FÈS-VALLÉE DU DADÈS-GOULMIMA-MEKNÈS




MAROC

Capitale: Rabat
Devise nationale: Dieu, la Patrie, le Roi
Population: 32 309 000 hab
Superficie: 446 550 km2
                   710 850 km2 incluant le Sahara Occidental


Cinquante jours sur les routes du Maroc ...


Le Maroc est un pays au relief très montagneux. Le long de la Méditerranée, la chaîne du Rif s'étend de Tanger à l'ouest jusqu'à l'oued Moulouya à l'est (culminant au djebel Tidirhine 2448 m). Au sud-est du Rif, s'élève le massif de l'Atlas composé du nord au sud de trois chaînes distinctes: le Moyen-Atlas, le Haut-Atlas (culminant au djebel Toubkal 4165 m) et l'Anti-Atlas. Au sud et à l'est de l'Atlas, s'étend le Sahara.
Grâce à son altitude, le Maroc est plus arrosé que le reste de l'Afrique du Nord, l'Atlas formant un véritable château d'eau avec des oueds permanents coulant vers l'Atlantique (Bou Regreg, Oum er-Rebia, Sebou, Sous, Tensift) et vers la Méditerranée (Moulouya).



FÈS
Fès fut fondée en 789 par Idriss ben Abdallah, plus connu sous le nom de Idriss 1er.


Fès n'est pas loin. Rien n'est loin. (...) Nous voguons au-dessus de la mer, firmament inversé, au-dessus d'un vol de grands nuages blancs gesticulatoires. Dans quelques instants, ils seront là, les abords rougeâtres du Maroc, et les étroits plateaux, hissés sur leurs parois cannelées en gâteaux de Savoie. Puis nous aurons le car, et la route entre les eucalyptus et les jardins, - zinias, bougainvillées, roses rouges - une bonne route à signalisations soignées, jalonnée d'Arabes assis sur des ânes, de propriétaires indigènes à cheval, de femmes à pied.  Nous ferons halte à Meknès populeuse, piquée de feux qui devancent le soir, brillante de costumes militaires, de souks, d'enfants, de dents blanches, de beaux yeux. Et nous atteindrons le grand caïman gris, Fès, gisant dans son vallon sous une fumée délimitée, qui recueillant ce qui monte de la datte blette, du bois de cèdre neuf, des déchets organiques, de l'arachide grillée, de la menthe, capte et compose l'encens d'une incomparable putridité.
Colette, Journal à rebours, Oum-el-Hassen


une fontaine dans la Médina








 Musée Nejjarîn des Arts et Métiers du Bois



porte en cèdre provenant d'une maison d'une famille marocaine  juive
ville de Séfrou. XIXe siècle












AL  ALWÂH

Planchettes en bois de palmier, olivier, laurier, ou peuplier
Une des plus anciennes traditions scripturales tribales.

Les alwâh de Gzüla remontent au XVe siècle. Le droit coutumier ( azerf, urf, diwân ) est ainsi consigné par transcription en encre traditionnelle sur des planchettes polies puis passées à la graisse d'animaux ou à la cire pour mieux conserver l'écriture. Il en est de même pour tous les actes ou les engagements concernant les affaires publiques (irrigation, régulation des vendanges et du pacage, exploitation des biens collectifs, gestion des souks, entretien des routes, droits des communautés juives, préservation des zaouias et mausolées, sanctions des infractions, des crimes et forfaits à l'encontre de la communauté, etc) et des tractations privées (ventes, achats, mariages, 
baptêmes, règlements de litiges, etc). Les actes sont rédigés par l'imam de la mosquée. .


La tannerie Chouara de Fès


La tannerie Chouara est la plus grande et la plus célèbre des trois tanneries de la Médina de Fès.
Elle se compose d'un grand nombre de cuves où l'on traite les peaux de chèvre, de mouton ou de boeuf. Les tanneurs travaillent dans des fosses remplies d'eau et de produits divers, à commencer par la chaux, le sel, la fiente de pigeons et le son pour nettoyer les peaux. Pour obtenir la couleur, on utilise des produits végétaux, entre autres, le tannin, l'écorce de grenade, la poudre de coquelicot. Il faut une dizaine d'opérations aussi délicates que méticuleuses pour nettoyer les peaux, les assouplir, les sécher, les amincir et les lustrer à la fin avec de l'huile. Les conditions de travail sont pénibles et seuls les plus gaillards y résistent. Le cuir sert ensuite au travail des maroquiniers qui en tirent babouches, selles, sacs et sacoches, oufs, etc. Le tannage des cuirs était réputé autrefois, source de richesses. L'adage fassi disait avec fierté:
"La tannerie est une mine d'or"




En provenance de la tannerie, les peaux arrivent au sein des ateliers où elles sont traitées en chaîne organisée et précise. Les artisans en tirent toutes sortes d'articles de maroquinerie: sacs, sacoches, ceintures, cartouchières, étuis, reliures, housses et revêtements qui font encore aujourd'hui la renommée des ateliers de cuir de la ville de Fès. Nombreux sont ceux où le patron, au milieu des artisans et apprentis, distribue les tâches et travaille de ses mains. Chacun est à son poste, les gestes se suivent et se ressemblent, et pourtant c'est toujours avec une grande maîtrise que la pièce est coupée, polie ou bien encore cousue. Les techniques décoratives sont variées: repoussage, découpage, excision, cloutage, broderie, incrustation ... Nulle pièce ne ressemble à une autre, chaque article est unique. Les mots "maroquin"et "maroquinerie"en français proviennent de Maroc. Le premier est utilisé en cette langue à partir de 1490, le second, vers 1700. Il témoigne, à l'époque, de la place qu'acquièrent les produits marocains d'exportation, au premier plan desquels se trouvait le cuir. Pays d'élevage de moutons et de chèvres à grande échelle, il disposait d'une matière première à la fois en quantité et de qualité.




Chouara tannery is one of the largest and most famous of the three tanneries in the Medina of Fès. The tannery is made up of a large number of vats where tanners treat goat, sheep and cow hides. Tanners work in pits filled with water and various products including lime, salt, pigeon droppings and bran, used to clean the animal skins. To obtain the required colour, tanners use natural products such as tannins, pomegranate peel and poppy powder. This requires dozens of operations to clean the skins, soften them, dry them, thin them, and finally shine them with oil. The working conditions are hard and only the strongest can withstand them. Leather is used by leatherworkers to produce slippers, saddles, bags, sacks, ottomans and more. The tanning of hides is known as a source of wealth as it is claimed by a fassi proverb:
"The tannery is a gold mine"









Animal hides, coming straight from the tanneries to the artisan's workshops are treated according to a well organized  and precise process. Artisans use them to make a wide variety of leather goods such as: bags, sacks, belts, pouches, binders, covers and linings, contributing to the fame of the well known leather workshops of Fès. In many of these workshops, the boss, while assigning tasks is working together with the other artisans and apprentices. Each worker is performing a special task making the same skillful movements and gestures to provide items which are always masterfully cut, polished and sewn. The decorative techniques are various: embossing, cutting, carving, studding, embroidery, inlay and decoration. Each item is an original one. The french words "maroquin"(leather) and "maroquinerie" (leather goods) are borrowed from "Maroc" (Morocco). They are a testimony to the importance of Moroccan exports, leather being the most important among them. A country of extensive sheep and goat breeding, Morocco owns a raw material in great quantity and great quality.


















lavage des peaux



La Porte Bab Boujloud

Construite au début du XXe siècle (1913) par la municipalité, Bab Boujloud attire l'attention par la finesse de ses ornementations d'entrelacs et d'arabesques, bleues sur la façade extérieure, vertes sur la façade intérieure. Elle est composée d'un arc central et de deux petits arcs latéraux. Près de la porte, le répartiteur d'eau, pièce maîtresse du réseau hydraulique de la Médina, a été développé sous les Almoravides au XIe siècle et a atteint la perfection sous les Mérinides aux XIIIe - XIVe siècles  en amenant l'eau de l'oued Fès à la rive Qaraouiyine. Composé de plusieurs entrées souterraines, réalisé en partie en buses de briques encastrées les unes dans les autres, il forme un réseau complexe rayonnant sous la ville. Dès le XI e siècle, mosquée, médersas, fondouks, hammams, fontaines et la plupart des demeures de Fès disposaient de l'eau courante.

 Médersa Attarine



La Médersa Attarine porte le nom du quartier des marchands d'épices. Elle est l'oeuvre du Sultan mérinide Abou Saïd Othman, entre 1323 et 1325 pour héberger les étudiants qui viennent de l'extérieur de la ville. Brillante expression de l'architecture mérinide, elle est caractérisée par un agencement harmonieux autour d'un patio à portique muni d'une vasque. Décors de zelliges polychromes, lignes épigraphiques sur marbre et carreaux de céramique excisée reproduisant des versets du Coran, élégantes colonnes et chapiteaux font de cette médersa une oeuvre d'une grande beauté. Le visiteur retrouve dans cette médersa l'alliance typique et réussie de matériaux: le marbre, le zellige, le plâtre et le bois. Le marbre, importé parfois de loin, est utilisé pour paver le sol mais aussi pour les colonnes et les chapiteaux. Le zellige recouvre les murs et orne la salle de prière  couronnée d'un lustre en bronze. Les motifs floraux stylisés de la médersa témoignent de l'habileté des artisans fassis. En hauteur, les murs sont garnis de plâtre ciselé avec un décor épigraphique. Plus haut, un décor fin est sculpté dans du bois de cèdre. La restauration récente de cette médersa a permis aux artisans de Fès de renouer avec le passé glorieux de leurs aïeuls.



















la mosquée Qaraouiyine



Monument emblématique de la ville de Fès, véritable icône de l'architecture marocaine, la mosquée Qaraouiyine est le coeur vibrant de la rive al Qaraouiyine. Avec son minaret tout blanc, elle constitue un repère incontournable tout autant qu'un symbole. Commanditée au IXe siècle (859) par Fatima al Fihria, femme pieuse originaire de la ville de Kairouan (ville de l'actuelle Tunisie), elle sera dans un premier temps une mosquée aux dimensions modestes. Bénéficiant de la sollicitude des différentes dynasties qui se sont succédées sur le trône du Maroc, la Qaraouiyine a été maintes fois agrandie, consolidée, restaurée ou embellie de décors. Devenue par la suite un pôle d'enseignement important, elle accueillera les plus grands savants et constituera le creuset de la légitimité du savoir scientifique et religieux. Des noms illustres y ont enseigné ou séjourné: des philosophes comme Avempace et Averroès, des historiens comme Ibn Khaldoun, des médecins philosophes comme Maïmonide, des géographes comme al Idrissi, des mystiques  comme Ibn Hirzihim et Abdeslam ben Machich. Considérée comme la première université pluridisciplinaire au monde, elle demeure aujourd'hui un haut lieu de la spiritualité islamique. Consultés par les Sultans du Maroc à travers le temps, es savants (oulémas) de la Qaraouiyine étaient considérés avec respect.








 Dans l'ancienne synagogue Em-Habbanin, Edmond Mimoun Gabay, la mémoire du cimetière juif, a, avec beaucoup d'amour, aménagé un petit musée de bric, de broc pour conserver ce qu'il pouvait du passé du mellah. Edmond a ainsi sauvé les lustres qui donnaient la lumière, les réveils qui donnaient le temps, les alambics qui donnaient l'eau de vie, les clés qui ouvrirent les demeures avant de les fermer définitivement, les tables d'école où l'on apprenait les trois langues, l'hébreu, l'arabe et le français, les passeports de gens décédés qui affirmaient l'identité.

Des objets, des signes. On vient aujourd'hui de partout dans le monde pour lui demander:

"Monsieur Gabay, connaîtriez-vous la famille Ohana? Moshe? Untel?. Son grand père disait qu'il avait vécu là?.

Chaque fois, l'homme passe un doigt sous la casquette, se gratte la tête:"Ohana ... Ohana ... oui cela me revient !"



Et de remonter le fil là où il s'était cassé. À partir de 1948, de 1956, ou de 1967, vagues d'exodes massifs.
Il fouille un tiroir, se penche sur une liste,trouve une cote. Et emmène droit sur la tombe de l'ancêtre. Car dehors, il y en a 12000, blanches, bien proprement passées à la chaux.
Dans ce dédale bien protégé,par une grosse porte de fer...




Fès fut fondée en 789 par Idriss ben Abdallah, plus connu sous le nom d'Idriss 1er et devint la capitale du royaume.
Dès 818, le sultan accueille dans sa cité 8000 familles de musulmans andalous. Fès comptait alors une importante communauté juive à l'instar de nombreuses autres villes du Maroc. Par la suite, on distingua cette population autochtone des "expulsés" qui vinrent grossir ses rangs par vagues de réfugiés fuyant les persécutions successives dont ils étaient victimes, notamment lors de l'Inquisition espagnole.
Le quartier juif de Fès, établi en 1438, est considéré comme le plus ancien du royaume. Baptisé "mellah", il donnera son nom à tous les autres quartiers juifs du Maroc. Ses maisons se distinguent par leurs balcons ajourés et leurs loggias en bois qui donnent sur la rue, contrastant avec les façades aveugles des habitations arabes qui ouvrent sur des patios. Au milieu du XXe siècle, la communauté juive marocaine se compte encore en centaines de milliers d'individus; elle n'est pas touchée par la Shoah car le sultan Mohamed V refuse d'appliquer les décrets anti juifs de Vichy. Mais c'est après la guerre que les grands départs commencent: entre la création de l'état d'Israël en 1948, l'indépendance du Maroc en 1956 et la Guerre des Six Jours en 1967, 90% des juifs marocains émigrent. Les plus pauvres partent en Israël, tandis que l'élite et la classe moyenne s'installent au Canada et en France.


La tombe de Soulika (1817-1834)


... par une grosse porte de fer, et qui offre un beau point de vue sur la colline verte de Dhar el Mahrez, on voit de loin le petit mausolée tacheté de bleu de la sainte martyre Soulika.
Une des parois raconte l'histoire de cette belle jeune fille harcelée par un puissant soupirant, un des fils du roi, et qui refusa richesse et honneur contre un mariage la contraignant à renoncer à sa judaïté.

Un des fils du roi vit la jeune fille et elle lui plut. Il lui promit richesse et honneur, si seulement elle acceptait de se convertir à l'Islam et de l'épouser.
"Tu seras traitée comme une reine" supplia le fils du roi par des paroles séduisantes."Je te donnerai tout ce que tu désires, tu seras la reine du Maroc"
"Non, répondit Soulika, l'argent, l"or, les honneurs, le pouvoir, rien ne peut remplacer la foi au Dieu de Vérité et sa sainte Thora, et rien au monde ne m'obligera à trahir mon peuple et ma foi".
Lorsque le fils du roi vit que ses paroles resteraient sans effet, il fit appeler le rabbin de Fès, et lui ordonna de convaincre la jeune fille à se convertir à l'Islam afin de pouvoir l'épouser. Faute de quoi, si elle s'obstinait dans son refus, il se vengerait sur tous les juifs de tout le Maroc.
Le bruit se répandit dans tout le pays, qu'une jeune fille juive emprisonnée dans le palais du roi refusait de se convertir à l'Islam au péril de sa vie. Partout, on vantait sa bravoure et son courage.
Le vieux rabbin de Fès fut conduit dans la prison de Soulika et lui dit: "Sais-tu que de terribles décrets planent sur les juifs du Maroc et que tu as le pouvoir de les annuler"?
"Oui répondit Soulika, dans sa gracieuse modestie, le Prince lui-même, le fils du roi me l'a annoncé. J'aurais volontiers accepté de me sacrifier et de sacrifier toute ma vie s'il le fallait pour sauver mes frères juifs, cependant, je ne peux fauter contre mon Dieu, même si cela devait apporter la délivrance à un juif. Réponds-moi rabbin ajouta Soulika, est-il permis à un juif d'abandonner la Thora et les mitsvots, de renier son peuple et son Dieu afin d'aider quelqu'un"?
Le vieux rabbin éprouva un sentiment de fierté face à cette jeune fille d'Israël animée d'une foi si pure et si grande.
"Ma chère fille, regarde, la reine Esther aussi a épousé le roi Assuérus, et , tel que nous le raconte la Meguila, Esther, c'est grâce à elle que le peuple juif a été délivré".
"Monsieur le rabbin, répondit Soulika, il est vrai qu'Esther a épousé Assuérus, mais on n'a pas exigé d'elle qu'elle renie le Dieu d'Israël, ainsi qu'il est clairement dit dans la Meguila, mais moi dit Soulika éclatant en sanglots, je dois trahir mon Dieu et mon peuple. Le fils du roi exige ma conversion, et cela ne sera jamais! s'exclama Soulika avec émotion. Je suis prête à mourir et à sanctifier le nom de Dieu, pourvu que je reste juive".




 la Synagogue  Ibn Danan, chef d'oeuvre du patrimoine bâti judeo-marocain (XVII e siècle)
intérieur 




Sauvée en 1999 par Benjamin Danan, ce descendant d'une des grandes familles de rabbins fassis a procédé avec le concours de l'Unesco à la réouverture de la synagogue Ibn Danan, fermée depuis un quart de siècle. La structure, vieille de trois cents ans avait tant bien que mal fait front aux ravages du temps et de la négligence. L'Unesco l'avait toutefois classée parmi les 500 monuments méritant d'être sauvés dans le monde. Pour sa part, le ministère marocain des Affaires Culturelles savait déjà que Fès est plus encore que la capitale spirituelle et historique du royaume aux yeux des musulmans avec la Qaraouiyine, elle est aussi pour les Juifs une mémoire, celle de leurs yeshivas, de leur grand hakhamim et de leur implantation datant de la chute de Grenade, voire bien avant puisque la présence des "tochavim"(autochtones Juifs berbérisés et Berbères judaïsés) est bimillénaire.









   La Vallée du Dadès















    Mustapha Oussakt



Mustapha Oussakt


                                       
                                       une excellente adresse: www.aubergepanorama.com

                                      Aït Ibrim, Gorges du Dadès, à 10 km de Boumalne
                                Mustapha Oussakt, propriétaire/gérant et artiste à ses heures
                                                       À une prochaine Mustapha !



   Auberge Panorama


















    les Gorges du Dadès










l'oued Dadès

Né dans le Haut Atlas oriental, d'une longueur de 220 km, il conflue avec le Drâa à l'ouest de Ouarzazate. Sa vallée sépare le massif du Haut Atlas central et du jebel Saghro.








Goulmima









                                                             Moroccan on Horseback
                                                         Thomas Moragas (1837-1906) 



La palmeraie de Goulmima











Skoura

La kasbah



La kasbah centenaire a enfermé les âmes
D'un passé glorieux dévoré par le temps.  
Le vieux mur en pisé, rongé depuis longtemps
Par les pluies et le vent, laisse entrevoir les lames
D'un plancher en palmier, traces imputrescibles.
La cour abandonnée se noie sous les ordures,
Plastiques en couleurs en guise de dorures
Cachent au visiteur des trésors invisibles.
La montée d'escalier à moitié dévastée
Ne sonne plus des pas des courageux ancêtres
                                                  Seul un oiseau, perché sur le bord des fenêtres,
                                                       Donne un semblant de vie à cette vétusté.



L'absence de planchers offre aux intempéries
Un passage sournois ne laissant qu'une trame
de l'ancienne beauté de la modeste dame
dont la splendeur d'antan peu à peu dépérit

Le témoin mémoriel s'assoupit en silence
Au coeur d'une oasis gangrenée par le mal
Seule la mosquée vit dans ce monde anormal
Mais le reste se meurt en pleine indifférence.



Poème et photos de Gilbert-Laurent 
voyageur amoureux du Maroc rencontré en 2014 à l'auberge de La Datte d'Or à Skoura 



Meknès
Le Mausolée Moulay Ismaïl 


Le complexe funéraire royal de la ville impériale de Meknès est situé au sud de Dar el-Kbira (les premiers palais du sultan), entre la première et la troisième enceinte.

Le centre du complexe funéraire est une salle de plan presque carré à deux renforcements latéraux correspondant aux larges arcades ouvertes dans les murs nord et sud. La décoration de cette pièce se compose d'un zellige polychrome à motifs circulaires au pied des murs et de panneaux de plâtre sculptés au dessus des zelliges.
Au milieu de la salle reposent les stèles funéraires en marbre blanc de Moulay Ismaïl, de son fils et successeur Moulay Ahmed ad Dahbi et du sultan Moulay Abd er-Rahman ibn Icham.



Le mausolée a été profondément remanié sous le Protectorat. Le patio situé à l'angle nord-est du complexe funéraire est d'un travail soigné, repris lui aussi récemment mais en réutilisant des éléments anciens. Une cour carrée (5m40 de côté) est entourée d'un portique à quatre colonnes. Le centre de ce patio est occupé par une vasque de marbre surélevée au-dessus d'un bassin bas,de plan étoilé à huit pointes. Le zellige des trois cours précédentes et de la salle d'entrée utilisait des motifs géométriques simples. À partir de ce patio, des dessins plus complexes, à base de rosaces font leur apparition notamment sur les parois et sur le pourtour du carré central légèrement surbaissé par rapport au portique.
















La Place Seffarine dans la Médina de Fès







La Place Seffarine tire son nom des dinandiers qui y exercent un métier artisanal de premier plan dans l'histoire de Fès. Porteurs d'un savoir-faire ancestral, les dinandiers et les chaudronniers s'y activent toujours martelant le cuivre et le laiton dans un concert remarquable de sonorités. De leurs mains expertes, toutes sortes d'ustensiles sont façonnés: chaudrons, marmites, seaux, brûle-parfums, plateaux, théières, boîtes à thé et à sucre, braseros hauts sur pied, bouilloires, couscoussiers, samovars etc. Ils servent au quotidien ou lors de grandes fêtes, dans les maisons modestes ou chez les familles aisées. Leur prix varie selon leurs dimensions, leur qualité d'exécution et de finition. Les techniques ancestrales de cet artisanat ont été enrichies au fil du temps par des procédés nouveaux. Les dinandiers pratiquent la fonte du métal, utilisent des machines tels les tours,l es laminoirs et les polissoirs, introduisent des matières nouvelles comme le maillechort (alliage de cuivre, de nickel et de zinc, imitant l'argent). La division du travail a depuis longtemps mis côte-à-côte les maîtres-artisans, artisans et apprentis. Les articles passent de main en main suivant une chaîne opératoire et une hiérarchie où chaque artisan ou apprenti a sa propre place. Notons enfin que la Place Seffarine a donné son nom à des monuments environnants tels que la médersa et le hammam.






Et le voyage continue ...
And the journey continues ...

nomadensolo@gmail.com


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