ENTRE CHAMPAGNE et BOURGOGNE




  Entre Champagne et Bourgogne







           Le Canal entre Champagne et Bourgogne, anciennement Canal de la Marne à la Saône


D'une longueur de 224 km, il relie les communes de Vitry-le-François dans la Marne et de Maxilly-sur-Saône en Côte d'Or. Il comporte 114 écluses, et deux souterrains, le tunnel de Condes long de 275m et le tunnel sur le bief de partage entre Balesmes-sur-Marne et Noidant-Chatenoy, long de 4820m.















église de Rolampont




          

                     Langres (Haute-Marne)


Perchée sur un éperon rocheux à 475m d'altitude, Langres se présente aux portes de la Champagne et de la Bourgogne. Oppidum gaulois, capital, siège de l'évêché puis place forte royale, la ville conserve un patrimoine remarquable.
Long de 3,5km, le chemin de ronde permet une agréable promenade à la rencontre de 12 tours et sept portes et offre un magnifique panorama. Les monuments se succèdent tel un livre d'histoire.
La Cathédrale Saint-Mammès et son quartier canonial témoignent des grandes heures de la cité épiscopale.

"Nous avons ici une promenade charmante ... Mes yeux errent sur le plus beau paysage du monde..."

disait Diderot, philosophe des Lumières et instigateur de l'Encyclopédie. Immortalisé sur la place centrale portant son nom, son souvenir est toujours vivace dans cette ville qui l'a vu naître le 7 octobre 1713.

Langres est aussi la ville natale de Jeanne Mance (1606-1673), co-fondatrice de la ville de Montréal et de son Hôtel-Dieu.


                   
                   La Porte des Moulins (1647)


Les portes de la cité sont au nombre de sept. Celle-ci, la plus majestueuse doit son nom aux anciens moulins qui se trouvaient à l'extérieur des fortifications afin de profiter du vent. Elle fait partie des fortifications bastionnées construites entre 1642 et 1647 au sud de l'enceinte urbaine. Le décor guerrier évoque le dénouement victorieux qui s'annonçait alors pour la France, engagée dans la guerre de Trente Ans face à l'Espagne. Trophée d'armes, casques empanachés et ennemis enchaînés font de cette porte un monument à la gloire des victoires de la royauté, une sorte de porte triomphale évoquant les lointains arcs de triomphe romains. Martelées à la Révolution, les armoiries du souverain étaient d'ailleurs placées au centre du fronton.














Langres
ville d'art et d'histoire



Ancien collège des Jésuites
Appelés à Langres en 1621, les Jésuites implantèrent leur collège en ce lieu une trentaine d'années plus tard. Situé au coeur de la cité, cet établissement pouvait accueillir jusqu'à deux cents jeunes notables de Langres et de sa région. En 1746, les bâtiments furent la proie des flammes mais un nouveau collège ne tarda pas à sortir de terre. Chassés du royaume en 1762, les Jésuites n'en verront pas l'achèvement en 1770. C'est dans cet établissement que Diderot fait ses premières Humanités. Ce dernier sait déjà écrire et calculer quand il y entre en novembre 1723. Doté d'une grande soif de connaissance et d'un esprit curieux, il devient rapidement un élève brillant, obtenant de nombreux prix. Il se souvient ainsi dans une lettre à Sophie Volland, être revenu du collège "les bras chargés de prix" et "les épaules chargées de couronnes" trop larges pour sa tête. Son père qui l'attend pleure sur le seuil de la maison, en le voyant arriver, fier de la réussite de son fils. L'enseignement des Jésuites consiste en l'étude du latin, du grec et des sciences, probablement de la physique et des mathématiques que Diderot enseignera à son tour et approfondira à Paris, entre 1733 et 1743.



Tour Saint-Didier (début du XVème siècle)


La Tour Saint-Didier reste l'ouvrage fortifié médiéval le mieux conservé à Langres. Sous l'Ancien Régime, le dernier étage servait de tribunal aux quatre capitaines à masse ayant à juger les délits sur le chemin de ronde.








Arc gallo-romain

Bâti une trentaine d'années après la conquête de la Gaule par Jules César, cet arc monumentalisait le principal accès d'Andematunnum - la Langres antique - du côté ouest. C'est le plus ancien édifice langrois conservé. 





Place Diderot



Denis Diderot assis 

Joseph Lescornel (1799-1872)

Sur ce projet de monument, le philosophe est représenté dans une attitude détendue, absorbé dans ses pensées. À cette époque, l'hostilité des Langrois à l'égard de Diderot, qualifié de philosophe athéiste, a empêché l'érection de cette première statue publique, pourtant souhaitée par le conseil municipal. En 1853, Lescornel exécuta un buste de Diderot pour la Comédie Française.


Denis Diderot (1713-1784)

"C'est une belle chose , mon ami, que les voyages. Mais il faut avoir perdu son père, sa mère, ses enfants, ses amis ou n'en avoir jamais eu, pour errer par état sur la surface du globe."


Diderot, Salon de 1767.



L'esprit des Lumières

Étape cruciale de l'histoire des idées, le mouvement des Lumières marque le XVIII ème siècle par un grand bouillonnement intellectuel touchant à tous les domaines de la connaissance, en y appliquant l'esprit de curiosité et la liberté de pensée.
Les philosophes et les savants s'échangent des lettres à travers toute l'Europe. Les livres et les journaux participent au débat d'idées. De grandes expéditions partent à la découverte de terres encore inconnues. La diversité du vivant est reconnue et observée. Des expériences font progresser la physique et la chimie...
La place de l'homme dans le monde est repensée.




L'édition de l'Encyclopédie représente un travail colossal. Achevée en 1780, la fabrication s'étend sur 29 années pour un total de 35 volumes en comptant les tomes de Supplément et de Table. L'Encyclopédie constitue la plus importante entreprise éditoriale du XVIII ème siècle par les moyens techniques et financiers mis en oeuvre.
Plus de mille ouvriers y travaillent: papetiers, typographes, dessinateurs, graveurs, imprimeurs et relieurs. Plusieurs étapes sont nécessaires à l'élaboration de chaque volume: fabrication du papier, mise en page des textes, impression, pliage, reliure. L'ouvrage est édité in-folio. Ce format correspond à des pages de grande taille, de 25 sur 40 centimètres. Chaque volume pèse environ quatre kilogrammes.

"Cet ouvrage produira sûrement avec le temps une révolution dans les esprits, et j'espère que les tyrans, les oppresseurs, les fanatiques et les intolérants n'y gagneront pas. Nous aurons servi l'humanité"

Diderot à Sophie Volland, 26 septembre 1762.



         Les Sauvages de la mer Pacifique ou Les Voyages du capitaine Cook, Jean Gabriel Charvet

Réalisé en 1806 par la manufacture Joseph Dufour à Mâcon, le papier peint panoramique "Les Sauvages de la mer Pacifique" ou "Les Voyages du capitaine Cook" est inspiré des voyages autour du monde de l'Anglais James Cook. Vingt lés forment une scène de plus de 12 m, servant à revêtir les murs des salons du début du XIX ème siècle.
Différentes populations du Pacifique (Nouvelle-Zélande, Île de Pâques , Marquises ...) y sont rapprochées dans un unique paysage enchanteur, suggérant un monde idyllique et paisible, loin des réalités coloniales évoquées par Diderot et Raynal dans l'Histoire des deux Indes. Le succès de ce papier peint traduit l'engouement du thème des voyages et de l'exotisme auprès de la noblesse et de la bourgeoisie à cette époque.




La seconde moitié du XVIII ème siècle est marquée par de grands voyages de découverte à l'initiative des États, dont la France et l'Angleterre. L'exploration des terres lointaines suscite un surcroît d'intérêt avec la volonté de mieux connaître la géographie, la nature et les cultures.




"Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez; mais que ce soit de l'arrivée, et non du départ de ces hommes ambitieux et méchants: un jour, vous les connaîtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voyez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au côté de celui-là, dans l'autre, vous enchaîner, vous égorger, ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices; un jour, vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux"

Diderot - Supplément au voyage de Bougainville, 1772


                             
                                       Le melon entamé    Jean-Baptiste Chardin (1699-1779)


    
     Les démêlés de Voltaire avec Frédéric II par Charles Fichot (1817-1903)


Les rapports entre Voltaire (1694-1778) et le roi de Prusse Frédéric II (1712-1786) furent étroits mais ambigus et à la fin fort chaotiques. Depuis longtemps en correspondance avec lui, Voltaire séjourne auprès du souverain entre 1750 et 1753. À cause notamment d'un pamphlet contre Pierre-Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759),Voltaire s'attire les foudres du roi et doit quitter la Prusse. Fichot représente "l'épisode de Francfort", où Voltaire, revenant en France, est arrêté par des émissaires qui cherchent et trouvent dans ses bagages un texte écrit par le roi qui craint à juste titre que Voltaire n'en fasse mauvais usage.



Portrait du comte Georges Louis Leclerc de Buffon
D'après Robert Guillaume Dardel (1749-1821)


Directeur du Jardin des Plantes, Buffon a été favorable à l'Encyclopédie. Cet homme influent et respecté est prudent: c'est son disciple Daubenton qui a écrit les articles relevant de sa partie.


    
    Cathédrale Saint-Mammès



L'actuelle cathédrale Saint-Mammès fut bâtie dans la seconde moitié du XII ème siècle. Flanquée d'un cloître lors du siècle qui suivit, elle s'inscrit dans un espace jadis dévolu à la résidence et aux activités de quelque cinquante clercs, les chanoines, groupés en une communauté, le chapitre cathédral. 

Séparée du reste de la ville par plusieurs portes, cette sorte de cité religieuse commence à s'ouvrir dès 1613, avec le percement de la rue de Nevers. Dès lors est-elle directement reliée à la place Chambeau, coeur commerçant de la ville où Denis Diderot verra le jour un siècle plus tard et à laquelle il donnera son nom.



Jeanne Mance

Pionnière de la Nouvelle-France, Jeanne Mance est née à Langres le 12 novembre 1606.

De la mort de Champlain à la fondation de Montréal, les progrès de la colonie sont minces. Le gouvernement de la métropole semble se désintéresser du sort de la Nouvelle-France. Depuis 1618, l'Europe occidentale est troublée par ce que l'on appellera la Guerre de Trente ans. En 1635, la France déclare la guerre à l'Espagne. L'attention de Louis XIII est concentrée en Europe. Les seigneurs-colons et les communautés religieuses doivent suppléer à la carence de la métropole. Ces deux groupes voudront établir en Nouvelle-France une colonie de peuplement, alors que les structures gouvernementales et surtout l'Économie favorisent une colonie-comptoir. Le peuplement se fera donc de façon artificielle, car le territoire n'attire pas les colons pour lui-même. Pour les Jésuites, une immigration rapide faciliterait la conversion des Amérindiens et même le salut des colons. Cette période, qui va de 1635 à 1663 peut à juste titre être qualifiée d'épopée mystique.
Depuis 1632, les Jésuites publient régulièrement leurs "Relations". Ces écrits annuels ont pour but de mieux faire connaître les missions de la Nouvelle-France, d'y attirer des colons et de susciter des dons. Un fidèle lecteur des "Relations", Jérôme Le Royer de la Dauversière, percepteur d'impôt à La Flèche, veut fonder sur l'île de Montréal un établissement pour "la conversion des sauvages de la Nouvelle-France". Il partage ce désir avec le jeune abbé Jean-Jacques Olier, futur fondateur de la Compagnie de Saint-Sulpice, et le baron de Fancamp. Ils fondent en 1639, la Société de Notre-Dame de Montréal. En juin 1641, la société compte déjà 8 membres, parmi lesquels Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, Jeanne Mance et Madame Angélique de Bullion. L'habile propagande menée surtout par Jeanne Mance permet le recrutement de 27 nouveaux membres. Le capital est de 200 000 livres.







À une assemblée de la Société, tenue à Notre-Dame de Paris, le 27 février 1642, on décide que le nom du nouvel établissement sera Ville Marie. L'île de Montréal appartenait à Jean de Lauzon, directeur principal de la Compagnie des Cent-Associés. En août 1640, le père Charles Lalemant transige l'achat de l'île au nom de la Société Notre-Dame. En décembre de la même année, la Compagnie annule la vente et reconcède la seigneurie à la Société.
Les trois membres fondateurs ne peuvent traverser eux-mêmes en Nouvelle-France. Ils choisissent sur recommandation du père C. Lalemant, un gentilhomme de Champagne, chrétien fervent et soldat éprouvé, le sieur de Maisonneuve. À l'été 1641, arrive à Québec le premier contingent destiné à Ville-Marie: 54 personnes dont quatre femmes.
Les habitants de Québec, gouverneur en tête, essaient de dissuader Maisonneuve et son groupe d'aller s'établir dans une région menacée par les Iroquois. C'est une "folle entreprise" dit-on. Montmagny, en vain, offre aux nouveaux arrivés de s'établir sur l'île d'Orléans. Le représentant de la Société fait un bref séjour à Montréal au cours de l'automne 1641, mais revient passer l'hiver à Québec.
Au printemps 1642, il part pour l'île de Montréal. Le gouverneur, Madame de La Peltrie et plusieurs missionnaires accompagnent le groupe. Le 17 mai, on aborde et le 18 on choisit le lieu de l'établissement. Une cérémonie religieuse marque la prise de possession. Ville-Marie sera "pour longtemps l'avant-poste le plus périlleux de la Nouvelle-France". Les avantages économiques de l'endroit contrebalancent la menace iroquoise. Cette position avantageuse fera de Ville-Marie un comptoir de traite de premier ordre.





Les "véritables motifs de messieurs et dames de la Société de Notre-Dame de Montréal" sont uniquement religieux, même si la tentation de la traite est toujours présente. Les institutions religieuses se développent rapidement sur l'île. Dès l'automne 1642, Jeanne Mance fonde l'Hôtel-Dieu de Montréal.

Canada-Québec, Synthèse historique.
J. Lacourcière, J. Provencher, D. Vaugeois.






                                                         la Via Francigena

La "Voie des Français", est un réseau de routes et chemins empruntés par les pèlerins venant de "France"pour se rendre à Rome. Cet ensemble de chemins qui reprenaient notamment les voies romaines de l'Antiquité et s'enrichissait de nombreuses variantes, traversait les territoires actuels de la France, de la Suisse et de l'Italie.

Ce chemin de pèlerinage qui va de Canterbury à Rome retrace la route que suivit Sigeric pour se rendre à Rome en 990 afin d'y rencontrer le pape Jean XV et recevoir le pallium symbolique de sa nomination d'évêque de Canterbury. Dans un manuscrit, il décrit les 79 étapes de son voyage de retour de Rome à Canterbury, 48 étapes en Italie, 7 en Suisse, 24 en France.

Cette ancienne voie médiévale est aujourd'hui reconnue comme Grand Itinéraire Culturel du Conseil de l'Europe.


                                Le Pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle


Le pèlerinage est né de la découverte miraculeuse faite en Galice vers l'an 800, d'un tombeau retrouvé par l'ermite Pekayo qui déclara avoir eu une révélation dans son sommeil. Il aurait été guidé par une étoile dans le ciel, d'où une des étymologies avancées pour Compostelle: Campus Stellae ou champ de l'étoile.
Sans autre preuve, l'Église locale déclara qu'il s'agissait du tombeau de l'apôtre Jacques, frère de Jean l'évangéliste et premier apôtre martyr de la chrétienté. L'apôtre Jacques aurait quitté le Proche-Orient au 1er siècle avec pour mission de prêcher la parole du Christ en occident jusque dans la péninsule Ibérique. Rentré en Palestine, il fut décapité sur ordre du roi Hérode Agrippa. Recueillie par ses compagnons, sa dépouille fut portée dans une embarcation. Guidée par un ange, l'esquif franchit le détroit de Gibraltar avant de s'échouer sur les côtes de Galice. Théodomir, évêque d'Ira-Flavia (aujourd'hui Padron) reconnut ce tombeau comme étant celui de Saint Jacques en 835 et le roi Alphonse II des Asturies y fit édifier une église.
Il faudra toutefois attendre l'année 1884 pour que le pape Léon XIII confirme de son autorité, dans la lettre Apostolique "Deus Omnipotens", l'authenticité des reliques de Saint Jacques faite par l'archevêque de Compostelle.

                                                          
Cathédrale Saint-Mammès























































































     Perrancey-les-Vieux-Moulins (Haute-Marne)

















    







    Vieux-Moulins












     Noidant-le-Rocheux (Haute-Marne, région Champagne-Ardenne)









     l'ancien lavoir de Noidant-le-Rocheux











Perrogney-les-Fontaines






































    Vivey ,62 hab (Haute-Marne)





     Lamargelle-aux-Bois (Haute-Marne)























     Marey-sur-Tille (Côte d'Or)








                                        
                                         Ancien lavoir de Marey-sur-Tille (XIX ème siècle)


Le 7 novembre 1850, le conseil municipal de Marey-sur-Tille décide de doter la commune de bornes fontaines et d'un lavoir à construire "près du pont". Le lavoir sera décoré de pilastres et d'un attique masquant la couverture en zinc.
(j'y ai cassé la croûte)



L'église de Marey-sur-Tille





     Marey-sur-Tille






Et le voyage continue ...
And the journey continues ...

nomadensolo@gmail.com

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