VALLÉE du DRÂA et HAUT ATLAS


 La vallée du Drâa


Avec ses 1200 kilomètres, le Drâa est l'oued le plus long du Maroc. Il tient son nom des champs de maïs qui le bordaient autrefois. Aujourd'hui il irrigue la plus grande palmeraie d'Afrique après celle du Nil en Égypte. Il prend sa source dans le Haut Atlas et se jette dans l'océan atlantique près de Tan Tan.
Dans la vallée, le climat est chaud et sec en été. Les températures peuvent monter jusqu'à 46* C. Il est froid et sec l'hiver, les températures peuvent descendre jusqu'à -1* C. Les pluies sont rares et irrégulières, entre 10 et 50 mm par an. La vallée est soumise aux tempêtes de sable lors des changements de saison. (l'mnazel)
Pendant plusieurs siècles, la vallée du Drâa a constitué un carrefour pour les caravanes qui commercent entre l'Afrique saharienne et subsaharienne (Tombouctou au Mali, Niger, Sénégal...) vers le Maghreb et l'Europe.
Les populations de la vallée, les Draoui vivaient modestement des ressources de l'agriculture (dates, henné) et de l'élevage (moutons, chameaux).
La majorité des Draoui habitaient dans des ksours et des casbahs, on en compte plus de 360 dans la vallée. Le ksar, village fortifié, d'une surface relativement importante abrite plusieurs familles, parfois plus de 400 et leur surface est importante. La casbah est une grande demeure fortifiée rassemblant un nombre limité de familles importantes (1,2 ou 3) derrière de hauts murs fortifiés.
La vallée était aussi fréquentée par des nomades, commerçants ou éleveurs d'origine berbère ou arabe.



 Cinquante jours sur les routes du Maroc ...


la vallée du Drâa



    Entre Agdz et Amril





















                                                            Moroccan Butcher Shop (1882)
                                                        Theo van Rysselberghe (1862-1926)





Moroccan Market (1883)
Theo van Rysselberghe












une rue de Timiderte





                                    entre Tamnougalt et Timiderte...















 Coopérative de potiers de Tamegroute














Les tribus de la vallée du Drâa
Les Haratine

Cette tribu, aujourd'hui majoritaire dans la vallée du Drâa est originaire de l'Afrique orientale (Soudan, Tchad, Niger, Érythrée...)
Ses membres étaient spécialisés dans l'agriculture pour les travaux de laquelle ils étaient payés par le 1/5 ème de la récolte, ou dans le bâtiment comme salariés.
Aujourd'hui, ils sont forgerons, tanneurs, bijoutiers, menuisiers, bouchers ou propriétaires de terrains.
Les Haratine parlent arabe s'ils appartiennent à une communauté arabophone, ils parlent berbère dans une communauté berbérophone.

Les Aït Aata

C'est une tribu composée de plusieurs fractions berbères Amazigh originaire des montagnes du Saghro (jebel Saghro), au nord-est du Drâa.
Ils sont arrivés dans la vallée du Drâa, engagés comme soldats pour défendre les habitants de la vallée contre les incursions d'autres tribus.
Certains d'entre eux s'installèrent ensuite comme gardiens de parcelles dans la palmeraie. Ils étaient alors payés par le 1/20 ème de la récolte de dattes.
D'autres devinrent éleveurs nomades. Aujourd'hui, ils sont propriétaires de terrains ou commerçants.

Les Arabes

Les principales tribus arabes sont les Roha, Mazil, Chechda, Ouled, Aïssa, Rshâa, et les Chorafa.
Ces derniers, aussi appelés les Chérifiens sont réputés descendre du prophète Mahomet. Leurs membres influents et respectés, docteurs en islam, arbitraient les conflits et réglaient les litiges.
Fondateurs de zaouias (lieux sacrés de cérémonies et d'études islamiques), ils vivaient des offrandes et des dons de ceux auxquels ils proposaient leurs services ou leur protection.
Ils étaient aussi propriétaires de troupeaux.



    Dans la casbah de Amezrou, au sud de Zagora

Musée des Arts et Traditions de la vallée du Drâa à Tissergat

L'accouchement

La femme accouche avec l'aide d'une sage-femme ou d'une femme expérimentée de sa famille. Les conditions d'accouchement sont simples: la future maman tire avec ses mains sur une corde suspendue au plafond pendant que la sage-femme la masse pour faciliter la sortie du nouveau-né.
Une fois l'enfant sorti, la sage-femme lui fait sentir un oignon pour faciliter la respiration pendant qu'elle prononce à son oreille des paroles pieuses.
Elle sectionne ensuite le cordon ombilical à la distance de quatre doigts du nombril. Après avoir lavé le nouveau-né, elle attache au bout du cordon restant une cordelette en laine d'une longueur égale à la distance entre le nombril et le genou de l'enfant. Cette cordelette a pour fonction de protéger l'enfant et de lui porter bonheur. Elle est ensuite introduite dans le tissu qu'elle enroule autour du nouveau-né qu'elle serre avec des lanières de tissu. Pendant cette opération, la sage-femme prononce à nouveau des paroles pieuses. L'enfant ainsi emmailloté est protégé contre les faux mouvements et grandira harmonieusement.
Peu après l'accouchement, la sage-femme parfumera à l'eau de rose et à l'encens les visiteuses venues féliciter la maman.
Le septième jour après la naissance, les parents du père et de la mère donneront à l'enfant son nom lors de la cérémonie du sbouah (baptème).



Produits de maquillage

Le khôl
C'est une poudre noire et parfumée que les femmes s'appliquent autour des yeux pour la beauté mais aussi pour le soin. Les hommes peuvent aussi se l'appliquer mais uniquement pour le porter la nuit.

Le henné
C'est un arbuste dont on sèche les feuilles pour obtenir une poudre qui, mélangée à l'eau tiède donne une pâte colorante rouge. Cette pâte est utilisée par les femmes pour le tatouage ou les soins capillaires.

Le hargoss
C'est le jus de cuisson des graines de tamaris, (arbre que l'on trouve dans la vallée du Drâa), de couleur noire, appliqué en tatouage sur les poignets et sur le bas du visage. 




Le chapelet (tessbih)


Le chapelet est un collier de pierres ou de perles utilisé pour égrener les prières récitées intérieurement par le croyant. Il est utilisé lorsque le croyant prie seul, sans la gestuelle et sans la présence d'un imam. Il permet au croyant de compter le nombre et la nature des prières qu'il s'est lui-même fixées pendant la journée principalement lors du lever et du coucher du soleil. Le chapelet est aussi utilisé pendant la prière de recueillement qui précède la cérémonie de la Grande Prière du vendredi. À l'origine, les prières étaient comptées avec des cailloux à même le sol.


Le tapis de prière (haïdora)

Les tapis de prière sont faits avec la peau d'un mouton égorgé de préférence lors de l'"Aïd el Kbir". Cette peau, réservée exclusivement à l'usage de la prière doit être maintenue propre. Avant la prière, le croyant la dispose devant lui, orientée vers La Mecque. Pendant la prière, le corps du croyant doit s'inscrire parfaitement dans la surface de la peau ou du tapis.


Les ablutions

Les musulmans doivent prier cinq fois par jour. Avant chaque prière, s'ils se considèrent souillés, ils doivent se laver les mains, les avant-bras, le visage entièrement et les pieds. S'ils ont eu des contacts sexuels (janaba), ils doivent se laver le corps complètement.
Ceux qui font leur prière du matin (entre 4h30 et 5h30) à la mosquée, doivent disposer d'eau chaude pour pratiquer leurs ablutions. C'est pour cela que, juste avant l'appel à la prière, le muezzin chauffe de l'eau dans des chaudrons. Cette eau leur sera distribuée dans de grandes gourdes en cuivre.

  


Le mariage


Chez les Haratine

En général,l es Haratine trouvent leur conjoint dans leur propre famille. Ce sont les parents du futur marié qui choisissent sa femme. Pour la cérémonie, au moins deux personnes par famille voisine doivent être invitées.
Le mariage peut durer jusqu'à 17 jours. Pendant les 7 premiers jours, le marié reçoit les invités dans sa famille. Le septième jour, les mariés ont leur premier rapport sexuel, puis ils s'isolent dans une maison à l'écart avec leurs "ouzirs"(assistants du mariage) jusqu'à la fin de la cérémonie.



Chez les Aït Aata
Le mariage dure trois jours. Le premier jour, les parents de la future mariée reçoivent les invités. La future mariée est présentée entièrement voilée. Le deuxième jour, elle est amenée par sa famille au domicile du futur marié. Avant de s'habiller pour la cérémonie dans une tente spéciale, on lui fait faire trois fois le tour de la tente à dos de mulet. Si le mulet s'arrête, c'est signe qu'elle n'est pas vierge et le mariage peut être annulé.
Sinon, après que l'union ait été consommée, des hommes tirent des coups de feu en l'air et des femmes poussent leurs "youyou" pour annoncer aux invités que tout s'est bien passé.


Chez les Âaribs (tribu arabe)
Généralement, le mariage dure sept jours: deux jours dans la famille de la mariée, puis cinq jours chez le marié. Le jour qui précède l'arrivée de la mariée au domicile du marié, en général le jeudi, celui-ci est préparé pour la réception: burnous noir, gandoura noire, poignard, petit Coran et henné sur les pieds et les mains.
À partir de ce jour et jusqu'à la fin de la fête, il est formellement interdit à quiconque d'appeler le marié par son nom afin d'éviter de donner prise à d'éventuels mauvais sorts. Ainsi la nouvelle union sera placée sous les meilleurs auspices possibles.
                                                                                             



Poterie et céramique

L'art de modeler la terre naît des besoins même de l'humanité. On retrouve des traces de cette activité plusieurs fois millénaire dans toutes les civilisations.
Au Maroc, la poterie se caractérise par son authenticité et son enracinement dans l'histoire; elle est surtout de tradition locale: ses formes, ses techniques et son ornementation varient selon les centres de production. Les pièces exposées ici sont des poteries brutes qui proviennent des régions montagneuses du sud du Maroc: la région de Marrakech, le haut Atlas.
Il s'agit de poteries rurales faites suivant des techniques rudimentaires; les potiers s'occupaient à modeler des récipients nécessaires à leur usage domestique: amphores, cruches,  jarres pour la conservation de l'eau et de l'huile.; pots à lait et barattes pour la préparation et la conservation des produits laitiers; plats divers et marmites; autres objets à usages divers, lampes à huile, encriers...
La production de ces potiers restait fort simple puisqu'elle n'avait qu'une destination locale et qu'une fonction pratique. Dans les villes, les potiers ont perfectionné les techniques et raffiné les créations tout en préservant les formes anciennes.






entre Tamnougalt et Timiderte




    en route pour Amril







entre Tamnougalt et Timiderte



    une rue de Timiderte







   entre Tamnougalt et Timiderte...












rue principale,Timiderte







Kasbah Timidarte








rue principale, Timiderte


    enfant de Timiderte


rue principale, Timiderte











Constructions en pisé

Le pisé est une technique de construction à base d'argile tassée dans des gabarits en bois plus ou moins grands: 
des moules à briques pour les cloisons, les piliers centraux et les décorations comme les arcades;
un coffrage pour les murs massifs, les enceintes, les murs porteurs.
Les bâtiments en pisé sont frais l'été et doux l'hiver. Ils sont résistants aux rigueurs climatiques et se rénovent avec un enduit d'argile et de paille.
Les plafonds sont faits en bois de palmier enfumé pour les protéger contre les termites et autres insectes.
Les constructions en pisé peuvent comprendre jusqu'à trois étages et, bien entretenues, peuvent traverser plusieurs siècles (casbahs, ksars)

    rencontre entre Tamnougalt et Timidert






    Tissergat







Tissergat



                                             
                                            Kasbah des Caïds de Mezguita. Tamnougalt


ruelle à Tamnougalt


    rencontre entre Tamnougalt et Timiderte






    la vallée du Drâa








CHEZ YACOB




Tamnougalt, village fortifié (ksar) du XVIe siècle, ancienne capitale du pays mezguita et étape importante sur la route caravanière reliant Marrakech à Tombouctou, est l'un des plus anciens ksars de la superbe vallée du Drâa. Cerné de remparts en pisé, quatre portes permettent d'y accéder.




À l'intérieur des murs, l'auberge "Chez Yacob"est l'une des plus anciennes kasbahs du village, restaurée selon les techniques 
et avec les matériaux traditionnels propres à l'architecture berbère.

vue depuis la terrasse de l'auberge

vue sur la palmeraie depuis la terrasse de l'auberge










aquarelle de Charles Kérivel


Vous y serez accueilli chaleureusement par sidi Mohamed qui vous adoptera comme faisant partie de la famille. Les soirées musicales finiront la journée en beauté , qui plus est si après vous montez sur la terrasse pour y contempler le ciel.


Auberge "Chez Yacob"
tél: 05 24 84 33 94
e-mail: tamnougalte@yahoo.fr
www.lavalléedudraa.com


    Chez Yacob,Tamnougalt




intérieur, kasbah de Tamnougalt
















Mohamed, berbère dans l'âme, poète, artiste, sculpteur




à Ouarzazate





enfants de Ouarzazate









En chemin pour Tifoultoute...










le coffre d'Alibaba


Chaque instant de ta vie est fugitif et passe
C'est de toi qu'il dépend qu'il soit heureux et passe.
Fais attention:ta vie est ton seul capital,
Tu dois le dépenser aussi car tout passe.














Amril



    Amril












   Le Haut Atlas


entre Agdal et Telouet, alt 1850 m



Le Haut Atlas est une chaîne imposante s'étendant du sud-ouest au nord-est sur 700 km et ayant de nombreux sommets supérieurs à 3000m (Toubkal, 4165 m, plus haut sommet de l'Afrique du Nord); le franchissement en est rendu difficile par l'encaissement des vallées et l'altitude élevée des cols. Ces sommets s'élèvent au dessus de plateaux qui dominent, par de gigantesques falaises, les vallées, chapelets de petits bassins et de gorges sauvages.









    village dans le haut Atlas











    rencontre matinale entre Agdal et Telouet















     
    kasbah de Telouet






  Et le voyage continue...
  And the journey continues...

nomadensolo@gmail.com
















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