reached their zenith in the Ming dynasty (1368-1644)















                                                                      Pingyao. Red Gate
                                                                          Azat Galimov
                                                    with the kind authorization of the artist
                                                                        Spassiba Azat !

                                                                  www.azatgalimov.com


                                                                 Spring in Pingyao
                                                                     Azat Galimov


       little girl in Shaxi















  Le Temple du Ciel

      Mao Zedong en visite au Temple du Ciel a Pékin



The Temple of Heaven, built in 1420, used to be a place where emperors of the Ming and Qing dynasties went to worship Heaven and offer sacrifices to pray for bumper harvests and favorable rain. Most of the structures we see today were constructed in the Qing Dynasty, in compliance with the layout system set in Jiajing's reign of the Ming Dynasty. The compound wall was built in a semi-circle in the north and a square in the south. Surrounded by double annular walls, the Temple of Heaven is divided into an inner part and an outer part. The whole area is 273 hectares. In the inner part stand ancient architectural complexes including the Hall of Prayer for Good Harvests, the Circular Mound Altar, the Imperial Vault of Heaven, and the Abstinence Palace which served as a residence for the emperors during the periods of abstinence before the rituals, as well as the Red Stairway Bridge, the Long Corridor, the Seven Meteorites, the Nine-Dragon Cypress etc..., while in the outer part lies the Divine Music Office used for the rehearsal of ritual music for ceremonies during the Ming and Qing dynasties.

















  LAO SHE (1899-1966)




A manchurian born in Beijing, he was a famous writer of modern China. His literary career started in Britain.
During the Anti-Japanese war, Lao She devoted himself to writing and the publicity of anti-Japanese writing and wrote many anti-Japanese literary and exoteric novels such as "Cremation" and "Four generations under one roof"

When the Cultural Revolution broke out in 1966, a sick Lao She was beaten and humiliated in public on august 23. On the morning of the next day, he left home and spent the last day of his life by the Taiping Lake in the northwest of Beijing.When night befell, "he threw himself into the lake"

Suggestions de lecture...

Le pousse-pousse
La cage entrebâillée
Histoire de ma vie
Quatre générations sous un même toit 
Gens de Pékin














Comme le titre l'indique, Quatre générations sous un même toit est d'abord une histoire de famille. Le roman s'ouvre sur l'anniversaire du vieux Qi, le patriarche, dans l'une des cours du Petit Bercail à Pékin. Il est fier que sa longévité lui permette de connaître jusqu'à ses arrière-petits-enfants. Sa seule crainte est que la célébration de son anniversaire soit compromise par le début de la guerre avec les Japonais.
Par ses nombreux personnages, le roman trouve son unité dans la succession des différentes générations et dans la dimension historique qui vient menacer leur stabilité. Mais les "conflits" qui sont au coeur de l'oeuvre, n'opposent pas seulement entre eux les divers membres de la famille, ils opposent aussi le groupe familial à la patrie, et Pékin au reste de la Chine. Ainsi Pékin devient-il le sujet principal du roman.
Écrit entre 1942 et 1944, Quatre générations sous un même toit est un roman-fleuve d'un réalisme tout à fait original pour l'époque et une fresque incroyablement vivante, où Lao She dévoile les événements avec colère et passion.
(quatrième de couverture)



  Les hutongs de Pékin








































  Gens de Pékin























     Dumplings










   Shi Tao (1642-1707)                    At the discretion of the river










"Écrit dans une jolie langue musicale (et joliment traduit), ce "roman oriental" revendique une forme moderniste, mélodique en diable, libre de toute règle, désintoxiquée de toute langue de bois, et une fidélité aux romans chinois qui brassaient les contes fantastiques et les souvenirs des bonzes, les chants et romances populaires, les épisodes des dynasties Han et Wei, les exploits des Ming et des Qing."

Jean-Luc Drouin, Télérama

Romancier, dramaturge, metteur en scène, critique littéraire et peintre, Gao Xingjian, né en 1940 est réfugié politique à Paris depuis 1988.


                                           In meditation at the foot of the mountains








Lettré pauvre de la fin du XVIIIe siècle, Chen Fou ne fut connu comme écrivain qu'à partir de 1877, date à laquelle on publia pour la première fois les Six chapitres d'une vie à la dérive, dont, en fait,deux sont perdus, et remplacés par des apocryphes. Nous ne donnons, bien entendu, que des chapitres authentiques.

Alors que nous ne connaissons guère en France que les romans érotiques de la Chine, Jeou p'ou t'ouan et Kin p'ing' mei, voici un récit de l'amour conjugal dans un couple parfaitement assorti. Non pas qu'il s'agisse d'un livre mièvre ou bien-pensant; c'est tout le contraire. Le destin de ce couple parfait sera cruel, comme il convient dans une civilisation polygame, où les mariages sont arrangés entre enfants.

Depuis plus d'un siècle, ce livre est en Chine l'un des plus grands succès de labrairie. Souhaitons-lui de trouver en France tous les lecteurs qu'il mérite.
(quatrième de couverture)










Voici un recueil de douze contes chinois tirés de six collections différentes composées et publiées au XVIIe siècle, l'une des époques les plus fécondes de la production romanesque en Chine.

On sait la faveur qu'ont toujours connue auprès du public occidental, depuis leurs premières traductions et adaptations dues aux pères jésuites, ces courtes histoires pleines de sève et de truculence.

La particularité de ce recueil est en effet de présenter un choix de pièces presque entièrement consacré à des thèmes érotiques. Maints aspects de la vie sexuelle des Chinois - vus par les Chinois eux-mêmes - sont ainsi mis en images, à travers des récits où rivalisent drôlerie et licence, picaresque et satire, aventures imprévues et turpitudes de gens aux moeurs légères. (quatrième de couverture)






                                                Golden Light of the Day, Tongchuan
                                                                    Azat Galimov
                                              with the kind authorization of the artist



                                                      In the Crystal Water, Tongchuan
                                                                      Azat Galimov







Personne ne peut prévoir ce qui peut lui arriver pendant la "révolution culturelle". Les plus grands mérites ne le sauveront pas, alors que la moindre faute lui vaudrait un malheur. On oblige les gens à déterrer leurs propres erreurs, mais eux, ils cherchent naturellement à se protéger. Dans cette atmosphère de menace, même les innocents frémissent sans raison et deviennent inquiets...
(quatrième de couverture)




"Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. À l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts: à leur tête , se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Beaudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques anglais: Dickens, Kipling, Emily Brontë...
Quel éblouissement!
Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara:
- Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde"



YONGHEGONG Tibetan Buddhist Lama Temple
in Beijing.


The biggest lamasery in Beijing, it was built in 1694 as the residence of Prince Yong of Qing dynasty. After the prince came to the throne (Emperor Yongzheng), he promoted his old residence into a temporary dwelling palace called "Yonghegong" (meaning Palace of Harmony and Peace) in 1725. In 1744, his successor, Emperor Qianlong changed the palace into a lama temple.

Since the founding of the People's Republic of China, the government has attached great importance to this ancient temple and allocated large sums of money to renovate it. Party and state leaders came to visit many times. In 1961, it was listed as a major historic site under state protection. The Yonghegong Lama Temple has survived during the ten turbulent years of the Cultural Revolution from 1966 to 1976, thanks to Premier Zhou Enlai.

  








   
    in Lijiang

Xishuangbanna Region (Yunnan)

   Mon bus de Luang Nam Tha (Laos) à Jinghong Chine)




    Jinghong , Yunnan province




                 Sunday market in Menghun



  Sunday market in Menghùn, a quiet little village, about 25km SW of Menghai. A good place to see hill tribespeople with the women sporting fancy leggings, headdresses, earrings and bracelets. 




   J'entends encore son bâton marteler le sol...







    
   Main street in Menghùn







Born in Chongking in 1944 and currently living in the Yunnan province, Chen Yongle is one of the most established Yunnan art / heavy colour painters.




                                                                  Colourful cloud



                                                                            Worship 
      


                                                                     Spring warmth








The tropical flower and plants garden of Jinghong















  Et le voyage continue...
  And the journey continues...

nomadensolo@gmail.com

1 commentaire:

Yasmine a dit…

Beautiful, beautiful page! So impressive -- both the journeys themselves, and the long hours putting this together.