Le détroit de Malacca, avec ses 800 kilomètres, est le plus long du monde. C'est un des passages maritimes les plus fréquentés aussi, où transitent le tiers des containers et la moitié des pétroliers du monde. C'est le passage obligé entre l'Océan Indien et l'Océan Pacifique, entre le Moyen et l' Extrême-Orient, reliant quatre des pays les plus peuplés du monde : Inde, Indonésie, Japon et Chine.
la rivière Malacca
Malacca est aussi le nom d'une rivière et d'une rade qui abritèrent un port, le plus grand port de l'Orient, dit-on. La soie de Chine et la porcelaine du Japon, le sucre des Philippines, le camphre de Bornéo, les clous de girofle et les noix de muscade des Moluques, le bois de santal de Timor, le riz de Java arrivaient quand le vent soufflait du Nord-Est. Quand le vent s'installait au Sud-Ouest arrivaient le poivre et l'ivoire de Sumatra, les bois de Birmanie, le coton et l'opium des Indes, les marchandises du Moyen-Orient et d'Europe. Les facilités portuaires et l'efficacité administrative permirent à toutes ces richesses, d'y être déchargées, entreposées et de s'y échanger dans les meilleures conditions.
Hérodote.net, Le média de l'Histoire
Échoppe dans Little India à Malacca
Malacca est aussi le berceau de la culture Baba Nyonya. Ce nom fut donné aux descendants de chinois nés en Chine, établis à Penang ou Malacca. Ils avaient épousé des femmes malaises au fil des époques et plus particulièrement au XIX et XXème siècles. Connus aussi sous le nom de Peranakan Cina (gens nés ici), ils sont un exemple de métissage de tradition réussie. Les femmes portent le nom de "nyonya" (issu du portugais "dohnafemme") et les hommes de "baba" (père en chinois). Ils parlent un dialecte malais /chinois et pour s'intégrer , ont adopté certaines coutumes locales. Ces chinois nés de la mixité des mariages chinois/malais ont clairement créé leur identité propre ayant assimilé les différents modes de vie des colonisateurs (portugais, hollandais et britanniques), l'ont enrichie de leur propre tradition et croyance religieuse donnant ainsi naissance à une histoire et à une culture nouvelle et originale, celle des Baba Nyonya. On retrouve d'ailleurs cette richesse et cette mixité dans leur cuisine, la décoration de leur intérieur, de leur porcelaine colorée, bijoux et de leur ameublement.
Luxe Magazine, Kathya Pellegrino.
On pénètre ici dans l'intimité d'une vaste demeure ancestrale de riches chinois, implantés en Malaisie et qui seront appelés les Peranakan, et l'on découvre des objets magnifiques tout au long des pièces.
Voilà une belle visite à faire dans le vieux Malacca. Ces trois maisons ont abrité plusieurs générations de la même famille. Tout le mobilier et la décoration sont d'époque. On s'imprègne de l'ambiance qui devait y régner.
Cérémonie du thé dans une famille Peranakan
Kuala Lipis, Hôtel Star Well,
De Malacca, à défaut de transport en commun direct, j'ai pris hier matin un taxi pour Gemas, une course de 85 kilomètres pour la modique somme de 190 ringitts malaisiens puis après un petit repas au restaurant "Gemas curry point" un train pour Kuala Lipis pour de là, y entamer demain et de jour ma traversée de la Malaisie sur le "Jungle train".
Je dépose la clé de ma chambre sur le bureau de la réception sans réveiller le gardien de nuit qui dort d'un profond sommeil. Il est 5h30 et je descends vers la gare. Mon train est à 6h11. Le soleil n'est pas encore levé et les rues sont désertes. J'arrive sur le quai pour y attendre mon train à destination de Tumpat sur la frontière thaïlandaise au moment où le muezzin lance discrètement son appel à la prière. Quelques oiseaux chantent, dans une langue qui ne m'est pas familière et qui vient me rappeler que je suis ailleurs...
Mon train arrive.
Pour un prix dérisoire, ce trajet de 569 km qui dure une douzaine d'heures et comporte de nombreux arrêts traverse la jungle de la péninsule malaise, traversant des rivières aux eaux boueuses et longeant les parcs nationaux de Dabong et Taman Negara (tiger country) dont la forêt primitive est paraît-il l'une des plus anciennes du monde, et offre au voyageur une perspective unique sur les paysages malaisiens. La beauté des paysages au lever du soleil, les premiers rayons de lumière pénétrant à travers les fenêtres du wagon révélaient par moments une jungle dense et mystérieuse. Je voyage en compagnie de locaux qui empruntent ce trajet pour rejoindre leurs villages isolés ou pour faire transiter des marchandises.
Le Gemas Curry Point
le "Jungle train" arrive en gare de Kuala Lipis
De Tumpat, taxi pour Pengkalan Kubor, poste frontière côté Malaisie, puis traversée de la rivière Golok pour arriver à Tak Bai en Thaïlande.
Laos
Vangvieng
environs de Vangvieng
Luang Prabang
Je ne me lasserai décidément pas de cette ancienne petite cité royale bâtie sur une péninsule formée par le Mékong et la rivière Nam Khan, au caractère singulièrement mystique et sacré, véritable joyau en Asie selon moi et havre de paix où tout semble réuni pour séduire le voyageur qui s'y attarde et où règne une douceur de vivre, mélange d'une certaine indolence mais aussi d'une spiritualité qui se ressent à chaque coin de rue et qui semble ne laisser personne indifférent. Rien ne jure dans son ensemble architectural bâti au fil des siècles, mêlant bâtiments coloniaux, maisons traditionnelles lao et pagodes ou "wat" qui sont parmi les temples bouddhistes les plus sophistiqués de l'Asie du sud-est. La ville en compte plus d'une trentaine.
Cette petite ville a une âme.
Situé au coeur de la cité historique, le long de Sakkarine Road, le Wat Sensoukharam est l'un des plus beaux temples de la ville. Il fut construit en 1718 par le roi Kitsarath, le premier souverain du royaume indépendant de Luang Prabang. Les fenêtres sont agrémentées de balustrades et de volets en bois de style khmer. Le temple abrite deux grandes pirogues utilisées lors de la fête des pirogues, plusieurs sanctuaires et chapelles, ainsi que les quartiers de résidence des moines.
Citroën Traction 15 CV, 1950, propriété du restaurant "Les Trois Nagas"
Wat Xieng Tong
Le temple Wat Xieng Thong fut édifié en 1560 par le roi Sai Sethathirath, considéré comme un des plus grands rois du Lang Xang ou royaume du million d'éléphants (actuel Laos). Le roi Sai Seththitath était connu pour être un grand bâtisseur. Le temple Wat Xieng Thong est depuis des siècles l'emblême religieux de Luang Prabang et un des hauts lieux du bouddhisme au Laos. Lorsque des Pavillons noirs venus de Chine pillèrent Luang Prabang en 1887, le Wat Xieng Thong fut l'un des seuls temples épargnés car leur chef y avait été bonze dans sa jeunesse.
le Mékong à Luang Prabang
Vietnam
Hanoï
La citadelle impériale
Le temple du mont de Jade
La pagode Tran Quoc (Défense de la nation)
Le Temple de la Littérature
la première université du Vietnam
lettré en train d'enseigner
Le pavillon de la Constellation de la Littérature
Ces stèles en pierre ont été érigées sous la dynastie Lê en 1484 pour honorer les lauréats des examens impériaux, le plus haut niveau des examens mandarinaux du Vietnam ancien.
De chaque côté d'un bassin de forme carrée, le puits de la Lumière céleste, sont alignées deux rangées de 41 stèles dédiées à des lauréats ayant passé leur doctorat entre 1498 et 1787. Chaque stèle porte le nom et le lieu de naissance des diplômés ainsi que des éloges royaux et des conseils de la cour. Pendant ces quatre siècles, près de 1000 candidats furent reçus.
Dans le Vietnam féodal, l'empereur régnait, les mandarins administraient.
Pour devenir mandarin, il fallait réussir un concours qui se tenait en général tous les 3 ans. Le premier concours avait été institué en 1078 et les français y ont mis fin en 1919. Les concours étaient ouverts à tous les hommes. Les épreuves comportaient des dissertations littéraires, morales, politiques, la composition d'un poème, la rédaction de textes administratifs. La morale confucéenne était la base de ces épreuves.
Des concours régionaux décernaient des titres de bacheliers et de licenciés. Ceux-ci avaient ensuite le droit de se présenter aux concours impériaux qui se passaient à la capitale, sous la haute autorité de l'Empereur lui-même, pour les titres de doctorat.
Les candidats se pressaient par milliers dans les centres régionaux, chacun venait avec une tente, une tablette, s'installait avec les autres sur un terrain réservé à cet effet. Du haut de grandes guérites, les mandarins examinateurs surveillaient les candidats, et des miliciens faisaient la ronde pour enrayer toute tentative de fraude. Quand les lauréats rentraient au village natal, les autorités locales et la population les accueillaient, musique et drapeaux en tête, et toute la population allait à leur rencontre. Devenir mandarin a été pendant des siècles le rêve suprême de la jeunesse masculine. Car c'était beaucoup plus qu'une réussite universitaire : le lauréat sortait des rangs du peuple pour entrer dans la caste des mandarins.
Blog Paris-Hué, Vivre au Vietnam
Remise de diplômes au Temple de la Littérature.
Nguyen Khang (1912-1989) Retour glorieux d'un Docteur ès Lettres à son village natal 1944. Laque.
Musée des Beaux Arts de Hanoï
Le mausolée du président Ho Chi Minh
"Pas de pierre tombale ou de statue de bronze mais une simple urne en céramique disposée entre trois collines plantées d'arbres".
Telles étaient les dernières volontés exprimées par Ho Chi Minh, mais, lors de sa mort le 2 septembre 1969 (annoncée officiellement le 3 septembre), son testament sera maquillé et ses voeux enterrés. Le Parti décida de conserver artificiellement son corps et de le placer dans cet énorme mausolée construit à l'endroit même où Ho Chi Minh proclama l' indépendance du Vietnam en août 1945. Jour et nuit, le mausolée est sous la protection d'une garde d'honneur et la dépouille d'Ho Chi Minh n'est jamais laissée seule, veillée par des soldats 24 heures sur 24.
Le palais présidentiel
Maison sur pilotis de l'oncle Ho
Conformément à l'image de simplicité qu'il s'était forgée, sa demeure, à côté d'un petit étang dans lequel nagent quelques carpes (symboles de longévité) se trouve dans le parc du palais. La maison est superbe, toute en bois de teck. Un escalier à claire-voie mène jusqu'à l'étage et à son bureau. Il y demeura de 1958 à 1969.
Et le voyage continue ...
And the journey continues ...
nomadensolo@gmail.com
2 commentaires:
il ne te reste que l'Amérique du sud , l'Afrique noire , l'Ukraine et la Russie et ... les poles !
Another beautiful trip, and beautiful blog page. The jungle train scenery looks particularly breathtaking! Where to next? :)
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