ALBANIE et MACÉDOINE du NORD



Albanie
Capitale : Tirana
Population : 2 822 000 hab
Superficie : 28 748 km2
Monnaie : Lek
Langue officielle : albanais

L'Albanie (Republika e Shqipërisë, littéralement: pays des aigles) connaît , après sa libération totale en novembre 1944, un gouvernement communiste stalinien, dont le principal dirigeant est Enver Hoxha, chef du gouvernement et premier secrétaire du Parti communiste d'Albanie. La République Populaire d'Albanie est officiellement proclamée le 11 janvier 1946. L'Albanie est dès lors isolée du reste du monde jusqu'à la chute du régime communiste en 1991 et elle subit l'un des régimes les plus sévères comptant plus de 8000 condamnés à mort et des milliers de personnes emprisonnées dans des camps.
Depuis 1992, l'Albanie est une république parlementaire, démocratique et représentative.


                                             au Musée d'Histoire Nationale à Tirana






    Mère Teresa (1910-1997)


De son vrai nom Agnès Gonxha Bojaxhiu, Mère Teresa est née le 26 août 1910 à Skopje (alors en Albanie, aujourd'hui capitale de la Macédoine), une ville située au croisement de l'histoire des Balkans. Elle fonde en 1950 la maison mère des missionnaires de la Charité au 54 A Circular road à Calcutta. Près de 3500 soeurs, réparties en plus de quatre cents centres sur les cinq continents, poursuivront sa tâche. Elle est titulaire de nombreux prix dont le prix Nobel de la paix qu'elle reçoit en 1979.

"Son héritage ? Elle laisse deux saris blancs à liserés bleus, un chapelet, une croix, un sac en toile, un parapluie, une paire de sandales et un petit tricot de laine bleue pour l'hiver, mais surtout une immense oeuvre de charité."
Élie Maréchal, le Figaro, article du 6 septembre 1997




coucher de soleil à Golem, sur la mer Adriatique

www.viaegnatiafoundation.eu

Construite aux alentours de 146 avant J.-C.,  jalonnée de bornes milliaires, de stations de repos avec bain public dont il est encore possible de voir quelques ruines (Elbasan) et avec Durrës pour point de départ, la Via Egnatia qui tire son nom du proconsul de Macédoine, Egnatius, à qui le sénat romain en avait confié la construction, court d'ouest en est pour rejoindre Byzance, l'actuelle Istanbul.




 Thucydide nous parle d'histoire encore plus ancienne...

Épidamne (Épidamnos en grec ancien, l'actuelle Durrës) est une cité que l'on trouve à main droite quand on entre dans le golfe ionien. Le pays alentour est peuplé de Barbares de race illyrienne, les Taulantiens. Cette ville a été fondée par des colons de Corcyre, (l'actuelle Corfou) mais elle eut pour oïkiste (chef d'expédition) un Corinthien, Phalios, fils d'Ératocléidès, descendant des Héraclides, que selon l'usage traditionnel, on avait fait venir pour cela de la métropole. Des émigrants de Corinthe et d'autres pays doriens s'étaient joints aux premiers colons. Avec le temps, Épidamne devint une cité opulente et peuplée. Mais, à la suite de luttes civiles qui se prolongèrent, dit-on, pendant de nombreuses années, une guerre avec ses voisins barbares causa sa ruine et elle perdit presque tout ce qui avait fait sa puissance. Finalement, à la veille de notre guerre, (la Guerre du Péloponnèse) le parti populaire expulsa les citoyens de la classe riche, qui se joignirent alors aux Barbares pour faire contre les habitants de la ville une guerre de rapine sur terre et sur mer. Les gens d'Épidamne aux abois décidèrent d'en appeler à leur métropole et envoyèrent des ambassadeurs aux Corcyréens pour les prier de ne pas les laisser succomber et de s'entremettre afin d'amener une réconciliation entre eux et les exilés et de faire cesser la guerre avec les Barbares. Telle était la requête qu'ils présentèrent, assis en suppliants dans le sanctuaire d'Héra. À cette supplique, les Corcyréens opposèrent une fin de non-recevoir et les ambassadeurs repartirent les mains vides.

Comprenant qu'ils ne pouvaient attendre aucun secours de Corcyre, les Épidamniens se trouvèrent fort embarrassés pour trouver une solution. Ils envoyèrent une mission à Delphes pour demander aux dieux s'ils devaient remettre leur cité aux mains des Corinthiens en les considérant comme leurs fondateurs. La réponse fut positive et l'oracle leur prescrivit de confier à ces derniers la direction de leurs affaires. Les Épidamniens se rendirent donc à Corinthe et, comme avait dit l'oracle, remirent leur cité aux mains des Corinthiens. Soulignant qu'ils avaient eu pour oïkiste un Corinthien et faisant état de l'oracle rendu, ils les prièrent de ne pas les laisser succomber et de venir à leur secours.

Les Corinthiens s'estimèrent en droit d'accéder à leur demande, parce qu'ils considéraient que cette colonie était leur oeuvre, autant que celle des Corcyréens. Ils étaient aussi poussés par des sentiments d'hostilité à l'égard de Corcyre, qui, bien qu'elle fut une colonie Corinthienne, traitait sa métropole avec désinvolture. Les Corcyréens se dispensaient en effet de lui témoigner, à l'occasion des fêtes nationales, les marques de respect habituelles et d'offrir les prémices de leurs sacrifices à des citoyens de Corinthe comme cela se fait dans les autres colonies. Ils regardaient leur métropole de haut, parce que leur richesse les mettaient à cette époque à égalité avec les plus opulentes cités grecques et que leur puissance militaire dépassait celle de Corinthe. Il leur arrivait même de se vanter d'avoir sur mer une grande supériorité, héritage des Phéaciens, qui étaient établis dans l'île avant eux et qui furent des marins renommés.

Tous ces griefs expliquent l'ardeur avec laquelle les Corinthiens se portèrent au secours d'Épidamne. Ils firent partir des colons qui s'étaient portés volontaires et envoyèrent pour tenir la ville des troupes levées à Ambrakia, à Leucade et à Corinthe même. L'expédition gagna par terre la colonie corinthienne d'Apollonnia, (sur l'emplacement de l'actuelle Valona) de peur que la route ne lui fut barrée par les Corcyréens, si elle empruntait la voie maritime...  extrait de "La Guerre du Péloponnèse

   
Les Corinthiens se feront battre par la flotte de Corcyre. Épidamne capitulera.
Deux ans après (été 433), une puissante flotte corinthienne et alliée s'apprête à châtier Corcyre, qui fait alors appel aux Athéniens.
À partir de 435, la guerre civile et le jeu des alliances entre cités, devient une des causes de la Guerre du Péloponnèse.


Près de deux siècles plus tard, arrivent les Romains, qui s'emparent de la ville en 229 av J.-C . À en croire Pline, ce furent les Romains qui lui donnèrent le nom de Dyrrachium, la seconde partie du nom grec - damnos - étant de mauvais augure. Située sur une langue de terre entre la mer et une lagune, réunie au continent par un isthme, Dyrrachium offrait au point de vue stratégique des avantages considérables.
La ville revêt une importance stratégique pour Rome car c'est le port d'arrivée des Romains qui traversent la mer Ionienne depuis Brundisium, (Brindisi, terminus de la Voie Appienne venant de Rome), et  point de départ de la Via Egnatia, la route militaire qui traverse le sud de la péninsule balkanique d'ouest en est et mène à Bysance en passant par Thessalonique, Amphipolis et Philippi. Ce fut la voie des relations militaires et commerciales vers l'Orient.
Au début de l'époque romaine, la ville garde une semi-autonomie avant d'être transformée en colonie romaine.


    
                                                    rencontre entre Golem et Helmas






                                                             jour de mariage à Peqin





    Peqin, petite ville provinciale entre Durrës et Elbasan, dans la vallée de la rivière Shkumbin. 
                  
la mosquée et la Tour de l'Horloge




                                vestiges bien conservés da la Via Egnatia à la sortie de Peqin.


Cette voie romaine qui voit passer marchandises, troupes, commerçants et voyageurs en un transit continu favorisant la diffusion de la culture en même temps que le contrôle du territoire, continue d'être empruntée au cours des siècles,
 par les croisades, par Jules César et ses hordes de soldats, par Alexandre le Grand, par Saint Paul au cours de son troisième voyage apostolique lorsqu'il se rend de Philippi à Thessalonique.






pont romain
les Romains en ont construit sur tout l'empire



 
famille des plus hospitalières à Përparim




                                    la rivière Shkumbin entre Grykesh i Madh et Broshke









                                                     scènes de la vie rurale à Broshke










   Elbasan



Pendant la période romaine, Elbasan était une halte importante en temps que cité marchande . Elle était alors connue sous le nom de Masio Scampa. Les Romains y construisirent une forteresse importante, défendue par des tours.




                                                               Elbasan, la Tout de l'Horloge        









la mosquée à Elbasan, une des plus anciennes en Albanie, fondée en 1492.



     troupeau de chèvres et bunkers au Qafë Thanë , alt 998 m (qafë = col) 









                                          Bunkers non loin de la frontière macédonienne

Plus d'un demi-million ont été construits sous le règne d'Enver Hoxha pour prévenir une invasion étrangère








  Macédoine du Nord

  Capitale : Skopje
  Population : 2 082 400 hab
  Superficie : 25 713 km2
  Monnaie : Denar
  Langue officielle : macédonien



     le lac Ohrid




                                                                frontière albanaise


                                                           frontière macédonienne












                                                                     le lac Ohrid


                                               jour de mariage à Radozhda (Macédoine)


                                                  la terrasse au Radozhda Guesthouse


                                             pêcheurs sur le lac Ohrid à Radozhda


D'une superficie de 349 km2, d'une longueur de plus de 30 km et d'une largeur de près de 15 km, le lac Ohrid est le lac le plus profond des Balkans (près de 300 m) mais aussi un des plus vieux du monde, avec le Titicaca et le Baïkal. Un tiers de sa superficie se trouve en Albanie, et deux tiers en République de Macédoine.






le roi de la basse-cour sur son tas de fumier






                      Dominant le petit village de Radozhda, sur le bord du lac Ohrid, la chapelle de Saint Michel Archange, creusée dans le roc, et construite au XIIIe siècle. Elle renferme des fresques du XIIIe et du XIVe siècle.


























    le monastère orthodoxe de Kalista, entre Radozhda et Struga




                                                                      le lac Ohrid

















                                                       arrêt des mini-bus à Radozhda



   Ohrid





    Réputée pour ses fresques médiévales inestimables, la cathédrale Sainte Sophie (XIe siècle) est classée parmi les chef-d'oeuvre de l'architecture médiévale macédonienne. Elle fut transformée en mosquée à l'époque Ottomane (1453-1912)





    L'église de Plaosnik, dédiée à St Pantelejmon est édifiée à l'emplacement exact du monastère construit par St Clément d'Ohrid en 893, sur l'emplacement d'une basilique datant du Ve siècle . St Clément a été enterré dans ce monastère en 916, dans une tombe qu'il aurait bâtie de ses propres mains.


                                                          la forteresse du Tsar Samuel




                                                 Église St Jean le Théologien. Superbe!

Macédoniens, Albanais, Turcs, Roms, Serbes, Bosniaques, Roumains et Bulgares... La Macédoine du Nord est une véritable salade de peuples au coeur des Balkans et Orhid, le point de jonction entre l'Occident catholique et l'Orient orthodoxe.

 Au IIe siècle avant Jésus-Christ, les Romains construisaient dans les Balkans la Via Egnatia. Elle reliait Dyrrachium (Durrès en Albanie) et Byzance, l'Adriatique et la mer Noire. Et déjà la Macédoine constituait le passage obligé entre l'Europe et l'orient. La ville de Lychnidos, aujourd'hui Ohrid, était alors un carrefour entre les langues latine et grecque. Une frontière qui, loin de séparer, réunissait.

En 395, Lychnidos fut intégré à l' Empire byzantin lors du partage de l'Empire romain et devint au fil du temps un grand centre religieux et culturel. St Clément d'Ohrid, qui contribua à la création de l'alphabet cyrillique, fonda sur place un monastère entre le IXe et le Xe siècle. Ohrid devint peu après l'un des points de rayonnement de la Chrétienté orientale. Capitale de l'Empire bulgare du Tsar Samuel Ier, qui régna de 997 à 1014, la cité macédonienne est aussi le siège du métropolite orthodoxe bulgare, l'Archiépiscopal d'Ohrid.

À partir du XIVe siècle, la région est tiraillée entre les Serbes et les Ottomans, avant que la Sublime Porte ne s'y impose en 194. Il faut attendre 1918 pour que la Macédoine ne soit libérée du joug ottoman et entame sa période yougoslave. D'abord dans le giron du Royaume de Yougoslavie (1918-1945), puis sous l'autorité de la République fédérale socialiste de Yougoslavie de Tito (1945-1991)

Le 8 septembre 1991, la Macédoine, pour la première fois de son histoire, accède à l'indépendance. Elle doit néanmoins changer de nom, en conséquence d'un contentieux avec la Grèce voisine. Le 12 février 2019, suite à un accord avec son voisin, elle devient Macédoine du Nord et, officiellement engagée dans une procédure d'adhésion à l'Union européenne depuis décembre 2005, elle peut espérer voir sa candidature avancer.

Aujourd'hui, les touristes  viennent découvrir la cathédrale Sainte-Sophie, siège de l' Église orthodoxe autocéphale de Macédoine, construite entre le XIe et le XVIe , et ses 8000 icônes. Ils viennent aussi visiter les multiples monastères et églises, et en particulier la petite église de Saint Jean de Kaneo, consacrée à Saint Jean l'Apôtre, l'auteur de l'Apocalypse, celui qui aurait christianisé la région vers l'an 50.

cette petite perle est bâtie sur un promontoire rocheux au dessus du lac d'Ohrid. Son architecte avait des influences byzantines et arméniennes, que l'on retrouve notamment à l'intérieur, orné de céramiques, de sculptures et de fresques du XIVe siècle.

Bruno Cadène









                                         bas-côté nord de la cathédrale Sainte Sophie





Elshani

Après plus de trois semaines sur les chemins et routes d'Albanie et de Macédoine sous une chaleur intense, c'est à Elshani situé à quelque 900 m d'altitude à la lisière du Parc National Galichitsa que j'ai posé mon sac pour un repos bien mérité de trois jours.

Une petite route sinueuse gravit la montagne sur environ deux kilomètres depuis la route principale qui longe le lac Ohrid en direction de Sveti Naum et finit en cul-de-sac  dans le village même, porte d'entrée de nombreuses pistes de randonnées à travers le parc national.
Accueilli chaleureusement par Anita qui chouchoute ses pensionnaires avec du jus de cerises fait-maison et de copieux petits plats macédoniens.

la terrasse au Risto's Guesthouse










    Pechtani,village voisin de Elshani

                                            
                                              partout,des piments à sécher au soleil






    à Elshani







                                                                          le lac Ohrid


                                                            rue principale à Elshani
                   
               un berger de Elshani que j'ai accompagné pour une matinée dans la montagne



















    cellule de moine




















                                  







                                                   restaurant en plein air à Sveti Naum






   Le monastère de Sv. Naum


   Situé à un jet de pierre de la frontière de l'Albanie, le monastère d'architecture typiquement     byzantine fut fondé et construit en 905 par St Naum, clerc, écrivain et théologien.

















                                                                  la coupole de l'église





                                                                murs ornés de fresques















                                                                    tombe de Saint Naum




                   
                                                               Saint Naum (ca 830-(910)





Il ne reste rien de la décoration du monastère du temp de Saint Naum. Ces fresques ont été réalisées en 1806 par un artiste de Korçë.
























Et le voyage continue...
And the journey continues...

nomadensolo@gmail.com

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