CIMETIÈRE du MONTPARNASSE


Sur des terrains appartenant à l'Hôtel-Dieu et aux religieux de l'hôpital de la Charité, s'élevait depuis le XVe siècle un moulin, transformé en guinguette après la Révolution, à l'époque où abondaient cabarets, bals et restaurants près des barrières du Montparnasse et du Maine. Lorsque la Ville de Paris décida, le 24 juillet 1824, d'ouvrir sur ces vastes terrains le nouveau cimetière du Montparnasse, ce moulin devint la maison du gardien ; réduit à l'état de tour, il en reste un des principaux ornements. L'ouverture du cimetière déclencha un tollé parmi les cabaretiers qui craignaient d'y perdre leur clientèle. Son développement rapide entraina l'établissement de marbriers, qui firent appel à des sculpteurs : Rude, Carpeaux et, plus tard, Bourdelle vinrent s'installer près des barrières du Maine et d'Enfer. Étendu sur 19 hectares et planté de 1244 arbres de 40 espèces différentes (sophoras, érables, tilleuls ...), c'est un espace vert important de la capitale qui regroupe plus de 34 000 tombes, véritable campo santo des célébrités de Paris. 


Joseph Kessel (1898-1979)



Les camions n'avançaient guère plus vite que les chameaux des caravanes et l'homme à cheval que le piéton. L'état de la chaussée les obligeait au même pas : on arrivait aux approches de Chibar, seule trouée dans le massif auguste et monstrueux de l'Hindou Kouch, par où, à 3500 m d'altitude, se faisait tout le trafic et tout le charroi entre l'Afghanistan du Sud et l'Afghanistan du Nord. 
D'un côté, la falaise en dents de scie. De l'autre, un vide sans fond. Des ornières énormes, des quartiers de roc éboulé coupaient la voie. Les côtes, les lacets, les tournants devenaient toujours plus raides, plus difficiles et dangereux à négocier.
Pour les caravaniers, les muletiers , les bergers et leurs bêtes, la fatigue, certes, était grande à cause du froid intense et de l'air raréfié. Du moins, collés comme des files de fourmis contre la paroi de la montagne, cheminaient-ils sans risque.
Pas les camions. La route, souvent, était si mince qu'ils en occupaient toute la surface et que leurs roues, alors, le long de l'abîme, mordaient sur le bord ébréché, croulant. Une maladresse, une distraction du conducteur, une défaillance du moteur ou des freins menaçaient de précipiter dans le gouffre les véhicules mal entretenus, décrépits avant l'âge. Leur fret, qui dépassait toujours et de beaucoup les normes permises, les rendait encore moins maniables sur les pentes abruptes. Et l'excès des colis, caisses, couffins, sacs et ballots n'était pas la seule ni la pire surcharge.
Par-dessus leurs marchandises, les toits des camions - et, quand il n'y avait point, les bâches - portaient une foisonnante cargaison humaine.
Les corps s'entassaient, s'empilaient les uns contre les autres, jusqu'à former une sorte de pyramide tronquée, difforme, grouillante, instable, enveloppée, enturbannée de pauvres étoffes flottantes que le vent agitait par rafales, d'où émergeaient les visages bronzés des voyageurs et qui vacillait, s'affaissait et se reformait sans cesse au gré des cahots. 
...
Joseph Kessel, Les cavaliers.







Alfred Dreyfus (1859-1935)



L'île du Diable (Guyane)

L'une des trois îles du Salut, rattachée administrativement à la commune de Cayenne,  longue de 1200 m et large de 400, aujourd'hui recouverte de palmiers, a servi de bagne pour les prisonniers politiques de France et les détenus de droit commun.
Henri Charrière, condamné en octobre 1931 aux travaux forcés à perpétuité pour meurtre, décrit son séjour et ses tentatives d'évasion dans son livre "Papillon" publié en 1969.

Climat, environnement hostile et pathologies adjacentes étaient les plus sûrs alliés de l'administration pénitentiaire et des gouvernements. Les précipitations sont beaucoup plus importantes que sur le continent, et les taux d'humidité approchent les 85 à 95%. Les cultures sont difficiles avec la forte érosion du sol, l'accès aux terres est difficile, les fonds marins sont très profonds déjà aux alentours des îles, et infestés de requins. 

                                         Alfred Dreyfus dans sa case à l'île du Diable en 1898.

" La chaleur y est telle qu'entre 10 h du matin et 15 h de l'après-midi, il est impossible de sortir. Les animaux pullulaient dans ma case ; les moustiques, au moment de la saison des pluies, les fourmis en toute saison, en nombre si considérable que j'avais du isoler ma table, en plaçant les pieds dans de vieilles boites de conserves, remplies de pétrole. L'eau avait été insuffisante, car les fourmis formaient chaîne à la surface, et dès que la chaîne était complète, les fourmis traversaient comme sur un pont. La bête la plus malfaisante était l'araignée-crabe ; sa morsure est venimeuse. l'araignée-crabe est un animal dont le corps a l'aspect de celui du crabe, les pattes la longueur de celle de l'araignée. l'ensemble est de la grosseur d'une main d'homme. J'en tuais de nombreuses dans ma case où elles pénétraient par l'intervalle entre la toiture et les murs."

Extrait du journal de Dreyfus.



la case d'Alfred Dreyfus sur l'île du Diable


                                                        Guy de Maupassant (1850-1893)





                                                          Charles Baudelaire (1821-1867)
























                                                Marguerite Duras (1914-1986)




Eugène Ionesco (1909-1994)













                                                            Serge Gainsbourg (1928-1991)


Henri Troyat (1911-2007)



                                         Jacques Demy (1931-1990),  Agnès Varda (1928-2019)

























                                             Serge Reggiani (1922-2004)
          




Jean-Jacques Sempé (1932-2022)
























René Grousset (1885-1952)

































                            

























                                                          Emmanuel Chabrier (1841-1894)






                                                   Jules Dumont d'Urville (1790-1842)













































                                                            Charles Pigeon (1838-1915)


Gustave Jundt (1830-1884)
Par Frédéric Auguste Bartholdi (1834-1907)

La tombe est constituée d'un buste de Gustave Jundt et d'une statue de la Petite Alsacienne.






















                                                           Gustave JundtLa cruche cassée


                                 Gustave JundtFemme cueillant des fleurs au bord du Rhin

Et le voyage continue ...
And the journey continues ...

nomadensolo@gmail.com

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