BALADE en PÉRIGORD


                                                      l'abbaye de Brantôme-en-Pèrigord




Pierre de Bourdeilles, l'écrivain Brantôme.

Il est le cadet de la puissante famille des Bourdeilles, qui tient la châtellenie voisine du même nom, l'une des quatre baronnies du Périgord. En 1569, Pierre de Bourdeilles devient abbé commendataire de l'abbaye de Brantôme. Il est resté dans l'histoire sous ce nom.


Courtisan obscur, militaire malchanceux, prétendant éconduit, Brantôme, malgré ses ambitions, ne connaîtra la gloire ni en amour, ni sur les champs de bataille, ni dans l'exercice d'un pouvoir. Toutefois, il sera souvent l'interlocuteur de grands personnages, en particulier de Marguerite de Valois, première épouse d'Henri IV, dont il restera toute sa vie l'ami et le confident.
Chroniqueur de son temps, conteur avisé des soubresauts de l'histoire, témoin de l'intimité des grands, il laissera à la postérité Le Recueil des Dames et La Vie des Grands Capitaines. Par l'écriture, Brantôme accède enfin à la gloire.







Les troupes de Coligny à Brantôme

Pierre de Bourdeilles devient abbé commendataire de l'abbaye en 1569.

"Quant à moi, j'ai eu une abbaye qui est Branthome, que ce bon roi Henri second me donna estant fort jeune en récompense du capitaine Bourdeille mon second frère... Je l'ai toujours si bien gardée, conservée et régie qu'il faut que je me vante de cela, qu'en trois changements d'abbé, les uns après les autres nommés par nos Roy et confirmés par le Pape, l'on n'y a pu, ny peut-on encore remarquer la moindre faute, abus, ny la moindre ruyne du monde... "

L'abbaye sera rasée deux fois par les Vikings vers le IX ème siècle... Elle passera ensuite (et la ville avec) de nombreuses fois entre les mains des Anglais puis des Français, dans un jeu de pouvoir et de gouvernance.
En 1569, en pleine guerre de religion, Pierre de Bourdeilles, catholique, ouvre les portes aux troupes protestantes de l'amiral Coligny. L'abbaye aurait pu être détruite et pillée comme beaucoup d'autres, pourtant...
L'abbaye sera épargnée durant toutes les guerres de religion, grâce à l'habileté et à la diplomatie de l'abbé de Brantôme qui ne manque pas de rappeler à bon escient, son cousinage, certes éloigné avec l'épouse de Coligny.






Au cours d'une randonnée en Périgord, empruntons avec Jean Secret une allée " greffée sur le chemin salébreux qui mène de Brantôme à Saint Crépin", et nous aurons la surprise de découvrir dans ce site "cartusien" un antique manoir, comprenant "une tour carrée, basse et trapue, généreusement couronnée de mâchicoulis, soudant deux ailes en équerre". L'aspect en serait quelque peu sévère et féodal côté cour, sans "un pittoresque perron précédé d'un double escalier à développement". Côté jardin, s'ouvrent " de larges baies à meneaux cruciformes". C'est le château de Richemont que Pierre de Bourdeilles, abbé commendataire de Brantôme entreprit dès sa jeunesse de faire " bastir curieusement et avecques peine et grand coust". Conformément au voeu exprimé dans son testament par l'auteur du Recueil des Dames, son caveau funéraire fut aménagé sous la chapelle situé dans la tour d'angle. Lieu funèbre à souhait, éclairé seulemnt "par une fenêtre ébrasée". L'autel, "une table de marbre noir veiné de blanc, timbrée de croix de consécration posée sur une colonne à l'antique", est actuellement conservé dans le cloître du musée de Périgueux.
Étienne Vaucheret





Après une chute de cheval, l'empereur François-Joseph se releva en disant : "Tomber s'apprend comme le reste". Trois siècles auparavant, après une chute de cheval qui devait le maintenir couché près de quatre années, le baron et vicomte de Bourdeilles, cessant de guerroyer, se mit à rédiger ses souvenirs. "Écrire s'apprend comme le reste", eût pu dire, dans son immobilité forcée, ce Gascon pèrégrin, passionné de vie extérieure.
Riche des revenus de l'abbaye de Brantôme et de trois bénéfices dus à la libéralité de Henri II, le jeune seigneur, ayant offert l'hommage de ses vingt ans à la Cour de France, avait commencé par voyager en Italie. Après avoir eu la chance d'être témoin de spectacles aussi historiques que la Conjuration d'Amboise et le sacre de Charles IX, Brantôme accompagna Marie Stuart, de Saint Germain jusqu'en Écosse. Il manque de peu la Saint Barthélémy et sa chance de devenir un des premiers témoins de son temps. À son retour la Cour le retient un instant ; mais déjà, pour le suivre, il faut courir à Malaga où il se croise (1564), au Maroc où il combat, à Lisbonne où le roi de Portugal l'accueille à merveille, à Madrid où la reine lui donne, non pas son coeur mais une herbe contre les maux de dents...



... L' année suivante trouve notre guerrier ecclésiastique à Arles, puis en Périgord et à Bordeaux, où il rejoint la Cour. Mais déjà, traversant Milan, Rome, Naples et la Sicile, le bolide gascon est parti se croiser à Malte. Retour par Rome et Venise. Nouveaux séjours à la Cour, à Jarnac, à Brouage (1567-1569-1571). l'année suivante le pèlerin passionné est au siège de La Rochelle. Le voici présent au retour de Pologne de Henri III. Ici, la fortune va cesser de lui sourire ; malgré son assiduité auprès du trône (1575-1582). Brantôme ne peut obtenir du roi la charge de sénéchal du Périgord, que son proche, André de Bourdeilles, vient de résigner. Dépité, Brantôme veut tout vendre et aller se mettre au service du roi d'Espagne ; ne pouvant réaliser aucun bien, par suite des misères de la Ligue, il doit ronger son frein. C'est alors que, pour comble de disgrâce, après une chute de cheval, il va, les reins à demi brisés, être condamné à garder la chambre. S'étant fait ermite, le diable vit sur ses terres (1587-1609). Après avoir démantelé tant de tours et fait sauter tant de murailles, il se construit le château de Richemont, où il mourra le 5 juillet 1614.
Paul Morand










Rue Joussen à Brantôme (ancienne rue de la Miséricorde)


Aux XIIIème et XIVème siècles, beaucoup de maisons de ville étaient largement ouvertes sur la rue avec des arcades au rez-de-chaussée (pour les échoppes) et des grandes baies en galerie dans les étages. Celle-ci du XIVéme en est un exemple témoin. À l'étage subsiste une magnifique fenêtre avec son remplage gothique. Les autres ont été transformées au XVème siècle en fenêtres à meneaux. 
































































Le XIXème siècle voit le triomphe de l'Orientalisme.


La campagne de Napoléon en Égypte, les débuts de la colonisation, le chemin de fer et le bateau à vapeur entraînent les artistes tout autour de la Méditerranée.
Le voyage en Orient fait désormais partie de la formation des futurs peintres qui traversent l'Afrique du Nord, l'Égypte, la Palestine, le Liban, l'Asie Mineure, Constantinople et Athènes. Certains vont y chercher les origines de leur culture occidentale tandis que d'autres y voient l'opportunité d'exprimer un Orient "fantasmé", celui des passions débridées et de l'érotisme.
Les artistes y puisent des thèmes nouveaux : les villes orientales, le désert, des scènes de harem, des scènes de chasse ou de rues avec des couleurs chatoyantes et des effets de lumière plus intenses. Ils ne travaillent que rarement sur place. La plupart comme Delacroix et Chassériau font des croquis qu'ils exploitent à leur retour. Ces orientalistes "romantiques"sont attirés par la lumière, la couleur et le pittoresque.



                                         Paysage au Cambodge, Léon Pierre Félix (1869-1940)


                                        Le Sâdhu, Kathmandu 1986, Marc Monier (1947-2023)


                                     La partie de cartes- Kathmandu 1986, Marc Monier

                                                                                                     Entrèe d'une ville arabe
                                                                                             Jacques Marie Omer Camoreyt (1871-1924)










Une place de ville orientale
Germain Fabius Brest (1823-1900)
















                          Caravane passant un gué, Charles Vacher de Tournemine (1812-1872)

                           Sarlat-la-Caneda







Étienne de La Boétie, (Sarlat 1530, Germignan 1563)

Écrivain, poète, conseiller au Parlement de Bordeaux, mais principalement connu pour avoir été l'inséparable compagnon  de Michel de Montaigne durant leur intense mais brève amitié au milieu du XVIe siècle, nous a laissé une seule oeuvre majeure, avant de mourir peu après 30 ans, possiblement de la peste. Durant son "Discours de la servitude volontaire", texte succinct, foisonnant et lumineux abordant tour à tour les thèmes des ressorts de la tyranie, de la nature humaine, de l'éducation et des fondements de l'amitié, il s'affaire surtout à déboulonner le mythe du tyran qui serait tout-puissant devant une multitude impuissante, et qui serait heureux dans son rôle de despote.

extrait du journal "Le Devoir" du 6 Décembre 2014, Paul-Émile Boulet



" Les hommes, naissant sous le joug et étant éduqués et élevés dans le servage, se contentent de vivre comme ils sont nés, sans regarder plus avant et, ne pensant pas avoir un autre bien ou un autre droit que ce qu'ils ont trouvé, prennent pour leur état naturel celui dans lequel ils sont nés. "

" Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes étranges, les médailles, les tableaux et autres drogues semblables étaient, pour les peuples anciens, les appâts de la servitude, le prix de leur liberté, les outils de la tyrannie ; les anciens tyrans avaient ce moyen, cette pratique, ces allèchements pour endormir leurs sujets sous le joug."

extraits du Discours de la servitude volontaire.



























C'est à l'intention de son ami que Montaigne écrit le fameux chapitre sur " l'amitié " dans ses "Essais".

Au chapitre 28 du livre I, il y livre un témoignage poignant de leur amitié. Il présente La Boétie comme un sage stoïcien capable de supporter avec équanimité sa mort. Après avoir longuement développé la question sur l'amitié qui le liait à La Boétie, il finit par écrire :

Au demeurant ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont que des relations familières nouées par quelque circonstance ou quelque utilité, par le moyen de laquelle nos âmes se tiennent unies. Dans l'amitié dont je parle, elles s'unissent et se fondent l'une en l'autre dans une union si totale qu'elles effacent la couture qui les a jointes et ne la retrouvent plus. Si l'on me demande avec insistance pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne peut s'exprimer qu'en répondant : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi".


















                                          Maison natale d'Étienne de la Boétie
De style Renaissance italienne, l'humaniste y naquit le 1er Novembre 1530. Il fut l'un des fondateurs de la démocratie moderne.


A fame, peste et bello, libera nos, Domine.

Cette prière du XIVème siècle résume à elle seule le quotidien des Sarladais sous l'Ancien Régime.
Outre les périodes de conflits et de disettes, la Ville de Sarlat subit de nombreuses vagues d'épidémies au cours de son histoire. Sans grande surprise, c'est la peste qui a fait le plus de victimes! Importée d'Orient, elle est principalement véhiculée par le rat puis transmise à l'homme par la piqûre se ses puces. Qu'elle soit pulmonaire ou bubonique, elle s'est propagée plus rapidement, plus largement et plus brutalement qu'aucune autre maladie jusqu'alors. Et les conditions d'hygiène désastreuses de Sarlat n'ont rien arrangé, bien au contraire. Il faut s'imaginer des dépôts de fumier près des portes et des animaux de basse-cour qui pullulent à l'intérieur des remparts. Les rues sont très étroites, malodorantes, encombrées et boueuses. Les Sarladais y amassent toutes sortes d'immondices jetées par les fenêtres qui vont directement dans la Cuze, infectant l'eau des puits et des fontaines. À cet environnement propice à la prolifération des maladies s'ajoutent la présence du cimetière à l'intérieur de la ville. Initialement autour de l'église paroissiale qui se trouvait à la place de l'église Sainte-Marie, puis à sa construction au XIVème s., il est tansféré autour de la cathédrale au-dessus de la nappe d'eau alimentant la fontaine des chanoines.




         La peste sévit à Bordeaux de la Pentecôte au mois de décembre 1585

" Mais en ce qui concerne la population des environs (de Montaigne), il n'y eut pas un centième des gens qui purent échapper à la mort ... Quel exemple de fermeté ne vîmes-nous pas alors dans la simplicité de tout ce peuple ?Généralement chacun renonçait au soin de la vie. Les raisins demeurèrent suspendus aux vignes, le bien principal du pays, tous se préparant avec indifférence à la mort et l'attendant pour le soir ou le lendemain, avec un visage et une voix si peu effrayées qu'il semblait qu'ils eussent accepté cette fatalité et que ce fût une condamnation universelle et inévitable. La mort est toujours ainsi. Mais comme la fermeté devant la mort tient à peu de chose ! La distance et la différence de quelques heures, la seule vue de l'assistance nous en rendent l'idée différente. Voyez les gens de mon pays : parce qu'ils meurent dans le même mois, enfants, jeunes, vieillards, ils ne se troublent plus, ils ne se pleurent plus. J'en vis qui craignaient de demeurer derrière comme dans une horrible solitude ; et je ne trouvai ordinairement chez eux pas d'autre souci que celui des sépultures : il leur était pénible de voir les corps épars au milieu des champs, à la merci des bêtes, qui y pullulèrent immédiatement. Tel, en bonne santé, faisait déjà sa fosse ; d'autres s'y couchaient encore vivants. Et un de mes manoeuvres avec ses mains et ses pieds attira sur lui la terre en mourant : n'était-ce pas s'abriter pour s'endormir plus à son aise ? En somme, tout un peuple fut immédiatement placé, par la seule pratique, à un niveau qui ne le cède en fermeté à aucune résolution étudiée ou délibérée ".

                                      Michel de Montaigne, Les Essais, livre III, chapitre Xii



                               Le manoir de La Boétie, au sud de la ville, sur la route de Vitrac


































                                 Le château de Beynac




Sur l'autre rive, on peut apercevoir au premier plan, le château de Fayrac (14e- 18e siècle), poste avancé de Castelnaud pour surveiller tous les mouvements de son rival, Beynac. Au XIV ème siècle, il appartient aux seigneurs de Castelnaud, la famille de Caumont. Pendant la guerre de Cent Ans, les tours de Fayrac servent de vigie au château de Castelnaud qui tient pour le roi d'Angleterre, face au château de Beynac qui soutient le roi de France. En 1789, le château est saisi comme bien national et vendu. En 1944, le résistant André Malraux (Colonel Berger) y résida quelques semaines à la suite de l'arrestation de ses frères.






" Cela faisait longtemps que je voulais découvrir la vallée de la Dordogne... c'est un pays enchanté qui appartient aux poètes et à eux seuls".
Henry Miller - Le colosse de Marousi



                                                   en montant vers le château de Beynac


                                                                 gabares sur la Dordogne





Une importante partie du château fort de Beynac est construite par les barons de Beynac au XII ème siècle au temps d'Aliénor d'Aquitaine. Son positionnement est stratégique : il permet de verrouiller la vallée et sa rivière. Chacun des bateaux qui naviguent en contre-bas du château s'acquittant auprès du seigneur de Beynac d'un droit de passage. Les pêcheries seigneuriales de Beynac sont réputées pour leurs saumons.
C'est également au milieu du XII ème siècle que le seigneur Adhémar de Beynac accompagne Aliénor d'Aquitaine et le roi Louis le Jeune lors de la deuxième croisade, entre 1145 et 1167.




Au bout de cette venelle se trouve la maison où Paul Éluard acheva "Poésie ininterrompue II", sa dernière oeuvre (1952)











Beynac et le Périgord sont au coeur du conflit opposant les deux grandes dynasties des Capétiens et des Plantagenêts, qui dure 100 and, de 1159 à 1259. Ce conflit commence par une opposition entre Louis VII, roi des Francs, et Henri II, comte d'Anjou et du Maine, duc de Normandie et d'Aquitaine et roi d'Angleterre. En effet, en 1159, Henri II entreprend d'étendre l'empire Plantagenêt en annexant le comté de Toulouse, qui comprend, entre autres, le Quercy. Il assigne alors Toulouse avec l'aide de Raymond-Béranger IV, comte de Barcelone. L'intervention de Louis VII en faveur du comte de Toulouse, son beau-frère, démarre le conflit.

La première guerre de Cent Ans est aussi une lente conquête par les Capétiens de leur royaume. En effet, le pouvoir réel du roi de France est en réalité encore peu étendu, alors même que la suzeraineté de cette dynastie s'étend bien au-delà du domaine royal d'Île-de-France.








































                                                                  fresque dans la chapelle



                     ... Le mot à mot du mot amour, à quoi bon courir à sa suite
                     Il est resté dans la Dordogne avec le bruit prompt de la truite
                     Au détour des arbres profond devant une maison perchée
                     Nous avons rêvé tout un jour d'une vie au bord d'un rocher...

                                                Louis Aragon (1897-1982) (Le vaste monde)




















                                  Le château de Fénelon



Implanté sur la commune française de Sainte-Mondane, dominant les vallées de la Dordogne et de la Bouriane, le château dresse sa puissante architecture derrière trois enceintes fortifiées. Il a gardé intact tout son système défensif, ainsi que son imposante toiture de lauzes. Après avoir été un repaire cathare aux XIIe et XIIIe siècles, l'ancienne forteresse joua un rôle stratégique durant la guerre de Cent Ans et fut assiégé à maintes reprises. Il fut de nouveau fortifié au cours des guerres de Religion du XVIe siècle.






Échauguette - XVIe siècle

Pour renforcer la garde du châtelet, un poste de guet était assuré par cette petite tourelle en encorbellement appelée "échauguette".




























Sequoia Sempervirens (Séquoia toujours vert)

Originaire des chaînes côtières du sud de l' Orégon et de Californie, le "Séquoia toujours vert" est l'arbre le plus haut du monde: il peut dépasser les 100 m de hauteur.

Il fut aperçu dès 1769 par les Espagnols dont les récits ne rencontrèrent que l'incrédulité. Cet arbre porte le surnom d'un indien Cherokee qui mit au point une transcription alphabétique de sa langue pour faciliter les rapports de sa tribu avec les Blancs.
Ce sujet a été planté dans la deuxième moitié du XIX ème siècle. Sa longévité est de 600 ans en moyenne, cependant certains exemplaires californiens auraient atteint 2000 ans.






























Cèdre du Liban

En raison de ses proportions majestueuses, le cèdre qui peut atteindre les 60 m de hauteur fut dans l'Antiquité le bois de prédilection des charpentiers qui l'utilisaient pour couvrir les temples et les palais.
Le cèdre a été introduit en Angleterre au XVIIe siècle, puis officiellement en France en 1734 par Bernard de Jussieu. Cependant, on peut affirmer que les cèdres ont été plantés en France dès le XVIe siècle et que quelques châteaux possèdent toujours des sujets antérieurs au XVIIIe siècle. C'est le cas de ce spécimen qui, selon la tradition, a été planté le 6 août 1651, jour de naissance de l'écrivain-archevêque Fénelon. sa hauteur est de 35 mètres. Malgré son âge, il est encore jeune car le cèdre du Liban peut dépasser 2000 ans






































François de Salignac de la Mothe-Fénelon, dit "Fénelon"est né au château le 6 août 1651, dans une famille de très ancienne noblesse. Élève au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, il est ordonné prêtre en 1677. La publication en 1687 de son "Traité de l'éducation des filles" - écrit à l'intention des filles du ministre Colbert - le rend célèbre.
En 1689, Louis XIV choisit Fénelon comme précepteur de son petit-fils, le duc de Bourgogne, futur Dauphin. Son esprit luit valut l'admiration de la Cour et l'attachement de Madame de Maintenon. Reçu en 1693 à l'Académie Française, il est nommé par le roi, en 1695, archevêque de Cambrai. Cependant, ses prises de position sur la doctrine mystique de Mme Guyon et la violente controverse qui s'ensuivit avec Bossuet, dans ce qu'on appellera la querelle du quiétisme, provoquera son exil de Versailles pour Cambrai.
La publication en 1699 de son chef-d'oeuvre, Les Aventures de Télémaque, critique ouverte de la monarchie absolue, achèvera sa disgrâce.
Fénelon mourut le 7 janvier 1715, quelques mois avant Louis XIV. Son idéalisme politique et sa crainte du despotisme feront de lui le précurseur des philosophes des Lumières.









Pour mieux supporter l'ennui de la captivité et de la solitude, je cherchai des livres, et j'étais accablé d'ennui, faute de quelque instruction qui pût nourrir mon esprit et le soutenir." Heureux, disais-je, ceux qui se dégoûtent des plaisirs violents, et qui savent se contenter des douceurs d'une vie innocente ! Heureux ceux qui se divertissent en s'instruisant, et qui se plaisent à cultiver leur esprit par les sciences ! En quelque endroit que la fortune ennemie les jette, ils portent toujours avec eux de quoi s'entretenir, et l'ennui qui dévore les autres hommes au milieu même des délices, est inconnu à ceux qui savent s'occuper par quelque lecture. Heureux ceux qui aiment à lire, et qui ne sont point, comme moi, privés de la lecture !" 

Fénelon, Les aventures de Télémaque, Second livre

















































"Et le voyage continue..."
"And the journey continues..."

nomadensolo@gmail.com

3 commentaires:

Yasmine a dit…

Beautiful photos of a beautiful country. Great post!

hugues maltais a dit…

Beau voyage ,Jean-Marc , ça donne le goût de partir , pas de touristes autour , l'histoire partout , très belles photos ,
Hugues

Solange a dit…

Jean-Marc, tu nous nous donnes à voir de belles images accompagnées de commentaires bien documentés. Cette fois, le Périgord, belle région de notre douce France,
Très intéressant!
Merci mon frère.