CORFOU




Corfou



 Corfou, la plus septentrionale des îles grecques, ancrée au large de l'Épire et de l'Albanie, vue depuis la Station Spatiale Internationale le 17 avril 2001, à une altitude de 383 km.
La plus verte des îles grecques (avec Lesbos et Rhodes). 
Superficie :  641 km2, 217 km de côtes, 30% des terres sont occupées par des oliveraies dont on compte 3 millions d'arbres.
107 879 hab (2001), point culminant : le Pantokrator dans le nord de l'île, 906 m


Elle s'appelait primitivement Drépane, peut-être à cause de sa ressemblance avec une faucille. Par la suite, les habitants de l'île prétendirent reconnaître leurs ancêtres dans les Phéaciens qui habitaient l'heureuse île Skheria chantée par Homère (Od. V, 34). Ainsi l'affirme, du moins Thucydide (I, 25). La tradition attribue la colonisation de Corcyre au Corinthien Archias, fondateur de Syracuse, qui, s'arrêtant en route, y avait fait escale, ce qui devait avoir lieu peu avant 734 av. J.-C., la fondation de Syracuse étant datée de cette année. L'île connut dès lors une grande prospérité grâce à sa position avantageuse dans le secteur occidental des mers grecques et devint pour Corinthe une concurrente dangereuse. Il en résulta une longue suite de guerres où la victoire changea de camp plus d'une fois. Finalement, Corcyre s'étant assuré le secours d'Athènes, Corinthe la laissa tranquille, mais l'île devint un foyer de discordes intestines et tomba dans les mains des pirates illyriens. Ensuite ce fut le tour des Romains de s'en emparer. En plus de la capitale qui s'appelle également Corcyre, l'île possède une autre ville, Cassiope, célèbre par son temple dédié à Zeus Cassios. Suétone rapporte que Néron, l'ayant visité lors de son séjour en Grèce, en fut tellement impressionné que, saisissant sa lyre qui ne le quittait jamais dans ses déplacements, il entonna un chant en l'honneur du Maître des dieux.

Gérard Walter (1896-1974)




descente vers l'aéroport d'Athènes


                                  Corfou a pour emblème ce blason avec une trière antique

   
                                                          la ville de Corfou en 1488, 
            illustration de Bernhard von Breydenbach (les Pérégrinations de Breydenbach, Lyon, 1488
                                            source : Bibliothèque Nationale de France





                                                             Corfou, la nouvelle citadelle











                               mes étapes sur la Corfu Trail :
             Kavos, Lefkimmi, Agios Georgios south, Skala, Benitses, Ermones et Paleokastritsa
   

                      Kavos, point de départ du Sentier de Randonnée de Corfou, la "Corfou Trail"
                                                                  www.thecorfutrail.com



Situé à environ une heure à pied de Kavos, le monastère de Panaghia Arkoudilas, en ruine aujourd'hui  et envahi par la végétation, fut construit au 17e siècle. Sa tour fortifiée servait de cachette aux moines lors des attaques de pirates.




En arrière-plan, l'île de Paxos








                                                                 le cap Arkoudilas









                                moussaka






le temps venu, ces filets au pied des oliviers seront étendus sur le terrain et faciliteront la récolte des olives












                                         un délicieux spaghetti aux fruits de mer à Skala






 La propriétaire de Maria's rooms à Agios Georgios south s'adonne aussi à la peinture et à la céramique.















    Vouniatades


                                          en recueillement devant les icônes à Vouniatades


    le clocher de Vouniatades











rue principale à Dafnata



    Café à Agii Deka


un petit "ellinikos kafes" à Agii Deka

un café arrive toujours accompagné d'un verre d'eau










                   
                                                     taverne traditionelle à Sinarades




                                                                          Pelekas

un artiste à l'oeuvre à Pelekas



   

                                                                  la baie d'Ermones











                 à Kanakades

                       un petit air de Marguerite Yourcenar ?








    Après dix-huit jours de mer, après la grotte de Calypso, les passes de Charybde et Scylla, la Sicile des Cyclopes, voici sous les yeux d'Ulysse une île, avant dernière étape du long voyage de son retour à Ithaque ... 


L'île des Phéaciens, Schérie, à laquelle Ulysse en dix-sept jours est arrivé de chez Calypso sur son radeau, et vers laquelle il est ramené par le vent du nord, le Borée, après en avoir été éloigné par la tempête, est identifiée déjà par les Grecs de l'époque classique avec l'île appelée alors Corcyre et aujourd'hui Corfou. De fait, une nuit de navigation suffira à un navire phéacien pour le ramener en Ithaque. La côte occidentale de Corfou, sur le canal d'Otrante, est une falaise de roche déchiquetée que festonnent des écueils et où la mer par gros temps se brise avec fureur...

Peu de refuges s'y offrent aux navigateurs : ce sont d'abord deux anses bien closes de part et d'autre d'une presqu'île où Victor Bérard propose de localiser la ville phéacienne. C'est ensuite, plus au sud, une petite baie, ourlée en son fond par une plage de sable fin, où se jette une rivière qui descend en cascades vers la mer. C'est cette baie, nommée Ermones, que selon Victor Bérard il faut imaginer Ulysse prenant terre. Voir Victor BÉRARD, Les Navigations d'Ulysse, t. IV, chap. Ier
Note de Jean Bérard


                                              Coucher de soleil sur la baie d'Ermones



Dix-sept jours, il vogua sur les routes du large; le dix-huitième enfin, les monts de Phéacie et leurs bois apparurent : la terre était tout près, bombant son bouclier sur la brume des mers...

Mais Posidon, l'Ébranleur du sol va lui jeter encore sa charge de malheurs !


... À peine avait-il dit qu'en volute, un grand flot le frappait : choc terrible ! le radeau capota : Ulysse au loin tomba hors du plancher, la barre échappa de ses mains, et la fureur des vents, confondus en bourrasque, cassant le mât en deux, emporta voile et vergue au loin, en pleine mer. Lui-même, il demeura longtemps enseveli, sans pouvoir remonter sous l'assaut du grand flot et le poids des habits que lui avait donnés Calypso la divine. Enfin, il émergea de la vague; sa bouche rejetait l'âcre écume dont ruisselait sa tête. Mais, tout meurtri, il ne pensa qu'à son radeau : d'un élan dans les flots, il alla le reprendre, puis s'assit au milieu pour éviter la mort et laissa les grands flots l'entraîner ça et là au gré de leurs courants... Le Borée de l'automne emporte dans la plaine les chardons emmêlés en un dense paquet. C'est ainsi que les vents poussaient à l'aventure le radeau sur l'abîme, et tantôt le Notos le jetait au Borée, tantôt c'était l'Euros qui le cédait à la poursuite du Zéphir ...


... Son esprit et son coeur ne savaient que résoudre, quand l'Ébranleur du sol souleva contre lui une vague terrible, dont la voûte de mort vint lui crouler dessus ...


... Durant deux jours, deux nuits, Ulysse dériva sur la vague gonflée : que de fois en son coeur il vit venir la mort ! Quand, du troisième jour, L'Aurore aux belles boucles annonçait la venue, soudain le vent tomba, le calme s'établit : pas un souffle; il put voir la terre toute proche; son regard la fouillait, du sommet d'un grand flot qui l'avait soulevé...


... Il nageait, s'élançait pour aller prendre pied... Il n'était déjà plus qu'à portée de la voix : il perçut le ressac qui tonnait sur les roches; la grosse mer grondait sur les sèches du bord : terrible ronflement! tout était recouvert de l'embrun des écumes, et pas de ports en vue, pas d'abri, de refuge!... rien que des caps pointant leurs rocs et leurs écueils!



... Son esprit et son coeur ne savait que résoudre : un coup de mer le jette à la roche d'un cap. Il aurait eu la peau trouée, les os rompus, sans l'idée qu'Athéna, la déesse aux yeux pers, lui mit alors en tête. En un élan, de ses deux mains, il prit le roc : tout haletant, il s'y colla, laissant passer sur lui l'énorme vague. Il put tenir le coup; mais, au retour, le flot l'assaillit, le frappa, le remporta au large... Aux suçoirs de la pieuvre, arrachée de son gîte, en grappe les graviers demeurent attachés. C'est tout pareillement qu'aux pointes de la pierre, était restée la peau de ses vaillantes mains. Le flot l'ensevelit. Là, c'en était fini du malheureux Ulysse; il devançait le sort sans la claire pensée que lui mit en l'esprit l'Athéna aux yeux pers. Quand il en émergea, le bord grondait toujours; à la nage, il longea la côte et, les regards vers la terre, il chercha la pente d'une grève et des anses de mer. Il vint ainsi, toujours nageant, devant un fleuve aux belles eaux courantes, et c'est là que l'endroit lui parut le meilleur : la plage était sans roche, abritée de tout vent.
Odyssée, livre V

Que l'on ne s'inquiète pas...  Athéna, la déesse aux yeux pers a tout prévu pour la suite ...





Fondé en 1228 sur le promontoire d'une petite péninsule, il a été entièrement rénové au 18e siècle.
Escaliers, passages couverts et petites cours fleuries invitent à la flânerie.



















                                       
                                Dans le petit musée bysantin du monastère, beaucoup d'icônes ...

                                                         ... beaucoup de livres anciens ....



    la fuite en Égypte, céramique du XVII e siècle




Jésus s'adresse à Thomas ...

"Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et enfonce-la dans mon côté, cesse d'être incrédule. Parce que tu m'as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru" 
(Jean, 20-29)


                                                         ... et beaucoup de chats








                               Vue de Corfou, depuis le bord de l'Eleni, en direction d'Igoumenitsa




    À bord de l' ELENI, en direction d'Igoumenitsa. 

Une heure suffit pour rejoindre Igoumenitsa sur le continent depuis Corfou. Mon objectif pour la journée était d'y prendre un bus pour me rendre à Kalambaka au nord de la Grèce, en Thessalie précisément, d'y passer quelques jours afin de visiter les Météores, ces photogéniques monastères chrétiens orthodoxes perchés sur des pitons rocheux. Mais après un souvlaki dans une taverne, un petit café et une pâtisserie à côté en attendant ma correspondance à Ioannina, pris de symptômes d'islomanie, je change d'avis, retourne au guichet de la gare routière et demande un billet pour Patras.

"You want to go to Patras instead " ? 
me crie l'agent derrière l'hygiaphone. 
" Yes sir, Please "!
Le car part dans 20 minutes...
À grande allure sur une superbe autoroute, et après avoir enjambé le détroit de Corinthe par ce fameux pont à haubans d'une longueur totale de 2883 m qui relie la Grèce continentale au Péloponnèse, le bus Mercedes arrivait trois heures plus tard à la gare routière de Patras, adjacente au port et qui plus est, non loin du bureau du Levante Ferries Group qui assure une liaison entre le continent et Ithaque et où j'achetai un billet pour le prochain départ sur le Andreas Kalvos, prévu pour le lendemain à 13h30.
Après une courte escale à Sami en Céphalonie pour y débarquer quelques passagers, l'Andreas Kalvos arrivait un peu avant 17h30 au débarcadère dans la petite baie de Pissaetos sur la côte sud-ouest d'Ithaque où attendaient quelques taxis pour rejoindre Vathy, la capitale et chef-lieu de l'île à 7 kilomètres de distance. 
La première chose qui saute aux yeux en mettant le pied à terre est cette seule et unique petite route qui monte rapidement à flanc de montagne. 
Image prometteuse.





Et le voyage continue ...
And the journey continues ...

nomadensolo@gmail.com









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