BORDS de LOIRE


Lavandière au bord de la Loire
Eugène Prévost, dit Messemin (1880-1944)



De Figeac où je mis un terme à ma randonnée de 172 km en Occitanie, j'arrivai par le train en gare d'Orléans. À la recherche d'un hôtel où passer la nuit, longeant les arcades, je traverse la belle Place du Martroi où trône en son centre la massive statue équestre de Jeanne d'Arc, toutes deux joliment illuminées, et opte pour l'Hôtel Marguerite à deux pas de la Loire. Il me suffira le lendemain de traverser le Pont Royal et descendre sur les quais rive droite pour y trouver le GR 3 et remonter le cours de la Loire jusqu'à Châtillon-sur-Loire, pays de mon enfance et de mon adolescence.

Il n'est qu'à peine 9 heures et déjà on s'affaire sur deux kilomètres de quais à démonter les villages thématiques, les guinguettes et les tentes de la centaine d'exposants qui, pendant les cinq jours du Festival de Loire, qui a pris fin hier soir, mirent à l'honneur la culture, les traditions et la gastronomie ligérienne.
Tous les deux ans, le Festival de Loire reconstitue le port d'Orléans tel que l'a connu la cité au XIXe siècle.

D'Orléans, je rejoindrai Châtillon-sur-Loire, hélas sans carte jusqu'à Gien, avec les étapes suivantes ...
Saint Denis-de l'Hôtel, Saint-Martin d'Abbat, Sully-sur-Loire, Saint-Brisson-sur-Loire pour finalement poser mon sac à Ousson-sur-Loire au Clos du Vigneron. (107 km)


      

     Festival de Loire, photo J. Grelet
 


     Festival de Loire, photo J.Grelet



Grand fleuve de la France centrale, le plus long du pays (980 km) et celui dont le bassin est le plus vaste, la Loire naît à 1408 m d'altitude sur les pentes du Mont Gerbier-de-Jonc, un pointement volcanique en Ardèche dans les monts du Vivarais à moins de 150 km de la Méditerranée et se perd dans l'océan atlantique en face de Saint-Nazaire.
Fleuve libre, irrégulier, désordonné et sauvage, il remodèle sans cesse son lit et ses paysages, les bancs de sable se font et se défont. Sa largeur varie grandement d'un endroit à un autre suivant que le lit fluvial est unique ou divisé en chenaux par des îles et des bancs de sable. À Orléans où il n'y a pas d'îles, la largeur est de 350 à 450 m. Dans l'estuaire, elle varie de 1 à 4 km.








     Combleux , commune du Val-de-Loire






    Le canal d'Orléans


Le canal d'Orléans a été construit à la fin du XVIIe siècle afin de raccorder deux grands axes commerciaux : la Loire et la Seine.
Jusqu'à la fin du XIX e siècle, les bateaux transitaient essentiellement dans le sens Orléans-Paris. La plupart étaient des embarcations éphémères, construites à moindre coût et "déchirées" (vendues pour le bois) lorsqu'elles ne trouvaient pas de fret de retour.
Afin de pouvoir naviguer sur le canal, les embarcations venant de la Loire repliaient leur mât et démontaient leur gouvernail "la piautre". Celles qui ne pouvaient pas l'emprunter "jetaient en mer" (transbordaient leurs marchandises dans un autre bateau).
Selon leur usage, on distinguait différents types de bateaux, des "flûtes"transportant le vin, les "chalands" pour les marchandises lourdes, des "bâtards", fusion de ces deux embarcations. Des bateaux semi-portés "les cabanes" transportaient les denrées périssables. Les "bascules", équipées de viviers communiquant avec l'eau du canal transportaient des poissons vivants.
À gauche sur la photo, une pièce d'eau, "la cale de radoub" appelée aussi "cale à Girard" du nom d'un marinier. Construite en 1895, elle pouvait être isolée des eaux du canal, on pouvait ainsi la vider pour réparer les bateaux à sec.





    Le clocher de Chécy








La faune volatile est très présente le long du fleuve. Au printemps, la Loire s'anime de nombreux oiseaux fraîchement rentrés d'Afrique ... sternes, hirondelles, gravelots. Il n'est pas rare de rencontrer le héron cendré, la grande aigrette, à l'affût sur les grèves ou dans les bras morts. Ces échassiers vêtus de gris ou de blanc,  installent leurs nids au sommet des arbres.
Le Loiret compte plus d'une vingtaine de colonies de hérons installées dans les boisements à proximité du fleuve.




                              Visite au musée de la Marine de Loire à Châteauneuf-sur-Loire



Réaménagé dans les anciennes écuries du château, bâtiment de la fin du XVIIe siècle classé Monument historique, le musée de la marine de Loire présente une exceptionnelle collection d'objets, d'oeuvres et de documents qui retrace l'histoire de la navigation en Loire, et l'épopée des mariniers à l'époque où la Loire constituait un axe économique majeur.



                                                      Anonyme, huile sur toile 1864
                                                            Inondation de Jargeau

Cette représentation d'un couple s'agrippant au calvaire de Jargeau est probablement inspirée par la crue de 1856.







                                                                   Tireur de sable
                                           Eugène Prévost, dit Messemin (1880-1944)





                                                     Le pont de Châteauneuf-sur-Loire
                                                      Charles Verbrugghe (1877-1975)




                                    Mariniers et chaland  Charles Pensée XIXe siècle













      héron cendré



                                                        L'église de Saint-Martin d'Abbat


Belle étape au Gîte du Verger, entre bosquets et champs de maïs à Saint-Martin d'Abbat. Gentiment accueilli par Annie et sa fille, bonnes cuisinières, repas des plus conviviaux avec les ouvriers de passage dans la région.

www.gite-du-verger.com






                                             Oratoire de Germigny-des-prés



Proche de la Loire, dans le Val d'Or, cet oratoire est à la croisée de plusieurs grands circuits touristiques ; routes des Châteaux de la Loire et de la Vallée des Rois.
À cet emplacement fut bâtie en 806 la villa de Théodulfe, évêque d'Orléans, abbé de Saint-Benoît et conseiller intime de l'empereur Charlemagne, dont il ne subsiste aujourd'hui que l'oratoire.
Théodulfe, Goth par sa naissance, fut l'un des meilleurs esprits de son temps. D'une grande instruction, poète et amateur d'art, il s'intéressait à toutes les branches du savoir de son époque. C'est sans doute ce qui lui valut d'être un des plus éminents missi-dominici de l'Empereur, avant de tomber en disgrâce sous le règne de Louis le Pieux et de mourir dans une prison d'Angers en 821.
Cet édifice de plan carré et à quatre feuilles est ramassé autour d'une tour lanterne.
Sa conception s'apparente à celle de monuments mozarabes que l'on retrouve notamment en Languedoc et en Espagne.









À l'intérieur de cet oratoire, dans l'abside orientale se trouve une voûte , ornée d'une mosaïque unique en France, en cul de four, datant du IXe siècle. Plus de 130 000 cubes de verre cassé composent cet ensemble représentant l'Arche d'Alliance. Apparentée à l'École de Ravenne, cette mosaïque est l'oeuvre d'un artiste byzantin. Au cours du temps elle fut recouverte de badigeons. Ainsi "protégée", ce n'est qu'au XIXe siècle qu'elle fut retrouvée et restaurée.
Au bas de cette mosaïque se trouve une inscription en latin attribuée à Théodulfe:

"Vois ici et contemple le Saint Oracle et ses chérubins, ici resplendit l'Arche du Testament Divin. Devant ce spectacle, efforce-toi de toucher par tes prières le Maître du Tonnerre et ne manque pas je t'en prie d'associer Théodulfe à tes voeux"





                                                                Théodulfe (750-821)









La basilique de Saint-Benoît-sur-Loire





La commune est célèbre pour son abbaye romane bénédictine.
Fondée en 651, l'abbaye porta longtemps le nom de la localité: Fleury. Elle eut des périodes de grande prospérité : au début de l'ère carolingienne puis aux XIe et XIIe siècles, sous les premiers Capétiens, enfin au XVIIe avec les Bénédictins de Saint-Maur.
Sa vie matérielle étaient assurées par des terres soustraites aux inondations de la Loire, dont elle fit le "Val d'or de Fleury". Possédant en outre de lointains prieurés, elle présida à la mise en valeur et au peuplement de territoires considérables.
Dans l'ordre intellectuel, elle brilla par les études, les écrits et l'enseignement de ses moines. Son école, où l'on venait de très loin, fut l'une des plus célèbres avant la fondation des Universités.
Elle eut un rôle politique en mettant au service de la dynastie capétienne les relations et l'influence que lui créaient son école, son pèlerinage, ses prieurés. Elle aida le pouvoir central à étendre peu à peu son emprise.



Un grand nombre de rois de France l'ont visitée surtout au cours des XIe, XIIe et XIIIe siècles. Philippe Ier, roi de France de 1060 à 1108, voulut reposer dans son église. Le pape Innocent II s'y est rencontré, en 1130, avec le roi Louis VI et Saint Bernard.
Charles VII y vint en 1429 accompagné de Jeanne d'Arc










   "Puis vint cette voix,
                    Environ l'heure de midi
                                           Au temps de l'été
                                                             Dans le jardin de mon père"







    Sully-sur-Loire



                        
                                            Le château de Sully-sur-Loire

Classé Monument historique en 1928 ce château d'une imposante architecture médiévale avec ses hautes tours domine la Loire depuis sept siècles. 
À la toute fin du XIVe siècle, la famille de La Trémoille, nouveau seigneur de Sully, commande à l'architecte Raymond du Temple, pour défendre le passage de la Loire, la construction d'un donjon qui domine encore aujourd'hui la structure de base du château. En 1602, Maximilien de Béthune, marquis de Rosny et ministre d'Henri IV achète la seigneurie de Sully. C'est le propriétaire le plus illustre du château. Protestant, il échappe en 1572 au massacre de la Saint-Barthélémy. Il passe sa jeunesse à combattre aux côtés du futur Henri IV et participe ainsi à la reconquête du royaume. Principal ministre et ami fidèle du roi, il accumule les charges notamment la fonction de Superintendant des Finances, développe l'agriculture, le commerce. les fortifications, le réseau routier. C'est en 1602 qu'il acquiert le château où il réalise d'importants travaux. À l'apogée de sa gloire en 1606, il devient duc et pair de France. Il prend alors le nom de son domaine et restera dans l'histoire sous le nom de Sully. Pendant près de quatre siècles, le château restera dans la famille de ses descendants.












 Jeanne d'Arc y passa en 1429 et 1430 alors qu'elle se rendait à Orléans.

À deux reprises, en 1716 et 1719, Voltaire, condamné à quitter Paris pendant quelques mois est exilé au château de Sully. À cette époque (il a 22 ans en 1716) , il est connu comme poète mondain mais s'est déjà taillé une forte réputation de bel esprit un tantinet provocateur.
C'est d'ailleurs son impertinence qui lui vaut sa venue dans le Loiret. À deux reprises il est mis en cause dans la publication de pamphlets qui égratignent le Régent (Philippe II, duc d'Orléans). Fréquentant régulièrement les salons parisiens du duc et de la duchesse de Sully, il trouve refuge dans leur château.

"Monsieur le Régent m'a ordonné d'aller passer quelques mois dans une campagne délicieuse où l'automne amène beaucoup de personnes d'esprit"

Exil doré au milieu de poètes mondains, frivoles et spirituels :
À Philippe, prince de Vendôme

"De Sully, salut et bon vin
Au plus aimable de nos princes ...
Nous buvons à votre santé,
Dans ce beau séjour enchanté
Nous faisons excellente chère,
Et voilà tout, en vérité.


      La Loire entre Sully-sur-Loire et Gien





    Gien
         
            Au bout du pont, rive gauche, descendre l'escalier de pierre pour se retrouver sur le GR 3





   Gien, l'église et le château


C'est à la fille aînée de Louis XI (1423-1483), Anne de France, duchesse de Bourbon, dame de Beaujeu que l'on doit la renaissance de Gien à la fin du XVe siècle. Régente de France à la mort de son père, elle fait reconstruire le château sur les ruines médiévales. Amoureuse de la chasse et de la nature, elle séjourne souvent dans son Comté de Gien, et c'est tout naturellement que son château abrite aujourd'hui un "Musée de France", réputé pour ses collections de près de 15 000 oeuvres d'art, du XVe siècle à nos jours, toutes consacrées aux différentes pratiques de la chasse et représentatives de l'art  cynégétique en Val de Loire.


      Le vieux pont de Gien


Le pont de Gien est l'un des monuments les plus anciens de la cité puisqu'il fut construit au milieu du XIIIe siècle sous le règne de Saint-Louis.
À cette époque, un pont édifié en aval assurait le passage entre les deux rives, mais celui-ci ne correspondait plus aux besoins de la petite ville dont le coeur actif était situé plus à l'est. Comme dans la majeure partie des ville ligériennes, pour répondre au passage du fleuve, on avait recours à des passeurs.


Philippe Auguste ( 1165-1223 ) traversant la Loire
Grandes Chroniques de France , BNF

Quand Saint-Louis traversa la Loire à Gien en 1234, il eut certainement recours à leur service. La décision du roi d'édifier un pont de pierre intervint une dizaine d'années plus tard et la construction fut achevée au début de 1246.
Les frères Gilly, qui, auparavant assuraient le passage par bac furent indemnisés par une rente perpétuelle de 15 livres annuelles à prendre sur les revenus du péage du pont.
À l'origine, le pont de treize arches, construit en pierre, possédait peut-être une partie en bois. Il ouvrait directement le passage nord-sud en direction de Bourges et devenait le lien entre deux provinces : l'Orléanais auquel appartenait Gien au nord et la paroisse de Poilly au sud intégrée alors dans le Berry. La croix de Saint-Nicolas, placée au milieu du pont, rappelle la frontière entre les deux anciennes provinces.
Aujourd'hui encore, si l'on s'attache à l'ouvrage, on remarque qu'il est construit en dos d'âne. C'est pour répondre au débit très irrégulier de la Loire et diriger les bateaux vers le passage le plus souvent en eau, la mouille, c'est-à-dire la partie la plus profonde du fleuve. Aussi a-t-on construit également deux arches suffisamment élevées pour favoriser le passage lors des hautes eaux.
Ce pont moyenâgeux fut "renversé" par une crue brutale en 1458. Rénové à la fin du XVe siècle, il subit un autre préjudice en 1562 quand les protestants venus de Bourges menacèrent Gien. Une arche du pont sauta. Il fut réparé l'année suivante. À partir du XVIIe siècle, le pont de Gien comme tous ceux construits sur la Loire dut faire face à deux menaces : les caprices de la Loire et ceux des hommes.
À la fin du règne d'Henri IV, en 1608, un terrible hiver provoqua une embâcle immense. Lors de la fonte de cette véritable "banquise", les glaces vinrent s'accumuler massivement derrière l'ouvrage. Leur poids considérable et la pression exercée provoquèrent sa rupture et il fallut attendre, faute de moyens financiers, plus de vingt ans pour qu'il soit réparé et de nouveau ouvert. On compta treize victimes, des habitants de maisons construites sur le pont.
Plus tard au XVIIIe siècle, il ne résista pas à la terrible crue du 28 mai 1733. Malgré la rupture de la levée au niveau du Colombier en amont de Gien, rupture qui allégea la violence des flots au niveau du pont, celui-ci céda au torrent car il formait encore un véritable barrage. À l'époque, les maisons construites sur le pont abritaient le plus souvent des commerces. Plusieurs d'entre elles furent de nouveau ruinées. On en conserva 5 qui furent réhabilitées. Elles disparurent au début du XIXe siècle. Dès le mois de juin suivant, le roi Louis XV donne des ordres pour la reconstruction de l'ouvrage en partie détruit. Le pont connut alors une véritable rénovation. Une arche fut même supprimée sur le côté droit du fleuve. Ce fut le dernière fois que la Loire dévastatrice eut raison du pont. Ni les grandes crues de 1789, 1846, 56, 66, ni le gigantesque amas de glace de l'hiver 1879 ne purent provoquer sa rupture. Malheureusement les hommes prirent le relai.
Même si la France vécut des guerres sous la Révolution et le Premier Empire, les villes du centre du pays ne connurent pas sur leur sol des combats meurtriers, mais en 1815, au cours de l'occupation russe, un cosaque monta la garde sur le pont. Voilà les deux rives de nouveau séparées. La paix revenue, le pont est remis en état. Il vivra paisible pendant près de trois-quarts de siècle.



       portrait de Saint Louis


En juin 1940, le pont connaît des heures tragiques. Au cours de l'exode, devant l'avancée de l'armée allemande, les Français cherchent désespérément à franchir la Loire pour éviter les combats et continuer leur route vers le sud.Les véhicules de toute sorte encombrent le pont et quand la nouvelle que "le pont va sauter" circule, une gigantesque panique s'ensuit. On veut absolument passer sur l'autre rive. L'explosion survient le soir du 16 juin 1940 et même si l'ouvrage n'est que partiellement endommagé, passer sans danger n'est plus possible.
Quatre ans plus tard, le 23 août 1944, c'est au tour des Allemand de couper la huitième arche pour se protéger de l'arrière. Depuis cette date, il connait des jours paisibles. Des travaux importants furent entrepris en 1991 et 1992. Il est encore solide le vieux pont, c'est toujours sur lui que passent les convois exceptionnels.
Depuis plus de sept siècles, il a facilité le passage de la Loire à combien de personnes ? On ne sait. On retiendra simplement son franchissement par quelques personnages célèbres de notre histoire.
Venant de Vaucouleurs par la route de Bléneau et arrivée à Gien le 28 février 1429 à la tête d'une petite troupe, Jeanne d'Arc emprunta le pont le lendemain pour se rendre à Chinon par la rive gauche car les routes au nord de la Loire étaient très peu sûres.
Trois siècles plus tard, pendant la Fronde, en 1652, Louis XIV et sa mère Anne d'Autriche menacés par les troupes de Condé qui marchaient en direction de Gien franchirent le pont et se réfugièrent dans le quartier du Berry prêts à s'enfuir vers le sud. Après la victoire de Turenne à Bléneau, ils purent traverser tranquillement le fleuve en sens inverse et regagner Paris.
Aujourd'hui le vieux pont remplit encore sa tâche quotidienne principalement pour les Giennois car depuis 1976, un nouveau pont, en amont, facilite le transit pour ceux qui sont pressés et allège la circulation du centre ville.

         Texte de M. Jean Rivier ; vice-président de la société historique et archéologique giennoise.

                                                              
                                                              Saint-Martin-sur-Ocre







Saint-Martin-sur-Ocre, l'église












    
                              Bar-Restaurant "La Taverne" à Saint Brisson-sur-Loire




                                                         Saint-Brisson-sur-Loire

   Le pont-canal de Briare


Avant sa construction, il n'existait aucune communication directe entre le canal latéral qui suit la rive gauche de la Loire et le canal de Briare, qui débute sur sa rive droite. Les bateaux devaient donc traverser le fleuve pour passer de l'un à l'autre. Conçu par l'inspecteur général Mazoyer, le pont-canal est une prouesse technique longue de 662 m, encore utilisé aujourd'hui par les bateaux de plaisance. La structure métallique a été fabriquée par les Éts Mont Saint Martin, avec un acier utilisé en tôle incurvée pour fabriquer le lit du canal. Ce corps d'acier repose sur des piliers en pierre de taille. Une structure maçonnée réalisée ...  par l'entreprise Eiffel.






    Le pont-canal de Briare en quelques chiffres...

   Longueur : 662,69 mètres
   Largeur libre pour le passage des bateaux : 6,20 m
   Hauteur du pont : 9 m au-dessus du lit normal de la Loire
   Nombre de piles sur la Loire : 14, plus deux culées de rives
   Poids de la bâche métallique : 13 600 tonnes (d'une seule pièce continue de 600 m)
   Profondeur de la cuvette : 2,20 m
   Poids de l'eau dans la cuvette : 13 680 tonnes








                                                        Saint-Firmin-sur-Loire





Gravé dans la pierre d'un pilier dans l'église de Saint-Firmin -sur -Loire, le niveau d'eau des crues de la Loire de 1846,1856 et 1866







     entre Saint-Firmin-sur-Loire et Châtillon-sur-Loire

    
    Le château de la Motte à Saint-Firmin-sur-Loire
Poste avancé de la forteresse de St Brisson, construit au XVe, il fut ruiné par les guerres de religion, puis rebâti.

                                    

                                           bateaux de plaisance sur le canal latéral à la Loire














     Le pont sur la Loire à Châtillon-sur-Loire






maisons moyenâgeuses à Châtillon-sur-Loire









     Châtillon-sur-Loire




   
                                                       L'écluse et la gare de Mantelot

Classée Monument historique et réhabilitée en 2000, Mantelot est à la fois une écluse et une ancienne gare à bateaux. De 1838 à 1896, elle permettait aux bateaux de quitter le canal latéral à la Loire pour franchir le fleuve à Châtillon-sur-Loire, sur la rive gauche ; l'écluse des Combles assurant le même rôle, rive droite. Les bateaux suivaient un chenal de plus d'un kilomètre de long, aménagé dans le lit de la Loire et matérialisé par deux digues. Le pont-canal de Briare supprimera toutes les difficultés de traversée de la Loire en 1896, en faisant gagner un temps précieux aux mariniers.









     L'église d'Ousson-sur-Loire




Baigné par la Loire au sud, arrosé par l'Ousson, petit cours d'eau de 12 km qui prend sa source à la Goutellerie à Dammarie-en-Puisaye et protégé au nord par des bois et des collines, Ousson a toujours été un lieu où il fait bon vivre.

Dès l'époque gallo-romaine, une agglomération existait. Au siècle dernier on trouvait encore des monnaies romaines et des anciennes fondations qui prouvent que le bourg s'étendait plus loin.
Après les invasions au Moyen-Âge, Ousson, comme beaucoup de villages dépendait de l'Église. À l'époque mérovingienne, c'était un domaine de l'évêque d'Auxerre. Au temps où l'abbaye de Saint-Benoît devint florissante, Châtillon lui appartenait. Bonny et Ousson ont dû être cédés aux moines par les évêques d'Auxerre.

Ousson comptait au Moyen-Âge 300 à 400 âmes. C'était un bourg entouré de murs et de tours peu élevées. On y cultivait la vigne et les céréales. À l'est et au nord, le sol étant moins riche, il y avait des bois et des landes immenses,  bruyères, genêts, roseaux, qui se rattachaient à la Puisaye.
En 580, on le nommait Oscel, en 1228 Ossum, en 1282 Ossonio, et ce doit être à cette époque qu'il prit son nom actuel.

Sous les règnes de Charles VI et de Charles VII, Ousson a dû être occupé par les troupes anglo-bourguignonnes qui tenaient garnison à Bonny et qui se rendirent le 3 juin 1429 à l'amiral de Culan qui accompagnait Charles VII dans sa marche vers Reims. Jeanne d'arc est  passée ici.

Pendant les Guerres de Religion, des habitants passèrent au protestantisme. Il y eut lutte entre les deux partis. Ousson resta au pouvoir des protestants qui, en 1574, démolirent l'église et construisirent avec les pierres les tours et les murailles d'enceinte dont on voit encore les vestiges. À la révocation de l'Édit de Nantes, certains Oussonnois rentrèrent dans le parti catholique, d'autres se retirèrent à Châtillon-sur-Loire.




Châtillon-sur-Loire, la rue des Prés en 1849
aquarelle de Charles Pensée, (1799-1871)



Et le voyage continue ...
And the journey continues ...

nomadensolo@gmail.com








2 commentaires:

Philipp a dit…

Fabuleux!Très beau!
Un magnifique voyage et une leçon d'histoire captivante.
Ca me rapproche de mon enfance moi aussi.
Quel beau pays!.
Merci.

Anonyme a dit…

Ton reportage passionnant m'apprend beaucoup de choses sur la région qui nous a vus grandir.

Je me revois empruntant à vélo ce beau pont-canal de Broare pour me rendre à l'école.

Il y a longtemps que nous avons quitté la région mais notre coeur y reste attaché.

Merci, je t'aime mon frère.