La Maison de Balzac, 47, rue Raynouard à Paris est le dernier des domiciles parisiens de l'écrivain qui subsiste. Honoré de Balzac (1799-1850) y a vécu entre 1840 et 1847
Poursuivi par ses créanciers et menacé de saisie de sa propriété des Jardies à Sèvres, Balzac loua dans cette maison, le 1er octobre 1840, un appartement de en rez-de-jardin, comprenant cinq pièces, une cuisine et deux petits cabinets. S'il est un immense écrivain, il est aussi un piètre homme d'affaires perpétuellement endetté. Caché sous le pseudonyme de "M. de Breugnol", il y séjourna 7 ans. C'est ici qu'il corrigea l'ensemble de "La Comédie humaine" et écrivit "Une ténébreuse affaire", "La Rabouilleuse", "Splendeur et misères des courtisanes", "La Cousine Bette", "Le cousin Pons" ...
"Travailler, c'est me lever tous les soirs à minuit, écrire jusqu'à huit heures, déjeuner en un quart d'heure, travailler jusqu'à cinq heures, dîner, me coucher, et recommencer le lendemain", écrit-il le 15 février 1845 à Madame Hanska.
Portrait de Madame Hanska, 1852, Jean Gigoux
À Laure Surville
Wierzchownia, 15 mars 1850
Ma chère soeur, hier à Berditcheff, dans l'église paroissiale de Ste Barbe un délégué de l'Évêque de Gytomir, un saint et vertueux prêtre, en tout point semblable à notre abbé Hinaux, le confesseur de la duchesse d'Angoulême, a béni et célébré mon mariage. Il y a donc, maintenant, depuis vingt-quatre heures, une madame Ève de Balzac, née comtesse Rzewuska, ou une madame Honoré de Balzac, ou une madame de Balzac l'aînée ... Ce n'est plus un secret, et, comme tu le vois, je te l'annonce dans le plus court délai ; car, hier nous sommes partis de Berditcheff après les cérémonies, nous avons voyagé jusqu'à 10h. 1/2, et la fatigue a exigé que nous nous couchassions tous. Je viens de me réveiller et je t'écris ainsi qu'à notre bonne mère (... ) La comtesse Anna accompagnait sa mère, toutes les deux au comble de la joie. C'est comme tu le sais avant tout un mariage de coeur, car l'inclination a seize ans de date, et, nous pouvons dire d'épreuves. Mme Ève de Balzac a donné toute sa fortune à ses enfants, le comte Georges étant peut-être meilleur pour elle que beaucoup de fils ne le sont pour leurs mères. Elle ne conservera qu'une faible rente viagère en comparaison de la fortune donnée car il ne nous a pas été possible de lui voir posséder sa terre ; c'est cette négociation infructueuse qui a retardé pendant près d'un an ce bienheureux et désiré mariage. Malgré tous nos efforts, nous avons encore cent et quelque mille francs de dettes ; ainsi , pendant deux ans, je vais être obligé de travailler comme pendant l'année 1840 et 1841 ; mais nous avons la certitude qu'en 1852, notre petit ménage aura du moins l'aisance (...)
Ton frère Honoré
"Sa gloire naissante, renforcée chaque mois de nouveaux rayons, brillait de toutes les splendeurs de l'aurore, et certes il fallait un vif éclat pour luire sur le ciel où éclataient à la fois Lamartine, Victor Hugo, de Vigny, de Musset, Sainte-Beuve, Alexandre Dumas, Mérimée, George Sand et tant d'autres encore."
Balzac, par Théophile Gauthier.
Les épreuves laissent une marge assez importante, afin que l'auteur puisse indiquer facilement les modifications souhaitables.
Cette cafetière en porcelaine de Limoges, aux initiales HB surmontée d'une couronne comtale (empruntée aux Balzac d'Entragues, une famille d'aristocratie française d'Ancien Régime sans lien aucun avec Honoré de Balzac) a été offerte à l'écrivain par son amie Zulma Carraud en 1832.
En 1834, convaincu que l'aisance financière ne saurait tarder après la publication de "Eugénie Grandet", "La Femme de trente ans", et "La duchesse de Langeais", Balzac commande une canne, pour 700 francs à crédit, chez l'orfèvre parisien Le Cointe. La chaînette provient d'un collier de jeune fille de Mme Hanska; le pommeau est gravé aux armes des Balzac d'Entragues. Cette canne "à ébullition de turquoises" suscite un livre, "La canne de M. de Balzac" en 1836, qui lui attribue des pouvoirs magiques.
" Et si l'on vous disait dans vos voyages que j'ai une canne-fée qui lance des chevaux, fait éclore des palais, crache des diamants, ne vous en étonnez pas et riez avec moi"
à Madame Hanska, (30 mars 1835)
la cuisine
Coffre ancien réputé provenir du mobilier de Balzac (chêne)
Honoré Daumier, Charles Philipon. Série des Robert Macaire
Jean-Esther van Gobseck dans Gobseck
Le baron Japhet et le professeur Planchette dans La peau de chagrin
Pierre Graslin dans Le Curé de village
Cibot dans sa loge dans Le Cousin Pons
Clotilde de Granlieu dans Splendeurs et misères des courtisanes
Flore Brazier dite "La Rabouilleuse"et Philippe Bridau dans La Rabouilleuse
La maladie dont mourut Balzac ne permit pas de prendre l'emprunte de son visage comme il était coutume de la faire à la mort des grands hommes. Le mouleur dut se limiter à la main, sur laquelle n'apparaît pas d'anneau.
Bronze, Fonderie E. Godard.
La tombe d'Honoré de Balzac (1799-1850) et de la comtesse Ewelina Hanska (1801-1882)
au cimetière du Père Lachaise
nomadensolo@gmail.com
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