UN BIJOU SUR LE CHER

  
  CHENONCEAU,  " le Château des Dames "


 1517  Le logis de Catherine Briçonnet.
Précédé d'une avant-cour constituée par la plateforme de l'ancien château des Marques que Bohier fait raser en épargnant seulement la tour maîtresse, le nouveau château repose sur les piles de l'ancien moulin banal.



1547  La galerie de Diane de Poitiers.
Désireuse d'aménager de nouveaux jardins sur l'autre rive du Cher, Diane de Poitiers charge l'architecte Philibert de l'Orme, de jeter au dessus de la rivière un pont-galerie de 60 mètres de 
 longueur. 


1559  Les travaux de Catherine de Médicis.
Diane est à son tour forcée d'échanger le château de Chenonceau contre celui de Chaumont à la demande de Catherine. Aussitôt parvenue à ses fins, la reine mère décide de reprendre et d'amplifier le projet de pont sur le Cher, qu'elle entend faire surmonter de deux galeries. Ces travaux visent à offrir de grandes capacités d'accueil à un château désormais voué à recevoir la cour.  

La construction sur le Cher du château de Chenonceau avait été entreprise entre 1513 et 1521 par le receveur général des Finances Thomas Bohier et son épouse Catherine Briçonnet. Leur fils dut le céder au roi, pour s'acquitter des dettes de son père, et HenriII en fit don en 1547 à Diane de Poitiers qui travailla à l'embellissement de l'édifice et de ses jardins. Après la mort de Henri II, Catherine de Médicis contraignit la favorite à l'échanger contre Chaumont. La mort de Philibert de l'Orme (vers 1570) ne permit pas la réalisation totale du plan d'agrandissement qu'il avait soumis à la reine. Mais celle-ci traça de nouveaux jardins, planta des vignes, installa volière et magnanerie, consacrant à Chenonceau des sommes importantes.

Étienne Vaucheret



La salle des gardes






Dans cette pièce se tenaient les hommes d'armes chargés de la protection royale.  Au XVI ème siècle, les coffres contenaient l'argenterie, la vaisselle et les tapisseries avec lesquelles la cour se déplaçait d'une demeure à l'autre. 


La Chapelle
 De la salle des gardes, on pénètre dans la Chapelle. Les vitraux du XX ème siècle (1954) dont les originaux ont été détruits par un bombardement en 1944 sont du maître-verrier Max Ingrand. Dominant la nef, la tribune royale d'où les reines assistaient à la messe porte la date de 1521. On peut encore lire sur les murs des inscriptions en Anglais laissés par les gardes écossais de la Reine Marie Stuart, datées de 1543. La Chapelle a été sauvegardée durant la Révolution Française grâce à l'idée de la propriétaire de l'époque, Madame Dupin, d'en faire une réserve à bois, masquant ainsi le caractère religieux du lieu.


Diane de Poitiers


                            Chambre de Diane de Poitiers

Cette pièce fut la chambre de la favorite du Roi Henri II, Diane de Poitiers, à laquelle il avait fait don de Chenonceau. En 1559, à la mort d'Henri II, tué en combat singulier lors d'un tournoi par le Capitaine de ses gardes écossais, Gabriel Montgomery, sa veuve la reine Catherine de Médicis, se fit restituer le château de Chenonceau par Diane et lui donna en échange Chaumont-sur-Loire.



... une bibliothèque renferme les archives de Chenonceau, dont un exemplaire, exposé dans la vitrine, permet de reconnaître les signatures de Thomas Bohier et de Diane de Poitiers...





                                    Diane de Poitiers (1499-1566)









    Catherine de Médicis (Florence 1519 - Blois 1589)

Henri II avait épousé une petite Italienne de dix-sept ans au teint mat et aux beaux yeux, Catherine de Médicis, qui,plus tard fera figure de reine douairière possédée du génie de l'intrigue, mais aussi de la polititique. La reine n'avait pas oublié les émotions qu'elle avait ressenties en rendant à Diane, la favorite, une visite forcée dans son château de Chenonceau. Elle se souvenait aussi de la beauté des maisons et des jardins...
Catherine de Médicis prend donc sur le champ possession de ce château tant convoité... Ses aménagements, comme ceux de Diane, sont à la fois ornementaux et pratiques. Elle augmente les profitables plantations de mûriers et établit dans le village une magnanerie et une filature. Elle place dans les jardins des volières d'oiseaux rares et acclimate des oliviers de sa Toscane natale. Elle compose une superbe bibliothèque à l'intérieur du monument.
Mais Chenonceau doit héberger la Cour. La reine entreprend alors d'ajouter au château le "pont couvert",destiné à servir de salle de bal et de fêtes somptueuses. Rêve de Ponte Vecchio, de la reine Florentine. Ce pont couvert est aussi destiné à unir le présent logis à une annexe future, symétriquement posée, sur l'autre rive de la rivière ... et que, seul le manque de fonds empêche de construire. Son étage supérieur est découpé alors, en chambrettes assignées à la Cour. Les fêtes que donna Catherine ont un but politique avoué ou secret, mais c'est aussi par tempérament, que cette femme accablée d'affaires, crée autour d'elle la gaité, et les divertissements splendides ... Ballets, sérénades sur l'herbe et sur l'eau, décors brossés par Le Primatice ... Belles filles déguisées en divinités classiques, ces fêtes rentrant dans le genre allégorique et mythologique alors à la mode. Et, plaisir tout neuf venant d'Italie, des feux d'artifices embrasent les eaux et les bois.
Pour Henri III, Catherine donne une fête dont la légende s'empare après coup pour en faire le fantastique et presque scandaleux symbole d'une époque ... On sait qu'elle coûta si cher, que la Reine mère déjà financièrement aux abois, dut une fois de plus, mettre à contribution les banquiers italiens. Catherine et Henri donnèrent à Chenonceau son monogramme, un H,  traversé de deux C, qui, en se mélangeant aux barres du H forment la première lettre du nom de Diane.... Mais, dans le Cabinet Vert, la couleur de Catherine de Médicis, l'on retrouve le simple double C de la reine, dont la devise fut, à la mort de son roi: "Je lui dois ma douleur"



                                                      Henri II de France (1519-1559)


Le Cabinet Vert
 
Cabinet de travail de Catherine de Médicis devenue régente du royaume à la mort de son époux le roi Henri II. Elle gouverna la France depuis cette pièce. 

                                                       Le Tintoret, La Reine de Saba



                                               
                                             La Librairie

Dans cette pièce qui était son cabinet de travail, Catherine de Médicis avait disposé son bureau ... On découvre une magnifique vue sur le Cher, l'île et le jardin de Diane. 




                                              La Galerie
 En 1576, d'après les plans de Philibert de l'Orme, Catherine de Médicis fait construire, par Jean Bullant, une galerie sur le pont de Diane de Poitiers.
Longue de 60 mètres, large de 6 mètres, éclairée de 18 fenêtres, avec son sol carrelé de tuffeau et d'ardoise et son plafond à solives apparentes, c'est une magnifique salle de bal. Elle fut inaugurée en 1577 lors des fêtes données par Catherine de Médicis en l'honneur de son fils le roi Henri III.
À chaque extrémité, deux très belles cheminées Renaissance dont l'une n'est qu'un décor entourant la porte Sud qui mène à la rive gauche du Cher.

Durant la Première Guerre Mondiale, loin des tranchées, Chenonceau connaît les douleurs de la guerre. Gaston Menier, propriétaire de Chenonceau installe dans les deux galeries du château un hôpital de 120 lits avec sa salle d'opération. Il y fait installer l'électricité et l'eau courante afin d'en améliorer le confort. Gaston prend à sa charge tous les frais de fonctionnement comme à Noisiel, siège de la Chocolaterie Menier, où il a mis en place un second hôpital. Le docteur Morel et ses infirmières soignèrent 2254 blessés de guerre. Le 31 décembre 1918, le dernier blessé quittait le château.
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le Cher matérialisait la ligne de démarcation. L'entrée du château se trouvait ainsi en zone occupée (rive droite) . La Galerie, dont la porte Sud donnait accès à la rive gauche permit à la Résistance de faire passer de nombreuses personnes en zone libre. Durant toute la guerre, une batterie Allemande se tenait prête à détruire Chenonceau à tout moment.



Les cuisines

Les cuisines de Chenonceau sont installées dans les énormes soubassements que forment les deux premières piles assises dans le lit du Cher. La salle à manger est réservée au personnel du château et autrefois aux gentilhommes entourant Louise de Lorraine. On voit encore dans la boucherie les crochets pour suspendre le gibier et les billots pour le dépecer. Le garde-manger assure le stockage des denrées.

En traversant d'une pile à l'autre, on aperçoit une plate-forme où accostaient les bateaux de ravitaillement.


Les Cuisines Renaissance ont reçu pendant la Première Guerre Mondiale, un équipement moderne qu'imposait la transformation du Château en hôpital.










Salon François Ier


 



un cabinet italien  du XVI ème siècle exceptionnel par ses incrustations de nacre et d'ivoire gravé à la plume, cadeau de mariage fait à François II et Marie Stuart.







                                           
                                        Salon Louis XIV

En souvenir de la visite qu'il fit à Chenonceau le 14 juillet 1650, Louis XIV offrit bien plus tard, à son oncle le Duc de Vendôme, son portrait par Rigaud avec un extraordinaire cadre, composé seulement de quatre énormes pièces de bois ainsi que le mobilier recouvert de tapisseries d'Aubusson et une console du célèbre ébéniste Boulle.
Sur la cheminée Renaissance, la Salamandre et l'Hermine évoquent le souvenir de François Ier et de la Reine Claude de France.

 



    
                             Chambre de Gabrielle d'Estrées

Cette chambre évoque le souvenir de Gabrielle d'Estrées, favorite et grand amour du Roi Henri IV, et mère de son fils légitimé César de Vendôme. Le plafond à solives apparentes, le sol, la cheminée et le mobilier sont Renaissance. Près du lit à baldaquin, la tapisserie des Flandres du XVI ème siècle s'intitule: Scènes de la Vie de Château, L'Amour.
 






Gabrielle d'Estrées (1573-1599)

    Jardin de Catherine de Médicis



Au-dessus du cabinet, une toile anonyme du XVI ème siècle représente Sainte Cécile, patronne des musiciens



   Chambre de Gabrielle d'Estrées
                   








Élisabeth de France (1545-1568)
épouse de Philippe II d'Espagne


















Marguerite de Valois  
dite La Reine Margot (1553-1615)
épouse d' Henri IV


                                La chambre des Cinq Reines

Cette chambre est ainsi nommée en souvenir des deux filles et des trois belles-filles de Catherine de Médicis. Ses filles: La Reine Margot (épouse d'Henri IV), Élisabeth de France (épouse de Philippe II d'Espagne), ses belles-filles: Marie Stuart (épouse de François II), Élisabeth d'Autriche (épouse de Charles IX) et Louise de Lorraine (épouse d'Henri III)






Louise de Lorraine (1553-1601)
épouse d' Henri III






Élisabeth d'Autriche (1554-1592)
épouse de Charles IX





















Marie Stuart (1542-1587)
épouse de François II

                            Chambre de Catherine de Médicis

La chambre de Catherine de Médicis est couronnée d'un plafond en bois à caissons carrés, peints et dorés. On peut lire dans les nombreux compartiments de nombreuses initiales. On y retrouve le blason des Médicis et en position centrale le "C" et le "H" de Catherine et d'Henri II entrelacés. 









César de Vendôme (1594-1665)
                            
                             Chambre de César de Vendôme

Cette pièce rappelle le souvenir de César, Duc de Vendôme, fils du Roi Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, oncle de Louis XIV, qui devient propriétaire de Chenonceau en 1624. 









Chambre de Louise de Lorraine


 Cette chambre illustre la réclusion de Louise de Lorraine à la mort d'Henri III.
Henri III, forcé au mariage par sa mère, après la mort de son frère Charles IX, consentit à épouser cette obscure Mademoiselle de Vaudémont. Une union qui n'a rien de politique, et qui scandalise Catherine de Médicis, mais Henri tient bon, contre tous. Henri et Louise sont, ensemble, couronnés à Reims. Louise continue alors à pratiquer les oeuvres de la Miséricorde: elle soigne les malades des hopitaux, les lave et veille les morts.
Ce couple, que liait peut-être un mariage presque blanc, fut quinze ans un ménage uni. Une constante obsession les unit l'un à l'autre, le souci d'obtenir ce fils, dont on croit, à tort ou à raison, qu'il consolidera la dynastie.
Le 1er août 1589, Jacques Clément, catholique fanatique, frappe de sa dague Henri III. Voulant éviter à la jeune femme un dangereux voyage, il lui écrit pour lui déconseiller de le rejoindre. Henri expire à l'âge de trente-sept ans .Et Louise, interprétant ses dernières paroles, décide de ne plus quitter Chenonceau, hérité de Catherine de Médicis et où elle fait preuve envers ce mort,    d'un dévouement tout simple. Oubliée de tous, elle peine à garder un train de vie de reine douairière. Elle en appelle plusieurs fois à Henri IV pour éloigner des troupes de soldats installées sur le domaine, où pour percevoir sa pension de reine. Les circonstances ne profitent pas à la veuve. Henri IV consacre son énergie à se faire reconnaître dans le royaume; et les plaintes de Louise pour rechercher les assassins d'Henri III sont autant de raisons de raviver les conflits religieux.
Louise fait tendre de noir le rez-de-chaussée du château. Elle fait peindre au plafond de sa chambre les macabres emblèmes funéraires de mode à l'époque de la Renaissance: Crânes, ossements, pelles de fossoyeurs, cordelières des veuves, et, par milliers, des larmes.
Quant on franchit, aujourd'hui, le seuil de la chambre de la reine blanche, on peut se rendre compte que ce siècle, qui aima frénétiquement la vie, sut également concéder à la mort ce qu'elle contient de poésie et de splendeurs... 













Louise Dupin,(1706-1799)


 Actrice à la Comédie Française, elle épouse Claude Dupin, richissime Fermier Général de Louis XV.
Claude Dupin rachète Chenonceau à Louis IV Henri de Bourbon-Condé, descendant de César de Vendôme. Louise, sa femme, redonne son faste au château. Au milieu du bouillonnement d'idées nouvelles, celles des Lumières, elle s'entoure de "tous les gens de lettres, les académiciens, les belles femmes", comme aime le répéter Jean-Jacques Rousseau, qui éduquera son fils. Parée de toutes les grâces et d'une intelligence hors du commun, elle tient salon à Paris dans l'Hôtel Lambert et s'entoure de tous les beaux esprits du Siècle des Lumières. Rousseau, Fontenelle, Diderot, d'Alembert, Bernardin de Saint Pierre ... tous les Encyclopédistes, les Artistes, Montesquieu, Buffon, Marivaux et Voltaire viennent célébrer à Chenonceau la Beauté et la Pensée.


..."Parlons maintenant de mon entrée chez Mme Dupin qui a eu de plus longues suites.
Elle était encore, quand je la vis pour la première fois, une des plus belles femmes de Paris. Elle me reçut à sa toilette. Elle avait les bras nus, les cheveux épars, son peignoir mal arrangé. Cet abord m'était très nouveau; ma pauvre tête n'y tint pas; je me trouble, je m'égare, et bref me voilà épris de Mme Dupin.
Mon trouble ne parut pas me nuire auprès d'elle, elle ne s'en aperçut point. Elle accueillit le livre et l'auteur, me parla de mon projet en personne instruite, chanta, s'accompagna du clavecin, me retint à dîner, me fit mettre à table à côté d'elle; il n'en fallait pas tant pour me rendre fou; je le devins. Elle me permit de la venir voir: j'usai, j'abusai de la permission. J'y allais presque tous les jours, j'y dînais deux ou trois fois la semaine. Je mourais d'envie de parler, je n'osais jamais. Plusieurs raisons renforçaient ma timidité naturelle. L'entrée d'une maison opulente était une porte ouverte à la fortune; je ne voulais pas, dans ma situation, risquer de me la fermer. Mme Dupin, tout aimable qu'elle était, était sérieuse et froide; je ne trouvais rien dans ses manières d'assez agaçant pour m'enhardir.. Sa maison, aussi brillante alors qu'aucune autre dans Paris rassemblait des sociétés auxquelles il ne manquait que d'être un peu moins nombreuses pour être l'élite dans tous les genres. Elle aimait à voir tous les gens qui donnaient de l'éclat, les grands, les gens de lettres, les belles femmes. On ne voyait chez elle que ducs, ambassadeurs, cordons bleus. Mme la princesse de Rohan, Mme la comtesse de Forcalquier, Mme de Mirepoix, Mme de Brignolé, milady Hervey pouvaient passer pour ses amies. M de Fontenelle, l'abbé de Saint-Pierre, l'abbé Sallier, M de Fourmont, M de Bernis, M de Buffon, M de Voltaire étaient de son cercle et de ses dîners. Si son maintien réservé n'attirait pas beaucoup les jeunes gens, sa société, d'autant mieux composée n'en était que plus imposante, et le pauvre Jean-Jacques n'avait pas de quoi se flatter de briller beaucoup au milieu de tout cela. Je n'osai donc parler, mais , ne pouvant plus me taire, j'osai écrire. Elle garda deux jours ma lettre sans m'en parler. Le troisième jour elle me la rendit, m'adressant quelques mots d'exhortation d'un ton froid qui me glaça. Je voulus parler, la parole expira sur mes lèvres; ma subite passion s'éteignit avec l'espérance, et, après une déclaration dans les formes, je continuai de vivre avec elle comme auparavant, sans plus lui parler de rien, même des yeux."

...En 1747, nous allâmes passer l'automne en Touraine, au château de Chenonceau, maison royale sur le Cher, bâtie par Henri second pour Diane de Poitiers, dont on y voit encore les chiffres, et maintenant possédée par M. Dupin, fermier général. On s'amusa beaucoup dans ce beau lieu; on y faisait très bonne chère. J'y devins gras comme un moine. On y fit beaucoup de musique; j'y composai plusieurs trios à chanter, pleins d'une assez forte harmonie, et dont je reparlerai peut-être dans mon supplément, si jamais j'en fais un.
... J'y composai d'autres petits ouvrages, entre autres une pièce en vers, intitulée L'Allée de Sylvie, du nom d'une allée du parc qui bordait le Cher, et tout cela se fit sans discontinuer mon travail sur la chimie, et celui que je faisais auprès de Mme. Dupin."

Jean-Jacques Rousseau, Les confessions, vol II, livre septième



    Ferme du XVI ème

  
La ferme, superbe ensemble du XVIème siècle, comprenant les écuries de Catherine de Médicis, ouvre sur le potager. Le bâtiment, en son centre, abrite l'atelier floral où travaillent toute l'année deux fleuristes. 










  
 Potager des fleurs

    Invite à la flânerie. Il est organisé en douze carrés bordés de pommiers et de rosiers, sur plus d'un   hectare.Une dizaine de jardiniers y cultive une centaine de variétés de fleurs à couper, que nécessite la décoration florale du château et plus de 400 rosiers. Les visiteurs peuvent aussi y découvrir de nombreuses variétés de légumes et de plantes. 









"Changeons de perspective: laissons là ces figures par trop connues, ces silhouettes de la lanterne magique de l'histoire de France. Donnons une pensée à d'autres occupants successifs du château, habitants anonymes qui surpassèrent en nombre ceux que nous connaissons ou croyons connaître...
Éloignons nous de quelques pas: pensons aux innombrables générations d'oiseaux qui ont tourbillonné autour de ces murailles, à l'architecture savante des nids, aux généalogies royales des bêtes de la forêt et à leurs tanières ou à leurs abris sans faste, à leur vie cachée, à leur mort presque toujours tragique, et si souvent due aux attentats de l'homme.
Un pas de plus le long des allées: songeons à la grande race des arbres dont les diverses essences se sont succédé ou supplantées à cette place, et comparé à l'antiquité de laquelle c'est peu de chose que quatre ou cinq cents ans.
Un pas encore plus loin de toute préoccupation humaine, et voici l'eau de la rivière, l'eau plus ancienne et plus neuve que toutes les formes et qui depuis des siècles lave les défroques de l'histoire. La visite de vieilles demeures peut mener à des points de vue auxquels on ne s'attendait pas".

Marguerite Yourcenar
de l'Académie Française (1903-1987) 





l'église de Chenonceaux

Chenonceaux est un charmant petit village d'environ 300 habitants dont l'architecture a gardé, en de nombreux endroits, son aspect des siècles passés. Il faut aller voir la Place de l'Église d'où l'on aperçoit la Maison des Pages de François 1er construite au XVI ème siècle et l'église elle-même dont les fonts baptismaux furent offerts par Catherine de Médicis.




Au XIII ème siècle, Les Marques, originaires d'Auvergne ou de la Marche, modestes chevaliers, possédaient Chenonceau. Ils figurent dans les archives locales en 1243 pour quelques pieuses donations.



1513 / 1535
Thomas Bohier, chevalier seigneur de Chenonceau, intendant des finances de François 1er, avec Catherine Briçonnet, sa femme, firent reconstruire entièrement la nef de l'église.







1559/1589 
Catherine de Médicis a offert les fonts baptismaux. De forme pédiculée, ils consistent en une coupe de pierre à huit pans, portée par un pied arrondi et surmontée d'une flèche octogone en bois à panneaux sculptés, avec les armes de la Reine Mère, qui furent détruites à la Révolution.


1733/1799
 Claude Dupin, propriétaire de Chenonceau, fit refaire à ses frais le clocher abattu par la tempête. Pour le dallage de la nef qui exigeait des réparations, il consentit à exécuter à ses frais les travaux "à la condition que les habitants renoncent à enterrer à l'intérieur de l'église". Cette condition fut acceptée et sanctionnée par une ordonnance du Chapt de Rastignac, archevêque de Tours.


L'église, placée sous le vocable de Saint Jean Baptiste, est une construction modeste qui date de deux époques. L'abside et le choeur de forme circulaire, la voûte, les trois fenêtre à plein cintre roman qui l'éclairent, sont du XI et XII ème siècle.






Et le voyage continue ... 
And the journey continues ...

nomadensolo@gmail.com

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est beau, Jean-Marc.
Philippe.

rumax a dit…

Спасибо, отличные комментарии к фотографиям. Как в музее.